En 2019, de nombreux classiques des années soixante et soixante-dix vont fêter de respectueux anniversaires (cinquante et quarante ans), mais n’existe-t-il pas des albums cultes (ou en passe de le devenir) plus proches de nous, auxquels nous pourrions davantage nous identifier, nous qui n’étions pas nés à la sortie de ces monuments ? En scrutant d’une attention débordante ma timeline facebook, je tombe sur un post de Slumberland qui rappelle à dessein les dix ans d’un disque qui m’a personnellement marqué : le premier album des Pains Of Being Pure At Heart, qui porte le nom du groupe. Vendredi dernier, le 1er février, je passais justement Young Adult Friction en ouverture d’un de mes dj sets au Supersonic, juste après un concert de Dead Horse One. La coïncidence était beaucoup trop troublante pour ne pas avoir envie de dire quelques mots sur ce disque significatif.
Étiquette : Genre : Indie Pop
Catégories chronique nouveauté
EggS, EggS (Hellzapoppin, Howlin Banana)
Nous les avions découvert sur scène au Supersonic et en première partie d’En Attendant Ana au Chinois à Montreuil, voici enfin le premier EP des Parisiens de EggS. Derrière un énigmatique nom, quasiment impossible à retrouver dans les moteurs de recherche, quatre jeunes gens, croisés pour certains dans d’autres formations – notamment Joujou Jaguar pour deux d’entre eux, Charles et Greg. Le groupe, à bien des égards, matérialise particulièrement bien la dynamique de la scène indépendante francilienne actuelle. Continuer la lecture de « EggS, EggS (Hellzapoppin, Howlin Banana) »
Catégories chronique nouveauté
Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland)
Ce n’est qu’avec la sortie de Parallel Universe Blues, sixième album de Papercuts, que j’ai découvert la dream pop de Jason Quever et le talent inouï de ce touche-à-tout californien. Tandis que j’écoutais Luna, Beach House ou The Mantles, c’est dans les studios d’enregistrement de ces derniers que le producteur s’affairait. Après quatre ans consacrés à la musique de ses pairs, il se recentre enfin sur sa propre production et, sans doute nourri par ces collaborations au sommet, délivre un album si actuel qu’il est naturellement passé pour celui d’une formation émergente auprès de mes oreilles profanes. Continuer la lecture de « Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland) »
Catégories chronique nouveauté
Rolling Blackouts Coastal Fever, Hope Downs (Sub Pop)
Sub Pop fut, quelques décennies plus tôt, un haut lieu du grunge et du son de Seattle. Le catalogue actuel ressemble pourtant plutôt à un inventaire à la Prévert: Beach House, Low, King Tuff, Mudhoney, Shabazz Palaces, Downtown Boys, etc. D’excellentes formations, mais dont nous peinons à identifier l’héritage commun. Cependant, la force de frappe de la structure américaine, en 2018 impressionne, et en quelques mois, les Américains ont placé les Australiens de Rolling Blackouts C.F. dans les espoirs les plus attendus de la pop indépendante. Continuer la lecture de « Rolling Blackouts Coastal Fever, Hope Downs (Sub Pop) »
Catégories chronique nouveauté
Brace ! Brace !, Brace ! Brace ! (Howlin’ Banana)
La France et la pop entretiennent une relation compliquée. Beaucoup de groupes d’ici n’eurent pas toujours le succès qu’ils méritaient, des Freluquets en passant par Tahiti 80, Aline ou Mehdi Zannad. La règle a bien sûr eu ses exceptions (Phoenix, Laurent Voulzy, Les Innocents etc…), et la situation est étonnamment positive ces derniers temps. L’Hexagone possède désormais une scène florissante et multiple (Biche, Pearl & The Oysters, Good Morning TV, En Attendant Ana, Lemon Swell, Requin Chagrin, Julien Gasc…) Parmi eux, figurent en bonne place Brace ! Brace !, une très jolie et prometteuse formation parisienne dont le premier album, après deux EPs, sort sur l’une des places fortes du garage français. Continuer la lecture de « Brace ! Brace !, Brace ! Brace ! (Howlin’ Banana) »
Catégories chronique nouveauté
The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian)
L’univers réserve parfois des connexions insoupçonnées, comme tomber sur un tweet d’un label espagnol que nous suivons à propos d’un groupe américain, sur lequel nous avons écrit il y a quelques années déjà. Merci donc aux Barcelonais de Discos de Kirlian de nous permettre de nous rappeler au bon souvenir des Yetis d’Allentown en Pennsylvanie. Continuer la lecture de « The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian) »
Catégories chronique nouveauté
Tahiti 80, Ballroom (Human Sounds)
Les années 90 sont si proches et pourtant si éloignées. Nous étions fringants et beaux. Notre soif d’idéalisme n’avait pas encore été perverti par un matérialisme galopant. Que reste-t-il de nos amours de jeunesse ? Évaporées en souvenirs diffus et sibyllins, quelques chansons émergent de la brume. Heartbeat est de celle-ci. La guitare funk blanc façon Orange Juice, son motif de synthétiseur obsédant (agaçant diront certains) et l’accent français de Xavier Boyer agissent de concert pour ressusciter notre candeur. Déjà quinze ans que Puzzle (1999) est sorti ! Près de deux décennies après leur formation Tahiti 80 est encore là. Durablement installé dans le paysage musical français, le groupe n’a jamais cessé de composer de très bons disques de pop, largement boudés par un grand public frappé de cécité ! Loin de se décourager, les Rouennais ont chéri leur formule magique : une pop bien écrite, légère, dansante, optimiste mais teintée de mélancolie. Continuer la lecture de « Tahiti 80, Ballroom (Human Sounds) »
Catégories chronique nouveauté
Bleeding Rainbow, Interrupt (Kanine)
Reading Rainbow était un charmant duo indie pop de Philadelphie. Aux côtés d’ Eternal Summers et des Young Sinclairs, ils représentaient les plus sérieux espoirs du coin. Après deux albums très chouettes dont l’excellent Prism Eyes (2009), le duo devient quatre et lâche Reading pour Bleeding. Édité dans la foulée, Yeah Right (2011) est une relative déception. Le son a gagné en puissance, mais le groupe a perdu en grâce. Interrupt, bien que dans la lignée de son prédécesseur, nous réconcilie en partie avec les Américains, sans toutefois évacuer tous nos regrets. Dans ses meilleurs moments (Dead Head, Time & Place), le disque évoque une rencontre entre les Posies et Hole, soit un album sous forte influence 90’s. On imagine volontiers Bleeding Rainbow dans le catalogue de Sub Pop produit par Don Fleming. Les batteries cognent, les guitares noisy et massives en mettent plein la gueule. Seule la voix de Sarah Everton amène un peu de lumière dans cet univers impitoyable (Out Of). La recette fonctionne assez bien. On est souvent séduit (Tell Me, Start Again), mais attention à l’indigestion cependant (Images). Un peu de légèreté aurait été bienvenue.