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The Simps, Siblings (Lex)

Ceux qui connaissent The Simps ont sans doute d’abord entendu parler d’Eyedress ; sur TikTok, où certains de ses titres sont devenus viraux, ou par King Krule et Dent May par exemple, avec qui le musicien a récemment collaboré. Une rumeur confirmée : Idris Vicuña de son vrai nom, dont le quatrième album, Mulholland Drive, paraissait l’été dernier, se retrouve depuis quelques mois dans la fameuse liste des artistes émergeants de l’hebdomadaire américain Billboard.

C’est lors de l’un de ses concerts en 2018 que Zzzahara fait sa connaissance. Ces enfants d’immigrés philippins se retrouvent autour d’une histoire culturelle commune, mais aussi d’un certain goût pour la bedroom pop lo-fi, le post-punk et la new wave. De fil en aiguille, elle devient sa guitariste sur scène. Ils jamment, utilisent des samples d’Eyedress, improvisent des paroles. Zzzahara a tendance à évoquer sa rupture récente, Idris est tout aussi sentimental. En étalant leur vulnérabilité d’êtres amoureux, ils admettent en rigolant faire ce qui se caractérise, dans l’argot et de manière assez péjorative, du simping. Les jeunes trentenaires prennent le parti d’assumer leur sensibilité : ensemble, ils sont The Simps. Continuer la lecture de « The Simps, Siblings (Lex) »

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Selectorama : Kristine Leschper

Kristine Leschper
Kristine Leschper / Photo : Tyler Borchardt

Il y a un sentiment de l’ordre de la tendresse lorsque l’on observe — ou plutôt, dans ce cas-ci, écoute — un individu naître à lui-même. Kristine Leschper, après avoir œuvré pour quelques disques avec le groupe Mothers, nous offre avec beaucoup de grâce et justement, à l’orée du printemps, The Opening, Or Closing Of A Door. Un album d’éclosion intime, subtil et complexe, et dont les mélodies soignées et les instrumentations oniriques raviront les amateurs de musique intérieure paradoxalement épique. On ressent avec beaucoup d’émotion la sincérité non-feinte d’une véritable proposition de réponse à la problématique audacieuse d’être-soi où même le plus lisse des sons qui en résulte se laisse aller sans crainte aucune aux pointes les plus fragiles de la vulnérabilité. Guidée par les tourments du monde et par la voix-guide de la poétesse June Jordan, Leschper fait glisser avec beaucoup de talent et en treize titres ciselés la mise en scène d’un théâtre miniature en forme de cœur humain, que l’on vous conseille ardemment d’y aller jeter une oreille ou deux. Continuer la lecture de « Selectorama : Kristine Leschper »

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Andrew Gabbard, Homemade (Colemine/Karma Chief)

Il a mis quelques mois pour parvenir jusqu’à nous – un peu moins de trois pour être exact – en transitant par les méandres confidentiels des recommandations parfois entraperçues au détour des réseaux sociaux. Et pourtant, au-delà des hasards et des accidents de cette rencontre fortuite, impossible de ne pas éprouver, dès la première écoute de ce premier album solo d’Andrew Gabbard, la conviction paradoxale qu’il nous était destiné. Très profondément et très exactement. Nous ne savions pourtant rien de son auteur et, il faut bien l’avouer, après quelques recherches connectées, nous n’avons toujours pas appris grand-chose. Continuer la lecture de « Andrew Gabbard, Homemade (Colemine/Karma Chief) »

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FAME 2022 : « In My Own Time : Karen Dalton » de Richard Peete et Robert Yapkowitz

Karen Dalton
Karen Dalton

Le destin connaît parfois de mystérieux détours. Celui de Karen Dalton n’en aura certainement pas manqué et c’est sans doute pour cette raison que la chanteuse se retrouve aujourd’hui avec davantage d’œuvres produites sur sa vie (deux films, bientôt un troisième, et déjà plusieurs livres, dont une bande dessinée) que d’albums(deux) réellement sortis de son vivant. Ici, le mystère tient autant à la façon dont la chanteuse aura choisi de mener sa vie et sa carrière qu’à celle dont son œuvre aura très lentement cheminé vers la postérité. Continuer la lecture de « FAME 2022 : « In My Own Time : Karen Dalton » de Richard Peete et Robert Yapkowitz »

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Cate le Bon : « Je suis une éternelle sauvage »

Cate Le Bon
Cate Le Bon

De l’extérieur, Cate Le Bon a le profil type de l’artiste qu’il est facile de dénigrer. Sa musique est devenue plus cérébrale au fil des albums, son image plus travaillée et ses influences artistiques pointues largement étalées en interviews. On pourrait presque appeler ça “le syndrome PJ Harvey”. Pourtant, comme la prêtresse du Dorset, malgré des apparences souvent trompeuses, sa discographie sent la remise en question, la fragilité liée à l’écoute de son instinct et une forte envie de ne pas suivre la norme. En seulement six albums, Cate Le Bon a réussi à ouvrir de nouvelles pistes pop avec un son et une structure uniques qui ont influencé de nouveaux artistes et lui ont permis de gagner le respect des vieux briscards. Son compatriote Gruff Rhys en tête, qui a cru en elle dès le début et chez qui elle s’est réfugiée pour composer Pompeï, son nouvel album. Suite logique et aventureuse du fabuleux Reward, Pompeï est sans doute son album le plus cohérent soniquement à ce jour. Continuer la lecture de « Cate le Bon : « Je suis une éternelle sauvage » »

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Les américains Other Lives parcourent enfin les scènes de France

Other Lives / Photo : Walle & Taylor Grey
Other Lives / Photo : Walle & Taylor Grey

Jamais sans doute le groupe de Jesse Tabish n’avait si bien porté son nom. C’était il y a deux ans et plusieurs existences ont semblé filer depuis. Prématurément interrompue par la fin du monde d’avant, la tournée tant attendue reprend enfin et repasse longuement et largement par la France. On aura notamment l’occasion d’y entendre les versions adaptées pour la scène des titres de For Their Love, 2020 – certainement l’un des albums les plus remarquables et les plus ambitieux du groupe américain, dont nous avions parlé avec eux au moment de sa sortie dans une interview que nous vous proposons de relire aujourd’hui. Continuer la lecture de « Les américains Other Lives parcourent enfin les scènes de France »

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Sammi Smith, Looks Like Stormy Weather 1969-1975 (Ace Records)

Sammi Smith, Looks Like Stormy Weather 1969-1975 (Ace Records)Depuis quelques années déjà, les compilations coordonnées pour le compte de Ace Records par Bob Stanley (Saint Etienne) en sont venues à constituer une source presque inépuisable de découvertes et quasiment une modalité à part entière d’exploration de l’histoire musicale. En ces temps d’écoulement ininterrompu du flux musical et de zapping instantané, il apparaît en effet de plus en plus essentiel de prendre le temps d’écouter les points de vue avisés d’un guide érudit et pertinent, susceptibles de discerner de la cohérence dans ces passés fragmentés. De toutes ces collections thématiques copieusement garnies, Choctaw Ridge – New Fables Of The American South 1968-1973 (2021) reste sans doute l’une des plus remarquables. Y était méticuleusement décrite l’émergence, au tournant des années 1970, d’une nouvelle scène country qui, dans le sillage du succès de Bobbie Gentry, avait trouvé à s’épanouir en élargissant les frontières musicales d’un genre parfois trop confiné et qui, souvent du côté de Los Angeles, s’était ouverte aux tendances instrumentales contemporaines, notamment aux arrangements ambitieux et joliment bizarres d’une nouvelle variété teintée de psychédélisme. Continuer la lecture de « Sammi Smith, Looks Like Stormy Weather 1969-1975 (Ace Records) »

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Big Thief, Dragon New Warm Mountain I Believe in You (4AD)

Big Thief, Dragon New Warm Mountain I Believe in You (4AD)C’est une question d’envie d’abord. Comme l’a rappelé récemment Christophe dans ces pages, un disque ne se rencontre que sur cette base. On dira envie, on pourra aussi bien dire disponibilité, circonstances. Et un disque se rencontre, donc disque, donc entier. Certains envisagent encore la rencontre selon cet angle, qui n’équivaut pas au support physique à l’impérissabilité aussi illusoire que celle des octets ou des cellules qui nous constituent, aussi illusoire que celle de nos mémoires et de nos traces – non – les ensembles provisoires d’émotions et de notions qui nous forment sont bien contents parfois de simplement – pour un moment – fréquenter un ensemble de chansons – un disque.

Ça forme et ça déforme – tout d’un geste.

C’est le principe. Continuer la lecture de « Big Thief, Dragon New Warm Mountain I Believe in You (4AD) »