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C’est n’importe quel type de jour
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Ils ne sont pas si nombreux. On serait même bien en peine de les compter sur les doigts des deux mains. Les musiciens dont la carrière s’étend désormais sur cinq décennies et qui parviennent à prolonger dignement les fulgurances initiales qui leur ont valu une place de choix dans les livres d’histoire. Steve Wynn est de ceux-là, et pas qu’un peu. On a beau chercher : pas vraiment de mauvais album dans une discographie pléthorique où on les compte par dizaines. Certains qu’on a plus eu envie d’écouter que d’autres, simplement. Et d’autres que l’on redécouvre au fil des ans, en s’offusquant souvent d’être passé à côté. Depuis une bonne dizaine d’années, Wynn jongle allègrement entre les projets et les casquettes sans jamais flancher ni laisser poindre les traces de l’usure de l’âge : incendiaire virtuose et artisan de la flamme psychédélique au sein de The Dream Syndicate, gardien de son propre musée et organisateur de campagnes de rééditions qui ont permis d’apprécier à leur plus juste valeur des jalons parfois négligés de son catalogue, songwriter classique dont le talent rare s’exprime dans les fragments trop longtemps interrompus de sa discographie solo. Et désormais écrivain puisque, en même temps qu’un nouvel album en solitaire et remarquable – Make It Right (2024) – il publie ses mémoires, honnêtes, passionanntes et hautes en couleur. Au fil des pages de I Wouldn’t Say It If It Wasn’t True (2024), on croise ainsi quelques figures plus (Alex Chilton, le gratin du Paisley Underground) ou nettement moins (Michael Jackson enfant, Mac Davis, l’auteur d’In The Ghetto pour Elvis Presley) attendues. Au lendemain d’une performance émouvante où ont alterné lecture et chant, on retrouve donc le maître, en terrasse, pour évoquer avec lui quelques-unes de ces nombreuses et récentes activités. Continuer la lecture de « Steve Wynn (The Dream Syndicate) : « Je me suis répété : sois honnête, n’aie pas peur » »
Dans la série nous nous sommes tant aimés, il est vrai que le cas Mogwai nous tracasse au moins autant que les gens en pleine extase attentiste quant au nouvel album de The Cure. Car sur une durée moyenne mais aucunement reniée, Mogwai fut non seulement un de nos groupes préférés mais aussi le meilleur groupe du monde et surtout le plus bruyant quand ils s’en donnaient les moyens. Malchance infâme d’une date inoubliable au Café de la Danse (déjà…) qui venait simplement d’appliquer la loi. Pas plus de 108 dB, la législation gauloise était formelle mais pour un groupe alors en pleine ascension — et dont la capacité de jonglage niveau quiet/loud fascinait et annihilait alors plusieurs efforts historiques (mbv à l’Olympia, Killing Joke aux balances, Yo La Tengo deux jours de suite devant le Twin Reverb d’Ira) au meurtre de mes tympans — elle ne coulait pas de source. Ces petites batailles du bruit, orions et ramponneaux de visu, faisaient acte de résistance. J’ai d’ailleurs encore ce fameux ticheurte du Ché (t’as la double ref ?) orné du slogan Scottish Guitar Army. J’ai vraiment une histoire particulière avec ce groupe que j’ai peut-être aimé plus que de raison. Continuer la lecture de « « Mogwai, If The Stars had a Sound » de Anthony Crook (2024) »
L’histoire du terme EBM (Electronic Body Music) est bien connue. Ralf Hütter de Kraftwerk a dans une interview pour le magazine Sounds mobilisé la figure du corps pour souligner l’engagement physique qu’impliquait la musique de The Man-Machine. Une pop électronique, qui s’avère plus rythmique et dansante que dans leurs disques précédents. Mais c’est à la formation belge Front 242 qu’il reviendrait d’avoir véritablement inventé le genre et son appellation. En quelques titres imparables, elle a formalisé une sorte de post-disco ou de synthwave industrielle, croisant efficacité dancefloor et puissance d’évocation idéologique. Son caractère fascinant réside dans sa mobilisation d’un imaginaire social souvent ambigu, mais aussi une forte charge sensuelle et sexuelle, comme si il s’agissant de faire de la dance music un vecteur d’expérimentation sonore et politique. Les basslines hypnotiques de Giorgio Moroder chantées par Donna Summer rencontrent la vitalité du punk et certaines recherches issues de la scène Kraut ou industrielle – pour donner naissance à une forme hybride, une sorte d’avant-gardisme pop et dance. Continuer la lecture de « « Electronic Body Movie » par Pietro Anton (2024) »
Ici, la musique est placée au centre. De l’image, du récit, d’un peu tout. Comment pourrait-il, d’ailleurs, en être autrement. Au tournant du siècle, Mark Kidel a donc filmé pour le compte de la BBC Robert Wyatt en studio, interprétant en compagnie de sept autres musiciens – et de Paul Weller, en plus, à la slide pour le dernier morceau – cinq extraits de son répertoire : Sea Song (1974), Gharbzadegi (1986), September The Ninth (1997), Left On Man (1991) et Free Will & Testament (1997). Pas de coupe, pas d’artifice de montage : simplement quelques gros plans plus appuyés sur le regard du maître qui, les yeux grands ouverts – il ne les cligne que fort peu, c’est saisissant – scrute on ne sait trop quoi. Un texte ancien qu’il aurait pu oublier, l’inspiration du moment qui pointe à l’horizon, la beauté fugitive qui nait sans cesse du plaisir du jeu collectif, malgré tout. Sans doute un peu de tout cela. Continuer la lecture de « « Free Will And Testament – The Robert Wyatt Story » de Mark Kidel (2003) »
Al Jourgensen, tête pensante de Ministry est un sacré numéro. À plus d’une reprise, il a mis au ban le tout premier album de son groupe : With Sympathy. Il fut un temps où le musicien refusait même de signer les exemplaires que ses fans lui apportaient, à moins de lui donner 1000$. Publié en 1983 sur la major Arista, l’album n’est pourtant pas ce vilain petit canard duquel nous devons absolument détourner le regard. Pour certains, il s’agirait même du meilleur album de sa carrière. Sans forcément aller jusque là (quoique…), reconnaissons à ce With Sympathy de vraies qualités, mais revenons un peu plus en détail sur sa genèse. Continuer la lecture de « Ministry, With Sympathy (Arista, 1983) »
« J’vois un vide que j’comprends pas »
La cellule de groupe entièrement (ou quasi) féminine est décidément bien ancrée dans l’histoire du rock et des musiques des marges, pour la plus grande joie des grands et des petits. Considérés avec bienveillance, parfois avec un brin de condescendance par la concurrence masculine, les groupes de filles trouvent souvent un accueil chaleureux du côté des fans (hommes et femmes) énamourés pour plusieurs raisons. Vrai ou pas, elles sont souvent nimbées d’une sorte d’innocence originelle, débarrassées des poses débiles et guerrières, combats de coq à la clé, des mascus de service. Continuer la lecture de « Alvilda, C’est Déjà L’heure (Static Shock) »
Que faire quand, à bout de souffle, on a écouté la quasi totalité des disques des Guided By Voices ? Se lancer à corps perdu dans les méandres de Crafted Achievment, le nouveau et second long format des EggS. En 2022, il avait fallu moins de deux écoutes de leur premier album (A Glitter Year) pour conclure que ces chantres des anti-héros des années 90 avaient tout bon. Avec des morceaux comme Old Fashioned Virtue ou Daily Hell, ce groupe français reprenait le flambeau des stakhanovistes américains de Dayton et rendait un peu de fierté aux orphelins de David Berman. C’était urgent, touchant sans être désuet, c’était pour ainsi dire un premier album parfait. Quid de la suite ? Les EggS ont-ils versé dans la compromission ? Vont-ils trahir leurs idéaux ? Ont-ils prévu de faire des reprises de Taylor Swift sur leur nouvel album ? Continuer la lecture de « EggS, Crafted Achievement (Howlin’ Banana Records / Prefect Records) »