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Alvilda, Négatif (Alien Snatch) / Telly*, Amour Hi-fi (1988 Records)

« Il y a tout ce monde autour de moi, je me demande ce que j’fais là »

Nina, Eva, Sandra et Mélanie reprennent le flambeau d’une pop à guitares primitive et mélodique laissées plus ou moins en jachère depuis les années 80 disons (et disons repris en pointillé notamment par les rockers parisiens des 2000) . Bien sûr, on abusera de la comparaison avec les Calamités, parce que c’est des FILLES (et on jouera le jeu de l’Histoire officielle en admettant que le girl group est un style, pourquoi pas, je ne suis pas trop armé pour la déconstruction), et sans doute aussi grâce à ce son de cave si spécifique d’A bride abattue (la fameuse anti-production de monsieur Lionel Herrmani, ami des Dogs et des Olivensteins). Mais l’énergie véritablement punk d’Alvilda laisse peu de place aux harmonies Beatles si chères aux demoiselles de Dijon, et les chansons apparaissent plus comme des cailloux aiguisés projetés par une fronde que comme les pépites scintillantes (lien Nuggets) d’un temps plus ancien. Continuer la lecture de « Alvilda, Négatif (Alien Snatch) / Telly*, Amour Hi-fi (1988 Records) »

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The Strokes, Is This It (Rough Trade, 2001)

Il y a 20 ans jour pour jour sortait le premier album des new-yorkais.

Eté 2001, retour du classico Benicassim/Route du Rock pour rédiger un mémoire de DEA (MTV : Reflet ou création d’une jeunesse américaine ?) sur mon Imac turquoise, un an de travail délaissé pour la table du Pop In ou le dancefloor du Pulp à effectuer en trois semaines. Les affiches des deux festivals reflètent parfaitement l’époque, un mélange de passé et de présent, rarement de futur. Il y a des groupes « britpop » qui essaient coûte que coûte de se débarrasser de cette étiquette gênante, venus présenter sans enthousiasme « l’album de la maturité » (Pulp, The Divine Comedy), des routiers (Mogwai, Ash, James, Belle & Sebastian), des américains cultes (Big Star, Frank Black, Low, The Flaming Lips), des artistes « dépressifs » (Clinic, I Am Kloot pour les britanniques, Yann Tiersen et Françoiz Breut pour les bretons) et de sympathiques groupes électro-pop que les vingt dernières années auront presque effacé de la mémoire collective (Superheroes, Ladytron, Zoot Woman). L’excitation est plus à chercher du côté de la scène « électronique » (Basement Jaxx, The Avalanches, Freestylers) ou pour les amateurs du genre, des groupes rétro-pop espagnols qui ont le mérite de ne pas se prendre au sérieux et de s’habiller correctement. Les seuls non-ibères à cocher ces deux dernières cases sont les New-Yorkais d’Interpol, ravis d’être là alors qu’ils n’ont pas encore sorti d’album.
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The Tubs reprend « Crystal Ball » de Felt

The Tubs
The Tubs

Les idées se bousculent parfois lorsqu’on écoute une reprise de Felt. On pense pêle-mêle, à cette idée de compilation hommage qu’il va bien falloir un jour mettre en chantier, à l’évidence que Felt était bel et bien le plus grand groupe du monde (loin devant New Order) ; on songe aussi à détourner sottement la phrase de Lawrence en affirmant que ce n’est pas parce qu’on PEUT faire quelque chose qu’il faut s’en abstenir. On se rappelle Matt Fishbeck (mais l’oublie-t-on vraiment jamais) dont on espère qu’il va nous rendre visite à l’automne prochain. On se souvient aussi et surtout du premier papier publié sur ce site, et on se dit que Victor Thimonier nous manque beaucoup dans ces colonnes. Puis, on pense enfin au groupe qui reprend ce titre issu de The Strange Idols Pattern And Other Short Stories, – et dont ne sait presque rien -, en admettant sans peine que ce morceau et le reste du EP constituent un bel ouvrage et on réaffirme que chaque disque devrait comporter une reprise.

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Sous Surveillance : Cloud Factory

Cloud Factory
Cloud Factory

Qui ?

Alice : claviers, voix
Ben : basse
Bruno : batterie
Robin : guitare
Romain : guitare

Où ?

Toulouse, France Continuer la lecture de « Sous Surveillance : Cloud Factory »

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Bruxelles, ma belle

Un souvenir de 1973 : les Stones au Forest National.

The Rolling Stones, Forest National de Bruxelles, le 17 octobre 1973. Photos : Alibert/Palisson
The Rolling Stones, Forest National de Bruxelles, le 17 octobre 1973. Photos : Alibert/Palisson

Il y a quelques mois mon cher papa me raconte au téléphone qu’il a retrouvé dans ses archives des photos rares du fameux concert des Stones au Forest National de Bruxelles d’octobre 1973 — mi blagueuse, mi sérieuse, je lui dis : « chiche de nous écrire un article ! » Entre temps, des confinements et des mesures gouvernementales à géométrie variable bouleversent le fil du temps et retardent la publication de ce billet d’humeur… mais voilà que l’actualité nous rattrape et emporte sans crier gare Charlie Watts, « le génie du toujours un peu avant ou un peu après » (Étienne Greib dixit). On peut l’apercevoir ici nuque longue toute seventies et sourire complice dirigé vers Jagger, ce souvenir photographique suspendu à l’éternité en guise d’hommage à lui et à toutes celles et ceux dont les oreilles ont un jour vibré au son de sa rythmique rien qu’à lui.

The Rolling Stones, Forest National de Bruxelles, le 17 octobre 1973.
The Rolling Stones, Forest National de Bruxelles, le 17 octobre 1973. Photos : Alibert/Palisson

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The Reds, Pinks & Purples, Uncommon Weather (Tough Love / Slumberland)

Par deux fois, on a cru qu’il se produirait. La première, c’était en 2008 au moment de la sortie de Gorgeous Johnny, puis lors de la parution de Rough Frame en 2010.  Depuis You Might Be Happy Someday, le miracle tant attendu semble enfin s’être réalisé. Glenn Donaldson reçoit enfin l’attention qu’il mérite depuis 20 ans. Ses disques se vendent comme des petits pains et font l’objet de rééditions. Aussi, la moitié de l’année 2021 ne s’est pas encore écoulée que le Franciscanais a déjà fait paraître trois nouveaux albums. Commençons donc par des excuses, car les très beaux disques de Painted Shrines avec Jeremy Earl de Woods et Vacant Gardens aux côtés de Jem Fanvu méritent également leurs chroniques.  Mais voilà, puisque faute de temps, il ne faut en choisir qu’un, et parce que c’est probablement le plus singulier, le plus intime, à la fois le plus dénudé et le plus mystérieux – comment peut-on faire d’aussi jolies chansons avec si peu de moyens sans jamais lasser ? – c’est à nouveau d’un album de The Reds, Pinks & Purples dont il s’agira. Continuer la lecture de « The Reds, Pinks & Purples, Uncommon Weather (Tough Love / Slumberland) »

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Rain Parade, Emergency Third Rail Power Trip (1983, Enigma)

1983 est une année importante pour la musique pop. La sortie du synthétiseur DX7 contribue à drastiquement changer le son de la pop mainstream. Les synthétiseurs font certes de régulières apparitions dans les charts depuis les années soixante dix, mais ils sont souvent utilisés dans un contexte organique. Au début des années quatre-vingt, le paradigme change. Il est possible d’envisager des productions réalisées à 100% avec des outils électroniques, comme des boîtes à rythmes, des samplers (pour ceux qui en ont les moyens), des séquenceurs. La bascule est radicale. Au zénith de la culture yuppie et de la célébration de la réussite, tout le monde adopte ce nouveau son. Signe de modernité triomphante, il ringardise instantanément le reste. Un village gaulois résiste cependant dans l’ombre. Continuer la lecture de « Rain Parade, Emergency Third Rail Power Trip (1983, Enigma) »

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Le Bâtiment, Réponses rythmiques et mélodiques à vos questions sur la mort (autoproduction)

« Je me noie de lumière et dans l’ombre, bercé, je n’ai plus en dedans de larmes à verser »

Pour son ixième long format – je renonce à compter sur Bandcamp, d’autant plus que j’imagine que d’autres disques de cet énorme corpus se cachent ailleurs – Le Bâtiment continue de s’avancer démasqué. Sans que l’on ne sache trop s’il est question d’économie des moyens, de lâcher prise ou d’adéquation sur-consciente avec le sujet du disque (compris dans le titre) – en gros une urgence à s’exprimer en dehors de tout cadre pour une question de vie et de mort, donc – il se présente avec sa guitare, seul devant son micro, avec de très légers re-re (des chœurs très jolis, une seconde guitare, quelques percussions) pour interpréter, à vif, une dizaine de chansons nues. Continuer la lecture de « Le Bâtiment, Réponses rythmiques et mélodiques à vos questions sur la mort (autoproduction) »