
Blonde Redhead a beau avoir eu une carrière en dents de scie, il font partie de ces groupes à qui on donne systématiquement une chance à chaque album. Le côté brouillon et référencé des débuts a laissé place progressivement à une musique personnelle et moins dense, dont beaucoup pensent que les sommets sont Misery is a Butterfly et 23. Mais ne rentrons pas dans un débat sur la meilleure période du trio, là n’est pas l’essentiel. Car même lorsque l’on sent que l’inspiration leur échappe parfois, quelque chose d’attachant et d’unique se détache de leurs chansons. La réussite de Sit Down For Dinner, album à la finesse mélodique épatante, est en ce sens une très belle surprise. Continuer la lecture de « Blonde Redhead : « Je me demande régulièrement si je ne déteste pas la musique » »



La première fois, tout était pourtant si simple. Une évidence comme il s’en présentait rarement, même dans une vie d’engouements musicaux naïvement passionnés et sans doute moins imprégnés de ce recul réflexif qui progresse inéluctablement avec l’âge. C’était un mercredi matin, dans les rayons de la FNAC Montparnasse, pendant les grèves de fin d’année de 1995. Il avait donc fallu arpenter quelques kilomètres frisquets depuis Montrouge pour répondre aux exigences du devoir estudiantin – un séminaire maintenu du côté du boulevard Raspail, en dépit du contexte social – tout autant qu’à l’attrait des nouveautés discographiques. J’ai tout oublié de celles que j’étais venu acquérir ce jour-là, si ce n’est qu’elles étaient certainement prescrites – par LE magazine récemment passé au format hebdomadaire ou par LE programme radiophonique fédérateur des enthousiasmes indie. 

Si les fans de