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Suicide – Résurrection

Suicide
Suicide en 1978 / Photo : George Wilkes via Libé

On ne croyait plus entendre parler d’Alan Vega et de Martin Rev ailleurs que dans les pages rééditions des magazines rock ou dans les encyclopédies musicales. Qu’attendre alors du retour en studio de Suicide en 2002 ? Rien de bien nouveau, certes. Juste un album, American Supreme, presque à la hauteur de la légende du duo, d’une intensité jamais prise en défaut et qui confirme une fois de plus la lucidité presque effrayante de ses auteurs. Contrairement à ce qu’affirme trop rapidement le sens commun, on peut réussir plusieurs fois son Suicide. Continuer la lecture de « Suicide – Résurrection »

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Bonnie « Prince » Billy : les années Palace

Bonnie "Prince" Billy
Bonnie « Prince » Billy / Photo : Lindsey Rome


A l’heure (du loup) où Will Oldham se réacoquine avec son compère Matt Sweeney sous le nom de Superwolves, nous avons remis la main sur cette interview d’avril 2004, où il évoque ses années Palace.


En choisissant de réenregistrer des chansons de ses diverses incarnations Palace (Brothers, Songs, Music), sélectionnées par le vote des internautes sur le site du label américain Drag City, Will Oldham est parvenu à revisiter de manière sobre et cohérente les différentes pièces d’un palais où régnait souvent l’intranquillité. Soucieux du moindre détail, il revient sur les lieux d’un des plus imposants édifices de la musique américaine contemporaine, ce Greatest Palace Music en forme de best of fantasmé.

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L’immensité – Rebecca Elson, Rose Melberg & Tony Molina, Jacques Rivette

Collage sauvage et de mauvaise foi de l’actualité culturelle de la semaine

Juliet Berto
Juliet Berto

Attendre la pluie pour finalement recevoir le soleil. Changer le chagrin en un talisman lumineux, jamais fané de gaieté. Il y a toujours dans l’immensité du ciel de Bretagne, ce basculement et ce vertige. Sur le chemin bordé d’ajoncs, il y a du mauve et du jaune crus à la André Derain ; ailleurs, c’est le gris et le brun salé de Vilhelm Hammershøi. Je me languis de voir tes jambes nues et tes cheveux bouclés se fondre dans le coloris d’un sable tendre. Pas loin, les roches roses de Primel livreront leur couleur à des embruns noircis de pluie retenue. Viennent les premiers bains sous les grappes d’étoiles. Ce désir de voir un détail caresser l’idée d’un infini, c’est peut-être l’impulsion première de la poésie. Continuer la lecture de « L’immensité – Rebecca Elson, Rose Melberg & Tony Molina, Jacques Rivette »

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Ryley Walker, Course in Fable + Ryley Walker & Kikagaku Moyo, Deep Fried Grandeur (Husky Pants)

Depuis 2014, Ryley Walker construit une œuvre étonnamment clivée avec, d’un côté, des albums solos souvent très intéressants, façonnés par le désir de réinventer, ou de réactualiser un héritage musical parfois un brin envahissant (John Fahey, Van Morrison, John Martyn, Tim Buckley, etc), et de l’autre, des albums instrumentaux, enregistrés en collaboration (avec Bill McKay ou Charles Rumback, principalement) et ouvrant sur des terrains plus expérimentaux où se mêlent jazz, acid folk et rock progressif. Continuer la lecture de « Ryley Walker, Course in Fable + Ryley Walker & Kikagaku Moyo, Deep Fried Grandeur (Husky Pants) »

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The Doobie Brothers, Minute By Minute (Warner, 1978)

The Doobie Brothers Minute by MinuteMinute By Minute (1978) des Doobie Brothers est un des albums emblématiques du son westcoast de la fin des années soixante-dix. Plus gros succès commercial du groupe, le disque est pourtant, un quasi chant du cygne. Il sème les graines de la discorde et scelle le destin des Californiens. En dix morceaux, le groupe arrive cependant à construire un pont entre la soul voluptueuse de Leon Ware, la country-rock cher aux Byrds et le latin-rock à la Santana, un syncrétisme aussi moelleux qu’éloigné de leurs débuts. En effet, rien ne prédestinait les frères pétard à devenir un standard des programmations Soft-Rock (AOR) des radios FM nord-américaines. Continuer la lecture de « The Doobie Brothers, Minute By Minute (Warner, 1978) »

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The Byrds, Preflyte (1969, Together)

Artistiquement, Preflyte (1969) n’est certainement pas le disque le plus intéressant des Byrds mais il n’en constitue pas moins un témoignage fascinant sur l’un des groupes américains les plus importants des années soixante. En 1964, après un set au Troubadour, Gene Clark fait la rencontre de Jim (Roger) McGuinn. Tous les deux issus de la scène café folk californienne, les musiciens partagent un amour inconditionnel pour les Beatles. David Crosby rejoint à son tour le duo qui commence à répéter à trois, aux studios World Pacific, sous la houlette de Jim Dickson, devenu leur manager. The Jet-Set n’a alors pas encore de batteur ni de bassiste. Ils arrivent cependant à convaincre Elektra de publier un 45 tours sous le nom de The Beefeaters, mis en boite avec l’aide de musiciens de studio. Continuer la lecture de « The Byrds, Preflyte (1969, Together) »

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It Ain’t Me, Babe : The Bob Dylan Covers

Bob Dylan
Bob Dylan

On n’a pas tous les jours 80 ans. Pour Bob Dylan, ça tombe aujourd’hui. Donc autant fêter l’événement avec cette sélection de superbes reprises qui, à défaut de le faire entendre lui, devrait au moins permettre de mesurer, ne serait-ce qu’en partie, l’étendue de son influence.

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Damien Jurado, The Monster Who Hated Pennsylvania (Maraqopa)

Damien JuradoAprès In the Shape of a Storm (2019) et What’s New, Tomboy? (2020), deux albums enregistrés pour le compte de Mama Bird, le label de Portland (Orégon), Damien Jurado revient avec le superbement nommé The Monster Who Hated Pennsylvania, nouvel album qui est aussi la première référence de Maraqopa, la maison de disques qu’il vient tout juste de lancer. Désormais âgé de 47 ans et déjà auteur de dix-huit albums studio, Jurado lance donc le dix-neuvième en toute indépendance, prenant un virage décisif et très significatif qui semblait aussi un peu inévitable dans la carrière d’un artiste de sa nature et de sa dimension. Continuer la lecture de « Damien Jurado, The Monster Who Hated Pennsylvania (Maraqopa) »