
L’après-midi du samedi ne nous y avait pas vraiment préparé. A peine une annonce discrète, qu’on omit de prendre en compte. Puis le ciel s’est chargé d’un coup et d’un gris métal, lourd et profond, sans pour autant totalement congédier le soleil qui veillait en retrait. Il s’est ouvert en deux, sans brutalité, laissant s’échapper une pluie tiède, limite tropicale, que sans le savoir on appelait de nos vœux. Happy when it rains. Rivalisant avec les nuages, la lumière était dense et électrique, déterminée à régler son intensité sur le White Light White Heat qui s’échappait des enceintes. Ca n’a pas duré, comme de bien entendu. Un arc-en-ciel est apparu, furtif, et la parenthèse s’est refermée. On sait que temps est détraqué, on nous le répète à longueur de journée. Le bleu du ciel, en avril, ça fait des lustres qu’on ne l’a pas vu comme tel. Jamais on n’a été autant bronzé si tôt dans l’année, vieux garçon de plage bedonnant, assigné à résidence.
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Rennes fut longtemps une place forte du garage contemporain français, avec en tête de proue
It’s Up To You, c’est le nom d’un manuel d’anglais de collège que mon grand frère laissait trainer négligemment dans sa chambre. J’aimais l’agencement et les polices de caractère des lettres sur la couverture, il y avait plusieurs volumes différents avec des couleurs presque électriques. Quand j’entrepris de fouiller dans les cassettes, les vinyles et les CD de la période de ma jeunesse et de réunir 26 titres s’étalant sur les années 1990-1999, ce titre me vint naturellement. Et avec internet, rien de plus facile que de retrouver ces livres d’études. Car j’ai conservé une véritable tendresse pour tous ces groupes qui chantaient leurs états d’âme, dans un anglais parfois approximatif et poétique, au moyen d’une langue inventée, fantasmée, plus que reproduite à la perfection. Et même si beaucoup des chanteurs étaient de bons anglophones (certains sont devenus professeurs d’anglais, natürlich), et même si mon 

Alors que nous vivons reclus derrière nos fenêtres ou bien que nous déambulons par devoir dans les rues des villes dépeuplées, une autre vie que la nôtre, elle, semble ne pas avoir été troublée par le soudain bouleversement de vous savez quoi. Dans le silence nouveau de ce brusque changement du rythme de l’humanité, le règne des oiseaux pendant ce temps là, lui, s’affirme en décibels charmants et mélodieux semblant nous faire passer délicatement le message que sans nous, un monde parallèle continue de tourner. Et pourtant, de tous temps — de 