Selectorama : Tim Burgess

Tim Burgess / Photo : Cat Stevens

Il est loin, le temps des premiers Charlatans. L’inépuisable Tim Burgess sort I Love The New Sky demain, son cinquième disque solo. Mi pop mi expérimental, ce nouvel album est la synthèse parfaite de ses trente années au service de la pop. De l’hommage appuyé au Boys Don’t Cry de The Cure sur Empathy For The Devil au subtil mariage électro acoustique de Laurie, Tim Burgess donne l’impression de ne rien s’être refusé. L’envie de se faire plaisir est palpable, mais la sagesse le fait rester dans la retenue. C’est cet équilibre qui fait de I Love The New Sky un album réussi. L’enthousiasme et la passion de Tim Burgess ont récemment contribué au succès des listening parties qu’il a organisé sur Twitter pendant le confinement. Pendant ces sessions d’écoute où il est souvent possible de discuter avec les artistes eux-mêmes, Burgess est capable de vanter son amour du Boat To Bolivia de Martin Stephenson & The Daintees comme du Love de The Cult. Cet éclectisme musical et sa soif de découverte transpirent dans ce Selectorama. Il y a quelques années certains indie kids arboraient un t-shirt “Who the fuck is Tim Burgess ?”. Cet homme mériterait que plus personne ne se pose cette question.

01. Robert Lester Folsom, Jericho

J’ai découvert Robert Lester Folsom il y a moins de trois mois. Ce titre donne l’impression d’avoir été préservé dans une capsule témoin depuis 1976. C’est de l’artisanat du milieu des années soixante-dix à son apogée. Comme si Todd Rundgren et Steely Dan jouaient ensemble et que tous portaient une moustache en guidon. Je n’arrive pas à croire que pendant plus de trente ans, personne ne m’a fait découvrir Music and Dreams, l’album dont Jericho est extrait.

02. Jean Grae & Quelle Chris, Gold Purple Orange 

Jean Grae & Quelle Chris m’ont pris par surprise lorsque j’ai écouté leur dernier album. C’est encore meilleur que tous leurs albums précédents combinés. C’est un mélange de jazz discordant et d’humour. Ça résume bien le fait qu’ils vivent dans un brouillard permanent. Leur intellect combiné à leur vie remplie de drames a apporté du sang neuf au hip hop.

03. Julia Holter, Feel You

Cette chanson m’a mis K.O. quand je l’ai entendue pour la première fois. Je ne m’en suis toujours pas remis. Ceux qui connaissent les disques de Julia Holter comprendront aisément de quoi je parle. Je conseille aux autres d’aller immédiatement sur Google pour s’offrir une dose de plaisir. Cette chanson commence avec un clavecin, puis Julia chante sur la pluie à Mexico. Comment ne pas craquer…

04. Sofie, 99 Glimpses 

C’est un de ces titres qui t’arrête net dans ton activité. Il ne perd rien de son mystère et de sa séduction après des mois d’écoute – une expérience scientifique que je me suis imposée sans m’en rendre compte.

05. Southern Death Cult, All Glory

J’ai écouté ce morceau il y a quelques heures. Je peux donc témoigner de sa qualité. J’ai organisé une listening party sur Twitter avec Billy Duffy autour de l’album Love. Ça m’a donné envie de me replonger dans tous les disques associés à The Cult que j’ai acheté. J’ai découvert The Southern Death Cult à l’âge de quinze ans dans l’émission The Tube sur Channel 4. Je n’en croyais pas mes yeux. Depuis je voue un amour inconditionnel à ce qu’ils ont sorti. 

06. R. Stevie Moore, Manufacturers

R. Stevie Moore est une légende (inteview en mots-clés ). J’ai sorti une compilation de lui en 2012 sur mon label. Manufacturers est mon titre préféré de lui en ce moment (il a enregistré plus de quatre cent albums). C’est un extrait de son LP Warning, sorti en 1988.

07. Aoife Nessa Frances, Blow up

J’espère pouvoir collaborer avec Aoife (dont nous vous avions parlé ici) dans un futur proche. La musique qu’elle crée est incroyable. Nous nous sommes rencontrés en Irlande quand elle enregistrait ce titre et le reste de son premier album. Elle en avait profité pour m’amener dans une magnifique crique où elle va se baigner en famille tous les étés. C’est le genre de souvenirs que tu discernes clairement dans sa musique.

08. Miss World, Put me in a movie 

C’est un extrait de l’album Keeping Up With Miss World. Tu as l’impression d’entendre une fusion entre les Ramones des débuts et Madonna. Son éthique professionnelle et ses productions à ce jour sont complètement revigorantes.

09. Daniel O’Sullivan, Time Elapsing Blue

J’ai trouvé que 2019 était une année formidable pour la musique. Ce titre de Daniel O’Sullivan est une de mes chansons favorites de l’année dernière, sans aucun doute.

10. Keel Her,  Complain Train

Je connais Rose depuis longtemps. J’étais ravi qu’elle me demande de sortir son dernier album, With Kindness, sur mon label O Genesis. Tous les titres sont du niveau de ce morceau, Complain Train.

I Love The New Sky de Tim Burgess sort vendredi 22 mai sur Bella Union.

2 réflexions sur « Selectorama : Tim Burgess »

  1. je n’ai jamais trop compris le buzz à l’epoque sur les the charlatans ou inspiral carpet et consort ,se sont des groupes que j’ai toujours trouvé médiocre ,la seule chose que je sauve de tim burgess c’est sont label O GENESIS qu’il gère avec James Spencer, Nikki Colk and Nick Fraser ,et notamment ce disque (Martin Duffy (ex FELT) ‎– Assorted Promenades (2014/O Genesis) https://perseverancevinylique.wordpress.com/2020/02/18/martin-duffy-ex-felt-%e2%80%8e-assorted-promenades-2014-o-genesis/

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