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The Innocence Mission, Midwinter Swimmers (Therese Records / Bella Union)

Il faut toujours considérer sinon chérir un groupe quand il vous a été transmis par des lignes de François Gorin.

Il faut partir à sa rencontre comme à l’aventure, voyage garanti crucial, même si l’on se retrouve contre, ce sera toujours tout contre, au cœur. Et puis, comme je retarde, traîne dans les lacets, ne lis et n’écoute jamais à l’heure, j’ai reçu le choc de la découverte de The Innocence Mission bien après les batailles – des pique-niques pacifiques en réalité– 2020 et See You Tomorrow, et l’on n’avait pas fini de se voir en effet – et j’ai mis un nouveau Lancaster sur la carte, en Pennsylvanie, où vivent Karen Peris (les chansons, la voix, une montagne d’instruments), son mari Don (des guitares et des batteries), et leur ami Mike Bitts (la basse). Et j’ai chéri leurs chansons, leurs disques, surtout ceux de la manière la plus récente, la plus incroyable – chaque ligne de chaque chanson, comme chaque chanson de chaque album, fait son chemin dégagé des époques, avec en cadeau un peu d’air pour les heures les plus lourdes, intelligence subtile du fait d’être et de ressentir, finesse poétique et mélodique, arrangements invisibles – les meilleurs – les seuls. Continuer la lecture de « The Innocence Mission, Midwinter Swimmers (Therese Records / Bella Union) »

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Veronica Falls, id. (Slumberland, 2011)

Veronica Falls est apparu un jour de 2010 avec un grand 45 tours, Found Love in A Graveyard. Publiée conjointement par Captured Tracks et Trouble Records, la chanson prend aux tripes. Derrière ce coup d’éclat, quatre musiciens déjà expérimentés. Si Veronica Falls apparaît à Londres, la formation cultive ses racines et son histoire si particulière du côté de Glasgow. Roxanne Clifford (chant, guitare) et Patrick Doyle (batterie) jouent ensemble dans The Royal We. Le groupe sort,  en 2007, un unique album pour Geographic, un label de Domino géré par Stephen Pastel. Les deux musiciens continuent ensuite sous le nom de Sexy Kids. Ils rencontrent le guitariste et chanteur James Hoare (Your Twenties) à un concert de Comet Gain. Enfin, la Française Marion Herbain apprend la basse et complète alors Veronica Falls. Ces quatre là vont créer un son unique et très cohérent. Continuer la lecture de « Veronica Falls, id. (Slumberland, 2011) »

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Harp, Albion (Bella Union / PIAS)

Tim Smith n’a aucun problème avec Radiohead. Dans une vieille interview dont j’ai oublié la source, il avait même le culot de déclarer : « J’écoute beaucoup plus Jethro Tull que Radiohead ; seulement faire des chansons de la trempe de celles de Jethro Tull c’est complètement hors de portée pour moi. » On connait de visu et in situ le sens de l’humour souvent fastidieux des texans, ça n’en pose pas moins le problème. Parce qu’on voudrait bien aimer plus que de raison ce disque, le premier en solo de l’ex-leader de Midlake, attendu par les fans (dont je ne suis pas mais certains amis chers, si) comme le messie depuis une éternité. Il parait que sur The Courage Of Others (2010) le dernier album de Midlake avec Tim Smith, il avait été évoqué Pentangle et Fairport Convention. Du peu de souvenirs qu’il m’en reste, l’écoute du disque avait du me mettre en rogne en ces augures puissantes mais rarement atteintes. Continuer la lecture de « Harp, Albion (Bella Union / PIAS) »

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Sacrés Spiritualized

Après leur exceptionnelle prestation parisienne fin juin, retour sur la création du son Spiritualized avec Darren Allison, leur producteur et ingé son.

Spiritualized
Spiritualized, à la Gaité Lyrique à Paris / Photo : Louis Teyssedou

En 2001, Jason Pierce ne lâchait pas la rampe et sortait Let It Come Down. En se promenant entre les rayons d’un disquaire, il ne passait pas inaperçu. Plus fort que Peter Saville et Bernard Sumner réunis, Jason Pierce faisait méticuleusement le nécessaire pour faire dépenser des fortunes à son label pour la fabrication des pochettes de ses albums. Après Ladies And Gentlemen We Are Floating In Space et sa pochette en forme de boîte de comprimés de médicament, Let It Come Down surgit avec dans les bacs une pochette cartonnée et son motif imprimé en relief. En 2001, les labels avaient de l’argent et pouvaient se permettre quelques folies graphistes. De la folie, il en est nullement question avec Jason Pierce qui a et qui réglera toujours tout au cordeau. Les pochettes ont et seront toujours créées par Farrow Design (Pet Shop Boys), les photographies ont et seront toujours signées Steve Gullick (Damien Jurado, Jason Molina) ou John Ross et les chansons de l’ex Spacemen 3 seront toujours une rencontre étrange entre le Velvet Underground et les Stooges. En 2023, aller voir Jason Pierce en concert, c’est être sur des rails dans une locomotive dont la chaudière serait remplie de champignons. Continuer la lecture de « Sacrés Spiritualized »

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Weyes Blood et The Innocence Mission dans l’avion Marseille / New York

Weyes Blood / Photo : Neelam Khan Vela
Weyes Blood / Photo : Neelam Khan Vela

C’est le premier trajet du jour, et déjà le sommeil gagne, envahit, puis traîne alors qu’on pensait l’avoir dupé, alors qu’on sait pourtant lui devoir un tribut, le plus tôt sera le mieux, le jetlag en sera moins dur. Bientôt les heures deviendront vraiment indécises, on ne saura plus. Continuer la lecture de « Weyes Blood et The Innocence Mission dans l’avion Marseille / New York »

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Laura Veirs, Found Light (Bella Union)

She//In the dark//Found light//Brighter than many ever see

Langston Hughes

Ne pas faire comme si.

L’œuvre de Laura Veirs se nourrit d’autobiographie, et l’infusion de sa vie comme de ses lectures dans ses chansons ne saurait être éludée au nom d’une approche non biographique qui risquerait, dans le présent cas, de manquer la rencontre : Found Light paraît après le divorce de Veirs d’avec Tucker Martine, batteur-producteur couru et à l’œuvre à la réalisation sur tous les disques de l’autrice-compositrice-interprète depuis Carbon Glacier (2004) et Year of Meteors (2005), premiers de ses albums sortis sur Nonesuch/Warner, avec l’exposition correspondante. Continuer la lecture de « Laura Veirs, Found Light (Bella Union) »

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Climats #24 : Laura Veirs, Emily Dickinson

This could be the saddest dusk ever seen
You turn to a miracle high-alive
Michael Stipe

Peut-on écouter Vauxhall and I de Morrissey sous le franc soleil de juillet ? Et un Antônio Carlos Jobim empêtré dans un crachin de février, c’est toujours du Antônio Carlos Jobim ? Climats met en avant les sorties disques et livres selon la météo. Continuer la lecture de « Climats #24 : Laura Veirs, Emily Dickinson »

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Spiritualized : « Je veux terminer ma carrière en fanfare. »

Spiritualized
Jason Spaceman – Spiritualized / Photo : Sarah Piantadosi

Cela arrive rarement, mais il y a des personnes que j’ai peur d’interviewer. Jason Spaceman est l’une d’entre elles. Soyons transparent, il réunit sur papier tous les critères. Non seulement il affiche clairement sa répulsion pour toute obligation promotionnelle, mais sa musique, depuis ses débuts avec Spacemen 3, ne peut venir que d’un cerveau profondément dérangé. Passé d’un minimalisme glaçant à un mur du son Spectorien teinté de psychédélisme (les deux avec option « ++ » en musique de drogué), son œuvre est l’une des plus exigeantes et captivantes de ces dernières décennies. Et puis soyons honnête, Jason Spaceman, ce n’est pas Sœur Sourire. C’est donc avec une légère appréhension que je suis arrivé à l’hôtel où se déroulait une journée d’interview pour Everything Was Beautiful, le nouvel album de Spiritualized. On m’annonce aussitôt que Jason n’a toujours pas quitté sa chambre, le planning a déjà pris du retard. Continuer la lecture de « Spiritualized : « Je veux terminer ma carrière en fanfare. » »