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Half Japanese : The Band That Would Be King

half japanese
Half Japanese

On a eu de la chance, sur les deux dernières décennies, car on a eu l’occasion de pouvoir voir au moins trois fois Half Japanese sur scène (Mofo, Villette Sonique, BBMix), quatre si l’on considère un passage en solo de Jad Fair à l’Espace En Cours. Et là où on a eu de la chance, mais ça ne surprendra personne, c’est qu’aucun concert de Half Japanese ne ressemble au précédent. Et pour ceusses qui ignoraient ou ignoreraient encore de quoi il est question au sujet de cet État dans l’État de l’underground US, c’est un peu comme voir à la fois le Velvet Underground, les Modern Lovers, The Fall et The Pastels. Mais c’est toujours Half Japanese. Groupe unique s’il en est, qui continue de sortir des disques souvent géniaux (le dernier en date Jump Into Love est paru chez Fire Records en juillet) contenant toujours au moins un morceau aussi chérissable que les classiques précédents (The Preventers sur Hear The Lions Roar en 2017) et dont on s’attend à une relecture une nouvelle fois passionnante ce mercredi 20 septembre pour fêter nos cinq ans sur la scène du Glaz’Art. Continuer la lecture de « Half Japanese : The Band That Would Be King »

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Pictures On My Wall : David Markey

Kim Gordon / Photo : David Markey
Kim Gordon / Photo : David Markey

Il est des hommes de l’ombre dont le travail discret mais précieux contribue à édifier la mémoire d’une époque, pour ne pas dire à forger son mythe. Dave Markey est de ceux-là. Ce photographe, documentariste, réalisateur de clips et auteur californien a ainsi œuvré à mettre en images et parfois en mots, plusieurs périodes cruciales dans l’histoire de la musique alternative. Autodidacte né à la fin des années 60, il a tout d’abord été musicien. En sa qualité de batteur des très survoltés SIN 34, il aura été tout à la fois témoin et acteur de cette vague euphorique de punk hardcore qui a déferlé au début des années 80 dans le sud de la Californie. Continuer la lecture de « Pictures On My Wall : David Markey »

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Sparklehorse, Bird Machine (Anti-)

SparklehorseLa première fois, tout était pourtant si simple. Une évidence comme il s’en présentait rarement, même dans une vie d’engouements musicaux naïvement passionnés et sans doute moins imprégnés de ce recul réflexif qui progresse inéluctablement avec l’âge. C’était un mercredi matin, dans les rayons de la FNAC Montparnasse, pendant les grèves de fin d’année de 1995. Il avait donc fallu arpenter quelques kilomètres frisquets depuis Montrouge pour répondre aux exigences du devoir estudiantin – un séminaire maintenu du côté du boulevard Raspail, en dépit du contexte social – tout autant qu’à l’attrait des nouveautés discographiques. J’ai tout oublié de celles que j’étais venu acquérir ce jour-là, si ce n’est qu’elles étaient certainement prescrites – par LE magazine récemment passé au format hebdomadaire ou par LE programme radiophonique fédérateur des enthousiasmes indie. Continuer la lecture de « Sparklehorse, Bird Machine (Anti-) »

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Paul Weller, Wild Wood (GO ! Discs, 1993)

C’était il y a 30 ans, quelques mois avant mon 20e anniversaire. Amoureux des Jam et du Style Council depuis quelques années, j’avais fini par me faire une raison : la carrière de Paul Weller, héros de mes jeunes années, appartenait aux archives de la grande histoire du rock britannique. Et puis, l’homme est revenu de loin, sans crier gare, par la seule volonté d’une passion inébranlable. En ce sens, son premier album sans titre représente l’un des come-backs les plus passionnants de la pop moderne. Et ce n’était qu’un début. Porté par une ferveur contagieuse, Weller a enchaîné avec ce bouillonnant Wild Wood. Outre le morceau-titre, on y trouve quelques grandes chansons qui l’accompagnent régulièrement depuis. On y trouve en réalité, l’essence d’un style en forme de synthèse, celui même qui permettra de retrouver la première place des charts quelques mois plus tard. Mais ce sera alors une autre histoire… Continuer la lecture de « Paul Weller, Wild Wood (GO ! Discs, 1993) »

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The Coral, Sea Of Mirrors (Modern Sky UK / Run On Records)

Qu’il est loin le temps où les Coral sortaient un disque tous les ans et s’amusaient à écrire des chansons que Noel Gallagher aurait aimé enregistrer.
De 2002 à 2007, ce groupe originaire de Hoylake, une petite station balnéaire située à quelques kilomètres de Liverpool, a tenté l’impossible : sortir comme les Pale Fountains ou Oasis, un chef-d’œuvre. Ils s’en sont approchés (Roots & Echoes, 2007) et ont réussi l’impossible en se faisant voler leur public par les Arctic Monkeys. Pour ne rien arranger, Bill Ryder-Jones, l’un de leurs guitaristes, a claqué la porte au début des années 2010. L’affaire était donc réglée… On s’attendait à ne plus entendre parler de ce groupe qui avait réussi l’impossible en mariant les refrains des Gorky’s Zygotic Mynci aux couplets des Beatles. Continuer la lecture de « The Coral, Sea Of Mirrors (Modern Sky UK / Run On Records) »

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Damon & Naomi, à portée de voix

Damon & Naomi au Café de Paris, le 09/09/23 / Photo : Joseph Ghosn
Damon & Naomi au Café de Paris, le 09/09/23 / Photo : Joseph Ghosn

Les voisins allaient porter plainte, le bruit des groupes précédents avait sans doute nui à leur tranquillité devant le match de rugby et Damon & Naomi se sont retrouvés à jouer sans rien d’autre que des amplis, à faible volume, pour porter une guitare acoustique, un clavier et parfois une basse. Leurs voix résonnaient sans micro, juste à portée d’oreille. Continuer la lecture de « Damon & Naomi, à portée de voix »

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Codeine, absences et lenteurs

Codeine, 07/09/2023 à Paris / Photo : Joseph Ghosn
Codeine, 07/09/2023 à Paris / Photo : Joseph Ghosn

« D for effort / D for love / D because you pay the rent » – les premiers mots du premier morceau que joue Codeine à La Maroquinerie, à Paris, résonnent à la façon d’un mantra dont on ignore la date de naissance, tant tout cela est du moment, de l’instant présent – de la déréliction immédiate de la vie et comment elle avance, tente de se tenir debout, se maintenir. Tout au long de l’heure et demie durant laquelle Codeine joue, un sentiment prend au cœur et aux sens, qui fait entendre la musique déployée là comme un long spectre résonnant : ces trois garçons jouent mieux encore qu’il y a trente ans, lorsqu’ils étaient de jeunes hommes pauvres et chétifs, tenus par la maigreur raide de leurs corps et la charpente fragile de leurs instruments. Continuer la lecture de « Codeine, absences et lenteurs »

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Joni Île, Sémaphore (Bruit Blanc)

« Est-ce que tu crois que c’est moi qui délire ? »

L’été 2022, Joni Île jouait dans une grande salle, près de la maison. Elle avait décroché la première partie de Courtney Barnett, une de ses chanteuses préférées, je crois. Devant un parterre nombreux de fans de la rockeuse australienne, impatients, Marion a arrêté un peu le temps, et en 2/2 avec sa guitare, sa voix et pas grand chose d’autre, elle a captivé le public avec ses miniatures exécutées avec retenue, toujours, et avec cette décontraction à la fois timide et assurée qui fascine. Continuer la lecture de « Joni Île, Sémaphore (Bruit Blanc) »