Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , ,

Post Scriptum : The For Carnation

The For Carnation / Photo : Bandcamp
The For Carnation / Photo : Bandcamp

Deux ou trois choses d’importance encore… Je viens (avec une aide complice) de réaliser que l’illustration de la pochette était en fait une photo de la piscine intérieure du Hearst Castle, construction mégalomaniaque mais souvent magnifique le magnat de la presse William Randolph Hearst avait fait construire dans les années trente sur les hauteurs californiennes. Qui inspira Orson Welles pour ce que vous savez. Citizen Kane, Xanadu, Rosebud… On pourrait en tracer des lignes.

D’autre part, notre chef suprême vient de retrouver ma chronique originelle du disque parue dans la RPM en Avril 2000. Je n’en changerai même pas une virgule. Continuer la lecture de « Post Scriptum : The For Carnation »

Catégories séries

Richard Thompson : Fairport Convention, A Sailor’s Life (1969) par Etienne Greib

Fairport Convention (Pat Donaldson, Sandy Denny, Timi Donald et Richard Thompson) / Photo : DR
Fairport Convention (Pat Donaldson, Sandy Denny, Timi Donald et Richard Thompson) / Photo : Ray Stevenson (détail)

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Une fois n’est pas coutume parlons de violence pure. Celle qui bien que sous-jacente en maints endroits dans l’œuvre de Richard Thompson peine à exploser vraiment.
D’aucuns décrivent A Sailor’s Life comme le vrai tournant de Fairport Convention, le moment ou la fascination pour l’Amérique s’estompe pour planter un drapeau nouveau sur les vieilles îles britanniques. Et pourtant il y a encore pas moins de trois adaptations de Bob Dylan sur Unhalfbricking, puis d’autres merveilles (Genesis Hall, Who Knows Where The Time Goes) mais la pièce centrale reste pour moi l’insurpassable chaos maritime de A Sailor’s Life. Thompson y déroule un véritable festival de tous ce qui fait sa grandeur mais cette fois c’est une effroyable tension qui mène à un rare déferlement de brutalité. Continuer la lecture de « Richard Thompson : Fairport Convention, A Sailor’s Life (1969) par Etienne Greib »

Catégories sériesÉtiquettes , , , ,

Richard Thompson, Hard On Me (1999) par Matthieu Grunfeld

Richard Thompson, 1999 / Photo de presse
Richard Thompson, 1999 / Photo de presse Capitol

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Alors que le siècle dernier touche à sa fin, une page se tourne également dans la longue discographie de Richard Thompson. Avec Mock Tudor (1999), il achève en effet une décennie de collaboration avec Capitol. Et signe au passage ce qui demeure sans doute le meilleur album solo de toute sa longue carrière. Les débats demeurent à ce jour ouverts quant à l’influence plus ou moins néfaste exercée par Mitchell Froom et Tchad Blake sur la production des quatre premiers volets de cette période américaine – d’Amnesia (1988) à You? Me? Us? (1996). Toujours est-il que leur disparition du générique coïncide ici avec un regain manifeste d’inspiration. Continuer la lecture de « Richard Thompson, Hard On Me (1999) par Matthieu Grunfeld »

Catégories borne d'écouteÉtiquettes , , , ,

Attention le tapis s’envole

Attention le tapis prend feu aux Magasins Généraux à Pantin / Photo : TS
Attention le tapis prend feu aux Magasins Généraux à Pantin / Photo : TS

Hier soir, on a eu subitement l’impression d’être plongés dans une version retro-futuriste d’Alice au Pays des Merveilles, et c’est suffisamment rare pour qu’on ait eu l’envie de se laisser prendre au jeu. Martin Mahieu et Carla Descazals étaient magnifiques dans leurs costumes de conte de fées entourés des sculptures d’animaux XXL en papier mâché de Valentine Gardiennet, exposées au Magasins Généraux à Pantin. Leur pop éthérée embrasse tout ce qu’ils aiment, autant les guitares shoegaze et noisy que les rythmes électroniques, allant parfois presque jusqu’à une version manga de la techno. Les paroles sont comme un journal intime ado, désabusé et poétique. Et sous ce vernis emo-teen, une vraie profondeur d’âme. Aujourd’hui sort Violette (rework), et comme on n’a jamais vraiment parlé d’eux (à tort), voici ce titre conçu comme une extension de leur troisième album boom boom duplicata sorti en décembre dernier sur Illogique Musique et Entre-soi. « Une histoire d’amour au féminin sur guitare éthérée et sea-recordings », comme ils disent. Promis, on n’oubliera plus de se plonger dans leur univers complètement déconnectant aux sentiments si précieux. Continuer la lecture de « Attention le tapis s’envole »

Catégories sériesÉtiquettes , , , , , ,

Richard Thompson, Wall Of Death (1982) par François Gorin

Richard et Linda Thompson
Richard et Linda Thompson / Photo : DR

A l’occasion du passage de Richard Thompson en France pour deux concerts rares – au Printemps de Bourges le samedi 19 et à Paris au Café de la Danse le dimanche 20 – quelques amoureux de son œuvre ont choisi d’évoquer l’un de leur titres favoris d’un répertoire qui s’étale sur plus d’un demi-siècle.

Sur la pochette de l’album Shoot Out The Lights, un Richard Thompson hilare est assis à même le sol au coin d’une pièce qu’on devine vide, à l’abandon. Aux murs, le papier peint jauni se décolle, est lacéré par endroits, maculé de traces d’humidité, de fumée. Une ampoule nue vacille au plafond. Seule autre présence, si l’on peut dire, un portrait de sa femme Linda, photo encadrée de celle qui pour la dernière fois ici chante avec lui. Continuer la lecture de « Richard Thompson, Wall Of Death (1982) par François Gorin »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Brian D’Addario, Till The Morning (Headstack)

Brian D'Addario, Till The Morning (Headstack)Alors que la fabrique à tubes de The Lemon Twigs semblait déjà tourner à plein régime – deux albums en autant d’années, le dernier étant sorti à la fin du printemps dernier – voici donc que les frangins surdoués se lancent, chacun de leur côté, dans une discographie solo destinée à alimenter le catalogue de leur propre label tout neuf. C’est beaucoup ? Sans doute, mais certainement pas trop. Dans un monde où les causes de déréliction ne cessent de s’accumuler sur bon nombre de fronts, le fait de partager le même espace-temps que les frères D’Addario demeure en effet l’un des motifs les plus notablement régulier de réjouissance. C’est à Brian, l’aîné, que revient l’honneur d’ouvrir le bal avec cette collection de onze titres inédits.  Comme à certains moments de leurs concerts communs, le cadet Michael s’est simplement esquivé à l’arrière-plan, sans pour autant disparaître complètement – il a coproduit l’album et on l’entend encore sur la plupart des chœurs. Continuer la lecture de « Brian D’Addario, Till The Morning (Headstack) »

Catégories mardi oldieÉtiquettes , , , , ,

The For Carnation, s/t (Touch And Go / Domino, 2000)

The For Carnation

Comment s’y remet-on ? Comment reprendre la main quand on nous a bien fait comprendre qu’on avait fait mieux que les autres ? Qu’on avait potentiellement et absolument tout dit.

Ça n’a pas du être simple d’être Brian McMahan après 1991, après la dissolution de son groupe, Slint, et la sortie (posthume donc) de Spiderland, disque immense sur lequel j’ai à peu près tout dit ici. La légende voudrait qu’avant même la fin de l’enregistrement McMahan soit parti, on l’a dit pudiquement, « en maison de repos ». Puis ait repris soit ses études, soit une vie « normale ». C’est impossible. Alpagué par son vieux compère Will Oldham, il commencera par s’y remettre dans la première formation des Palace, faux frères mais vrais amis. Pas forcement le pied à l’étrier mais un peu poussé au derche par le succès persistant de son grand œuvre et la suggestion, suite à l’édition d’un faux nouvel Ep de Slint (les deux morceaux datent en fait d’avant l’enregistrement de Tweez, premier album lui aussi récemment réédité de la formation de Louisville, Kentucky) par Touch And Go, de donner suite, il reprend contact avec les autres. Mais ça ne pourra jamais s’appeler Slint, ce sera donc The For Carnation (parfois sans The, parfois sans eux), qui sort finalement un premier Ep, Fight Songs, en 1995 chez Matador. Continuer la lecture de « The For Carnation, s/t (Touch And Go / Domino, 2000) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Choses Sauvages, III (Audiogram)

Régulièrement le Québec s’invite dans nos pages : Corridor, Yocto, Bleu Nuit, Vanille ou encore Jesuslesfilles, pour ne citer qu’eux. Les années passent mais la pertinence de la Belle Province ne faiblit guère, et francophonie et indie rock s’y conjuguent harmonieusement. Ce petit îlot de locuteurs de la langue de Molière, perdu dans un océan d’anglophones résiste et déjoue les pronostiques.  Accueillons dans cette merveilleuse confrérie, aujourd’hui, les Montréalais de Choses Sauvages. Un groupe qui prend son temps : la formation a publié son troisième album (III), le 28 mars dernier, près de quatre ans après le second. Continuer la lecture de « Choses Sauvages, III (Audiogram) »