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Véronique Sanson, Hollywood (Elektra, 1977)

Véronique Sanson a révolutionné la chanson française dans les années 70. Avec quelques autres (Michel Berger, Yves Simon…), elle porte un nouveau son, ne choisissant pas entre pop et chanson. S’il est facile de caricaturer sa diction particulière, cette manière de poser sa voix sublime la langue d’ici. Véronique Sanson trouve, en effet, une réponse singulière à l’invariable question : peut-on faire sonner la pop en français ? Dans la discographie de la chanteuse française, chacun aura sa préférence. Beaucoup pencherons ainsi pour l’un de ses trois premiers essais (De l’Autre Coté de Mon Rêve, Véronique Sanson et Le Maudit). Ils forment une sublime trilogie, mais Hollywood (1977), son sixième album (en comptant le live), a aussi de sérieux atouts. Continuer la lecture de « Véronique Sanson, Hollywood (Elektra, 1977) »

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Echo And The Bunnymen, Porcupine (Korova, 1983)

Juste un peu avant d’être sanctifiés par un disque, par ailleurs relativement irréprochable, qui d’après eux-mêmes était, de facto, le plus glorieux jamais enregistré, l’excellent Ocean Rain (1984), Echo And The Bunnymen avaient pourtant déjà régulièrement touché au sublime. Alors que la concurrence effective et affective (The Cure, New Order) se sort de l’ornière maladive pour aller taquiner et le dancefloor et le futur, la fantoche entame soit un blitzkrieg abscons voire bien dégueulasse (U2, l’album s’intitule War, au moins et à défaut de la moindre finesse, ça a le mérite d’être clair) soit une chute de tension créative patente et inéluctable (Simple Minds, entre New Gold Dream qui contient au moins un bon morceau et Sparkle In The Rain qui n’en contient absolument aucun*), le groupe de Liverpool va confirmer sa posture absolument unique, et régulièrement supérieure. Porcupine, qui vient de fêter ses quarante ans, produit par Ian Broudie (aka Kingbird) sort en février 1983 et se hisse assez vite à la deuxième place du Top Ten anglais. Continuer la lecture de « Echo And The Bunnymen, Porcupine (Korova, 1983) »

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Gare au Gorillaz

Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett
Gorillaz / Illustration : Jamie Hewlett

Alors que sort ces jours-ci Cracker Island, le huitième album (conseil au passage : écouter en boucle Silent Running et recommencez) d’un vrai faux groupe (ou d’un faux vrai groupe) dont on pouvait légitimement penser il y a deux décennies qu’il ne serait qu’une parenthèse récréative dans le parcours d’un gars ressemblant de plus en plus alors au Dutronc des sixties mais qui n’avait pas encore multiplié les identités et les projets – pour s’y retrouver, se plonger dans l’excellent ouvrage de Nicolas Sauvage, Damon Albarn, L’Échappée Belle , voilà qu’on se rappelle que l’on a fait partie de ces quelques privilégiés qui au début du printemps 2001 filaient à Londres via l’Eurostar pour assister au tout premier concert de Gorillaz. Continuer la lecture de « Gare au Gorillaz »

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Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982)

Figure essentielle de la scène boogie/post-disco américaine des années 80, Patrice Rushen connaît pourtant un parcours atypique. Après avoir gagné un concours de jazz au Monterey Jazz Festival à 17 ans avec son groupe, la pianiste signe avec le label Prestige. Au début de sa vingtaine, Patrice Rushen publie ainsi trois albums sur le label entre 1974 et 1977. La musicienne opère un virage à 180 degrés un an plus tard lorsqu’elle signe chez Elektra. Label mythique dans les années 60 (The Doors, The Stooges, Love…), la structure est rachetée par Warner au début des seventies. Elektra contribue alors à développer un certain son californien (Leon Ware, Bread, Lee Ritenour, Carly Simon) aux cotés de leurs collègues d’Asylum également chapeautés par WEA. Dans cet environnement moins puriste, Patrice Rushen s’épanouit et ose aller vers une production plus funky, dansante et surtout pop, ce qui est vécu comme une trahison par les amateurs de jazz. Continuer la lecture de « Patrice Rushen, Straight From The Heart (Elektra, 1982) »

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Neil Young, On The Beach (WEA)

Les chroniques anniversaire de l’été

neil young on the beachQuand on sait quelle préparation narcotique a présidé à la conception de On The Beach, on se pose beaucoup moins de questions. Neil Young vient de finir l’enregistrement de Tonight’s The Night, un grand disque de deuil, dans un climat de chaos permanent. Il est en train de perdre sa femme, l’actrice Carrie Snodgress, à la suite d’une tournée où aucun excès ne fut oublié. Bref, tout va pour le mieux. Sa consommation de Tequila est telle que certaines mauvaises langues prétendent que le nouveau membre de Crazy Horse s’appelle José Cuervo. Derrière ce surnom, se cache un personnage à l’aura sinistre, Rusty Kershaw, engagé pour ses talents de violoniste et de joueur de pedal steel guitar, qui donne le ton des sessions, préparant une friandise à base d’herbe et de miel dont tous les protagonistes abuseront. Continuer la lecture de « Neil Young, On The Beach (WEA) »