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Requin Chagrin, Sémaphore (KMS Disques)

Il y a quatre ans, Marion Brunetto postait Adélaïde, une démo, sur soundcloud.  Requin Chagrin, le nom du projet est choisi un peu dans la précipitation. Il dessine pourtant en filigrane les contradictions inhérentes entre le succès et la délicatesse des chansons de Marion.  La trajectoire de Requin Chagrin marque en effet par sa singularité : après avoir publié le morceau sur la plateforme d’écoute et envoyé le lien à Laurent Bajon de La Souterraine, il s’en suit un crépitement médiatique aussi fascinant qu’inédit. Continuer la lecture de « Requin Chagrin, Sémaphore (KMS Disques) »

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The Pains of Being Pure at Heart, The Pains of Being Pure at Heart (Slumberland)

En 2019, de nombreux classiques des années soixante et soixante-dix vont fêter de respectueux anniversaires (cinquante et quarante ans), mais n’existe-t-il pas des albums cultes (ou en passe de le devenir) plus proches de nous, auxquels nous pourrions davantage nous identifier, nous qui n’étions pas nés à la sortie de ces monuments ? En scrutant d’une attention débordante ma timeline facebook, je tombe sur un post de Slumberland qui rappelle à dessein les dix ans d’un disque qui m’a personnellement marqué : le premier album des Pains Of Being Pure At Heart, qui porte le nom du groupe. Vendredi dernier, le 1er février, je passais justement Young Adult Friction en ouverture d’un de mes dj sets au Supersonic, juste après un concert de Dead Horse One. La coïncidence était beaucoup trop troublante pour ne pas avoir envie de dire quelques mots sur ce disque significatif.

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EggS, EggS (Hellzapoppin, Howlin Banana)

EggSNous les avions découvert sur scène au Supersonic et en première partie d’En Attendant Ana au Chinois à Montreuil, voici enfin le premier EP des Parisiens de EggS. Derrière un énigmatique nom, quasiment impossible à retrouver dans les moteurs de recherche, quatre jeunes gens, croisés pour certains dans d’autres formations – notamment Joujou Jaguar pour deux d’entre eux, Charles et Greg. Le groupe, à bien des égards, matérialise particulièrement bien la dynamique de la scène indépendante francilienne actuelle. Continuer la lecture de « EggS, EggS (Hellzapoppin, Howlin Banana) »

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Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland)

Papercuts, Parallel Universe BluesCe n’est qu’avec la sortie de Parallel Universe Blues, sixième album de Papercuts, que j’ai découvert la dream pop de Jason Quever et le talent inouï de ce touche-à-tout californien. Tandis que j’écoutais Luna, Beach House ou The Mantles, c’est dans les studios d’enregistrement de ces derniers que le producteur s’affairait. Après quatre ans consacrés à la musique de ses pairs, il se recentre enfin sur sa propre production et, sans doute nourri par ces collaborations au sommet, délivre un album si actuel qu’il est naturellement passé pour celui d’une formation émergente auprès de mes oreilles profanes. Continuer la lecture de « Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland) »

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Rolling Blackouts Coastal Fever, Hope Downs (Sub Pop)

Sub Pop fut, quelques décennies plus tôt, un haut lieu du grunge et du son de Seattle. Le catalogue actuel ressemble pourtant plutôt à un inventaire à la Prévert: Beach House, Low, King Tuff, Mudhoney, Shabazz Palaces, Downtown Boys, etc. D’excellentes formations, mais dont nous peinons à identifier l’héritage commun. Cependant, la force de frappe de la structure américaine, en 2018 impressionne, et en quelques mois, les Américains ont placé les Australiens de Rolling Blackouts C.F. dans les espoirs les plus attendus de la pop indépendante. Continuer la lecture de « Rolling Blackouts Coastal Fever, Hope Downs (Sub Pop) »

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Brace ! Brace !, Brace ! Brace ! (Howlin’ Banana)

La France et la pop entretiennent une relation compliquée. Beaucoup de groupes d’ici n’eurent pas toujours le succès qu’ils méritaient, des Freluquets en passant par Tahiti 80, Aline ou Mehdi Zannad. La règle a bien sûr eu ses exceptions (Phoenix, Laurent Voulzy, Les Innocents etc…), et la situation est  étonnamment positive ces derniers temps. L’Hexagone possède désormais une scène florissante et multiple (Biche, Pearl & The Oysters, Good Morning TV, En Attendant Ana, Lemon Swell, Requin Chagrin, Julien Gasc…) Parmi eux, figurent en bonne place Brace ! Brace !, une très jolie et prometteuse formation parisienne dont le premier album, après deux EPs, sort sur l’une des places fortes du garage français.  Continuer la lecture de « Brace ! Brace !, Brace ! Brace ! (Howlin’ Banana) »

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The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian)

L’univers réserve parfois des connexions insoupçonnées, comme tomber sur un tweet d’un label espagnol que nous suivons à propos d’un groupe américain, sur lequel nous avons écrit il y a quelques années déjà. Merci donc aux Barcelonais de Discos de Kirlian de nous permettre de nous rappeler au bon souvenir des Yetis d’Allentown en Pennsylvanie. Continuer la lecture de « The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian) »

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Tahiti 80, Ballroom (Human Sounds)

Les années 90 sont si proches et pourtant si éloignées. Nous étions fringants et beaux. Notre soif d’idéalisme n’avait pas encore été perverti par un matérialisme galopant. Que reste-t-il de nos amours de jeunesse ? Évaporées en souvenirs diffus et sibyllins, quelques chansons émergent de la brume. Heartbeat est de celle-ci. La guitare funk blanc façon Orange Juice, son motif de synthétiseur obsédant (agaçant diront certains) et l’accent français de Xavier Boyer agissent de concert pour ressusciter notre candeur. Déjà quinze ans que Puzzle (1999) est sorti ! Près de deux décennies après leur formation Tahiti 80 est encore là. Durablement installé dans le paysage musical français, le groupe n’a jamais cessé de composer de très bons disques de pop, largement boudés par un grand public frappé de cécité ! Loin de se décourager, les Rouennais ont chéri leur formule magique : une pop bien écrite, légère, dansante, optimiste mais teintée de mélancolie. Continuer la lecture de « Tahiti 80, Ballroom (Human Sounds) »