
La première fois où je me suis fait gauler par les vigiles de la Fnac, c’est avec un CD de My Bloody Valentine sous la chemise. Un disque que je possédais déjà en vinyle. C’était pas rien, mais ça c’est bien terminé. Les types m’ont fait la leçon, puis laissé repartir en agitant des menaces en cas de récidive. S’ils avaient su le nombre de bouquins que j’avais réussi à escamoter à l’Agitateur depuis 1954. L’erreur fut donc de passer au digital. On m’y reprendra plus. Le plus drôle dans l’histoire est que je vivais justement avec une fille prénommée Valentine et que ce n’était pas funny tous les jours. 1987-92, sûr que durant ce quinquennat, les disques dans lesquels je me réfugiais ont pu m’aider à maintenir le cap. Qui sait pourtant si je n’aurai pas rempilé pour un nouveau mandat ? Sauf qu’on m’a définitivement bloqué l’accès aux urnes. Continuer la lecture de « #41 : My Bloody Valentine, You Made Me Realise (Creation, 1988) »
Les vertus auditives et indirectes du confinement continuent, à juste titre, d’être suffisamment soulignées pour que l’on s’attarde un instant sur le revers de la médaille. Alors que le temps s’étiole et se fige, l’investigation archéologico-réflexive des vestiges de nos propres passions musicales ne cesse d’apparaître comme un dérivatif captivant à la circularité de l’ennui. Comme autant de
Coincées entre l’avènement du CD et l’émergence d’internet, les années 90 en France voient la naissance de mille groupes d’une scène liée par sa façon de communiquer (les cassettes, les vinyles, les fanzines et quelques labels) et par un esprit indépendant, traduction approximative et romantique du concept anglo-saxon. Le point commun de ces jeunes groupes est aussi un usage – parfois approximatif – de la langue anglaise, comme symbole de liberté et d’alternative à la Chanson Française, canonisée et protégée par le Ministère de la Culture. Avant de devenir définitivement la langue globale avec internet, l’anglais permet alors aux adolescents et jeunes adultes anglophiles (ou américanophiles) de s’évader, et, moins que de rêver d’une carrière internationale, de s’identifier (im)parfaitement à ses idoles si proches et si lointaines à la fois en ajoutant les paroles à la musique. Le titre It’s Up To You fait référence à une méthode d’anglais que nombre de collégiens et lycéens ont éprouvée dans les années 1970 et 80. Voici les enfants inventifs, maladroits, touchants, parfois géniaux, de cette méthode, réunis dans ce second mix. Cette touche française nécessite (et mérite) dès maintenant d’autres nombreuses compilations de ces fabuleuses pépites (nuggets), incongrus cailloux (pebbles), ou inconnues décombres (rubbles). PS : Petit clin d’œil avec 
J’ai rencontré 
