Deux dates ensemble fin mai pour ces orfèvres de la composition pop.
Comme toutes les idées brillantes, celle-ci s’impose comme une évidence une fois qu’elle a été énoncée. En l’occurrence, réunir au cours d’un week-end printanier pour deux soirées consécutives – les 21 et 22 mai – deux des tenants les plus remarquables d’une conception classique de l’écriture, d’un artisanat du songwriting, traditionnel mais pas désuet. De ceux qui persistent à prêter aux mélodies et aux textes une attention précieuse et modeste à la fois. D’un côté de la Manche, Tim Keegan qui, après trop d’années d’éclipse, a récemment ressuscité Departure Lounge ; De l’autre Stéphane Auzenet qui est déjà parvenu, en un brillant triptyque de trois Ep’s avec The Reed Conservation Society, à s’affirmer comme l’une des plus fines plumes musicales de nos environs hexagonaux. Autant dire qu’on pressentait que ces deux-là pouvaient bien avoir deux ou trois choses en commun à échanger. D’où cette discussion du dimanche midi, à l’heure du digestif dont nous avons eu la chance d’être le témoin. Continuer la lecture de « The Songwriting Preservation Society : Tim Keegan et Stéphane Auzenet »
Tout premier disque désarmant pour l’allemand originaire de Constance
Du côté de Constance en Allemagne, Lukas Stadler aka Luke Lover joue dans le groupe garage punk The Jimmy’s, et participe à l’aventure au Horst Klub, salle de concert-skatepark nichée au bord du lac de Constance côté Helvète. N’interrogez pas vos moteurs de recherche préférés, le voici avec une première cassette chez Hidden Bay records (un label toulousain que l’on aime beaucoup) et We don’t Make It Records, la maison Suisse de Romain Savary de Léopardo, dont on vous a également déjà parlé. Continuer la lecture de « Les rêves lo-fi de Luke Lover »
Il est facile de douter de la sincérité de certains artistes. Prenons le cas de Tess Parks par exemple. De l’extérieur, on ne la sent pas vraiment à sa place, un peu paumée et détachée. Devenue la muse d’Anton Newcombe le temps de deux sympathiques albums sortis en duo et de nombreux featurings, on doutait de voir arriver la suite de son premier LP solo sorti en 2013. Nos impressions n’étaient pas totalement fausses puisque Tess a elle-même choisi d’arrêter la musique pendant plus d’un an pour se consacrer à la peinture. Jusqu’au déclic qui nous amène à la sortie de l’épatant And Those Who Were Seen Dancing, nouvel album au psychédélisme microdosé et aux mélodies subtiles. Le travail sur le son est particulièrement réussi, vous enveloppant sans permettre de lâcher prise, jusqu’à ce que la voix de Tess vous pénètre pour vous asséner le coup final. En ce sens, c’est un disque de communion avec l’auditeur, celui qui permettra certainement de comprendre qui est Tess Parks. Le Selectorama qu’elle nous propose est le compagnon parfait de l’album. Entre perles pop, psychédélisme moderne et morceaux dépouillés jusqu’à l’os, il offre une bonne vision de sa palette artistique. Promis juré Tess, on ne doutera plus jamais de ta sincérité. Continuer la lecture de « Selectorama : Tess Parks »
Depuis 15 ans, Mikhaël Hers truffe ses films de pépites pop et de références à nos groupes préférés. État des lieux avec l’intéressé.
Tenter lors d’une interview de déterminer de mémoire, sans béquille digitale, et durant plus de trois minutes quelle est la référence (Sarah 16 ? Sarah 22 ? 30 ?) duYou Should All Be Murdered de Another Sunny Day n’est pas le genre d’exercice auquel on s’adonne avec régularité. On pourrait à l’extrême rigueur se livrer à cette passe d’armes avec un confrère journaliste ou une fan avinée au comptoir du Motel. Mais pas avec un cinéaste, français qui plus est. C’est pourtant la seconde fois que cette question existentielle nous anime, Mikhaël Hers et moi. Continuer la lecture de « Les chansons bleues »
« Aucunes funérailles à l’horizon », représentation scénique éphémère issue des « Années Lithium »
En 2022, des miracles ont encore lieu dans les chapelles. J’en ai été témoin d’un, samedi soir, à Metz.
En pénétrant dans la cour de la chapelle des Trinitaires, au moment où les balances viennent de commencer, j’ai la surprise d’entendre les premiers accords de Heaven Boulevard, un extrait du deuxième album de Diabologum lors duquel les noms de célébrités décédées sont énumérées. Depuis quand n’ai je pas réécouté Heaven Boulevard ? Certainement depuis la dernière fois où j’ai vu Diabologum – première mouture – en concert, ce qui me renvoie aux Herbiers, espace d’Herbauges, en 1994. Continuer la lecture de « Double miracle »
La pop revêt comme chaque mois de multiples atours : Belle & Sebastian, Momus, Michael Head, d’un côté, qui comme un costume bien taillé, durent longtemps. Et il y a ces vêtements féminins gais et légers, que l’on est fiers de porter en saison : Jeanines, Spread Joy, Laura Veirs. Et les pièces de caractère, comme Rose Mercie, qui nous réserve un bel album pour le printemps. Découvrir cette sélection, c’est un peu se parer d’une seconde peau…