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Adrianne Lenker, Songs / Instrumentals (4AD)

I cover you with questions
Cover you with explanations

On va faire en sorte de ne pas.
On va faire en sorte de décrire sans couvrir.
Adrianne Lenker – incontournable depuis le coup double commis avec Big Thief, deux albums infinis publiés en six petits mois du monde d’avant –, dans la parenthèse imposée à ce qui semblait devenir un Never Ending Tour, a enregistré un double album solo qui semble devoir être son Blood on the Tracks.
Semble-t-il.
On n’est pas bien sûr mais la référence, si elle biaise, n’écrase même pas car c’est là.
C’est ça.
C’est un album dont la toute première écoute est l’occasion du surgissement entre deux portes, entre deux autres chansons, de Zombie Girl, qu’on va tenter avec toute la conscience de notre présente mission de ne pas jouer en boucle durant une petite semaine – vous, vous pouvez, vous êtes libre de, et de ne pas en rester là.

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The Milkshakes, In Germany (Wall City Records, 1983)

Pour qui s’engagerait pour la première fois dans l’œuvre pléthorique de Billy Childish – plus de 100 albums publiés à ce jour ! –, il paraît difficile de savoir par quel bout commencer. Le plus simple reste de se procurer l’excellente compilation Archive From 1959 – The Billy Childish Story, comprenant une cinquantaine de titres du maître de Chatham, extraits des albums des innombrables groupes dans lesquels il n’a eu de cesse de s’incarner : The Pop Rivets, The Milkshakes, Thee Headcoats, The Buff Medways, The Musicians of the British Empire, Thee Mighty Caesars et j’en passe. Mais en guise d’initiation, rien ne remplace bien sûr l’écoute d’un album de Billy Childish dans son intégralité. Pour ma part, c’est avec In Germany des Milkshakes que j’ai connu mes premiers élans d’enthousiasme pour le roi du garage rock anglais, et ce disque me semble être une très bonne introduction possible à son œuvre. Continuer la lecture de « The Milkshakes, In Germany (Wall City Records, 1983) »

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La roue de l’enthousiasme

Quatre singles signés Big Thief, Aimee Mann, Hand Habits et Shannon Lay dans la moulinette des sorties

"Sparrow", Big Thief.
« Sparrow », Big Thief.

Vous vous en sortez avec les réseaux ?

Moi, non, d’ailleurs j’ai arrêté. C’est impossible. Ce n’est pas tenable. Ce n’est pas possible de s’en tenir à – je regarde – les cerveaux brûler – les cerveaux brûler.

J’ai passé des lustres à contempler et à me contempler, moi, ou des idées de moi, ou des idées d’un moi, dans les réseaux, sans parvenir à apercevoir toujours les chansons, ni qui les écrit. Pas toujours ne veut pas dire – jamais – pas toujours veut dire – pas toujours.

On y trouve de belles amitiés, beaucoup de chevaliers blancs – et le plus grand des chevaliers blancs, le moi, qu’il se tienne au-dessus de la bataille, le fier, ou qu’il y plonge – comme s’il y avait une bataille. Comme s’il y avait toujours quelque chose à rectifier. Continuer la lecture de « La roue de l’enthousiasme »

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Lovers Suicide reprend « Mother Of Earth » par The Gun Club

On connaissait le français Alex Cyprine avec Quetzal Snakes, puis lors de sa migration vers Montréal où il devient très actif (Deaf, Orchids, Tallen, Broken Column). Nous vous avions également parlé de son projet solo Lovers Suicide, transformé depuis peu en groupe avec un line-up des plus alléchants : Cyril Dupont (The Wise Dude’s Revolver, Nancy), Mike Rodgers, un hyperactif Canadien, Fraser Wayne (Paul Jacobs, Fuzzy Undertones …), Zale Burley l’homme au tambourin (Orchids), Jean Sebastien Maher (Orchids également). Lors d’une live session au grain VHS, la jeune formation nous gratifie d’une cover de Mother Of Heart, cette magnifique clôture du second album du Gun Club, Miami, sorti en 1982 et réédité à de nombreuses reprises. Tous fans transis, ils ont choisi ensemble cette balade qui est leur morceau préféré, qu’ils interprètent avec cœur et respect. Le rythme est ralenti, la voix est blême mais déchaînée sur la fin, les guitares sont lancinantes, le pedal steel de Kenny Smith apporte cette touche parfaitement mélancolique. Côté actu, la bande travaille sur un album Murder at Graceland inspiré d’une nouvelle écrite par Alex lui-même qu’ils joueront live en septembre et qui devrait sortir en même temps que celle-ci.  Si le groupe compose comme il reprend, cela devrait ravir les oreilles des fans de Birthday Party à Mark Lanegan.

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Selectorama : Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators

Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators
Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators


This Year Approximately
, le très convaincant nouveau single de Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators est apparu sur la toile il y a deux mois déjà, mais nous avions envie de demander à Caroline McChrystal et Darren Lockwood – leaders du groupe – de sélectionner quelques titres chers à leur cœur. Le couple basé à Leeds- n’en est pas à son premier coup d’essai : avec The Manhattan Love Suicides, groupe formé en 2006, ils avaient enregistré une quantité remarquable de hits à la fois bruitistes et mélodiques dans la lignée de The Jesus and Mary Chain période Psychocandy, des Primitives et des premiers singles pop de My Bloody Valentine, devenant l’une des formations anglaise les plus stylées de cette époque. Continuer la lecture de « Selectorama : Sissy Space Echo and the Invisible Collaborators »

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Arab Strap, As Days Get Dark (Rock Action)

Arab Strap As Days Get Dark

Y réfléchir à deux fois.
Ne pas s’échauffer trop et vite et bien peser le pour comme le contre avant de voir si c’était vraiment une bonne idée.
Nos princes de la cuite ont bien mis ce proverbe à leur ardoise. Avec leur retour aux affaires d’un air de ne pas y toucher, avec leur pataude dégaine de types qui sont juste passés prendre un verre mais couchent tout le monde au petit matin.
Aussi fécondes furent leur retrouvailles scéniques au fil du temps, l’idée d’un nouvel album valait-elle vraiment concrétisation ?
Aidan Moffat et Malcolm Middleton se sont laissé le temps d’y penser, d’y réfléchir sobrement (lol) avant de commettre l’irréparable et c’est bien mieux ainsi.

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V/A, Back From The Grave Vol. 1 (Crypt Records, 1983)

En 2014, dix-huit ans après le précédent volume, sortaient les compilations Back From The Grave 9 et 10 : un événement tant cette série a marqué profondément la scène garage. L’histoire démarre au début des années quatre-vingt. À cette époque, la compilation Nuggets fait de nombreux émules. Parmi eux, la série Back From The Grave s’impose comme une des références absolues pour le garage-rock cru et brut. Le premier volume paraît en 1983. Il fait suite à des disques tels que les Pebbles de Greg Shaw (1978), Off The Wall (1982) ou la série Mindrocker (1981). Si l’objectif de l’anthologie créée par Lenny Kaye et Jac Holzman était de mettre ensemble des bons morceaux à moitié oubliés, souvent des petits tubes, celui de Tim Warren est un peu différent. L’Américain est en mission. Il cherche dans les tréfonds de la production états-unienne, des morceaux pas du tout professionnels, portés par un esprit sauvage et débraillé. Continuer la lecture de « V/A, Back From The Grave Vol. 1 (Crypt Records, 1983) »

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Vaillant, Prince de Perse (Herzfeld)

« Comme tu en pinces,
comme tu en pinces,
pour le Prince »

Que restera-t-il d’une seule chanson jetée sur YouTube en été ? Le fantasme d’un tube à l’essai, d’un nombre de vues millionnaire, ou d’un geste pour la beauté, de l’art pour l’art. Le label Herzfeld de Strasbourg s’entête depuis une dizaine d’années, via son site, à proposer un format quasi-gratuit (3 euros) et c’est tant mieux : dernier en date, ce Prince de Perse, par Vaillant, sorti de la tête d’Olivier Stula (ex-Second Of June) qui nous émerveille. On pourrait régler l’affaire d’une paresseuse et comique analogie : un New Order 87 bien cramé (ces basses profondes et mourantes) mené par un Plastic Bertrand sous anxiolytique (cette voix étrange aussi fragile qu’elle semble sûre de son fait) fait tourner une ritournelle sans fin, une boucle, parfaite, pourquoi pas, en bande-son d’un jeu vidéo du même nom. Continuer la lecture de « Vaillant, Prince de Perse (Herzfeld) »