C’est ma fille qui n’arrêtait plus de parler d’elle, après l’avoir découverte au fil de ses écoutes sur Deezer, et m’avait demandé si je la connaissais – j’adore quand elle me demande si je connais un.e artiste et surtout, j’adore si c’est bien le cas… Je lui ai dit la vérité, que je n’avais pas vraiment accroché « à l’époque » – et sincèrement, à part mon léger snobisme d’alors, je ne comprends pas pourquoi parce que cette chanteuse avait quand même – et ce jusqu’à son nom d’artiste à consonance hispanique – beaucoup d’atouts pour me plaire (mon ami Hervé m’avait d’ailleurs bien dit que j’avais tort). Alors, pour un autre média, j’ai demandé le mois dernier à écrire la chronique du nouvel album de Lana Del Rey, sans doute pour impressionner (un peu) ma fille et aussi parce que j’en avais déjà entendu deux ou trois chansons, et c’étaient deux ou trois belles chansons, des chansons de peu, surtout habillées par un piano et une voix débarrassée de toute frime, en particulier celle qui allait donner son titre au disque – et oui, il n’est pas vain de préciser que Chemtrails Over the Country Club, c’est quand même un bel album, hein…
Après Bones (2013) et Dur Au Mal (2015), on attendait une continuation dans la graduation de l’excellence pour les ex Bosco et Prototypes (Stéphane Bodin et François Marché) flanqués de l’ex Beat MarkSylvain Coatleven. On s’est pourtant méchamment pris dans les dents cetteHallucination française, scan possible et affligeant (pas le disque en revanche) de l’état d’un pays psychiquement cerné par quatre années de présidence Macron et d’un an de pandémie gérée comme une problématique de grande école par la pire classe (crasse ?) de bureaucrates auto-centrés et définitivement incompétents. Si l’écoute du disque ne colle pas comme les précédents l’envie de se la mettre dans les grandes largeurs avant de dévaster un dancefloor improbable, son pari est pourtant rempli, assurant même plusieurs pistes possibles pour le futur de Blackmail, groupe trop sous-estimé à l’heure où l’on glorifie une énième fois les petits marquis d’une variété rock, un peu déviante certes, mais finalement ridicule et prévisible. Comme il disent, tu flippes ta race et ça nique tout. Pour le coup ce Selectorama pose une thématique hallucinatoire dont les prolongations n’ont rien d’un pois(s)on d’Avril. Continuer la lecture de « Selectorama : Blackmail »
Échantillons d’une histoire du label Lithium, prélevés dans l’édition spéciale du fanzine Langue Pendue #11, Les Années Lithium
L’année dernière a vu refleurir la tombe de Diabologum avec une réédition bienvenue des premières œuvres du groupe toulousain. C’est le label Ici d’ailleurs qui a pris l’initiative de regrouper la discographie officielle pré #3 sous la forme d’une très belle compilation au titre délicieusement explicite : La jeunesse est un art. Anne Tournerie, chanteuse et clavier, raconte pour Les Années Lithium, ses années d’insouciance passées avec Michel, Pierre, Arnaud et Den’s, notamment autour d’une émission de radio qui va se transformer en quelque chose d’imprévu. Continuer la lecture de « Essaie de comprendre 5/8 »
L’ histoire est écrite par les vainqueurs ; cependant, les passionnés de musique et les journalistes tentent parfois de réparer les plus criantes injustices, de donner un peu de place aux perdants magnifiques. Parmi les plus connus, Odessey And Oracleest un cas d’école : un groupe qui part en lambeaux, un label guère motivé à pousser le disque, un album peut-être trop mignon pour une époque marquée par la révolution sociale et culturelle (Mai 68, l’opposition à la guerre du Viêt-Nam). La trajectoire de The Zombies aurait pu être très différente. Groupe surdoué originaire de St Albans, à 35 km de Londres, la carrière de la formation démarre sous des cieux cléments. Après avoir gagné un concours de talents, le groupe signe avec le label Decca. Continuer la lecture de « The Zombies, Odessey And Oracle (CBS, 1968) »