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Ulrich Schnauss, Far Away Trains Passing By (City Centre Offices, 2001)

Début des années 2000, l’Allemagne est une place forte de la musique électronique. De la techno du club Tresor à l’electro(clash) d’International DeeJay Gigolo, les Allemands sont présents dans de nombreux registres. Peut-être légèrement plus discrets mais pas moins importants, à Berlin, des labels comme Morr Music ou City Centre Offices défendent une scène s’inspirant de l’electronica comme du rock indépendant. Ils s’appellent Lali Puna, Ms. John Soda, The Notwist, Solvent ou Herrmann & Kleine et s’intéressent aux faux jumeaux : Cocteau Twins et Aphex Twin. Parfois qualifié de plinkerpop, ce son ouvre les portes mystérieuses de la musique électronique à de nombreux popeux, lecteurs des Inrocks ou de la revue pop moderne. Dans cette ambiance exaltée, Far Away Trains Passing By (2001) d’Ulrich Schnauss semble presque être une sortie modeste. Continuer la lecture de « Ulrich Schnauss, Far Away Trains Passing By (City Centre Offices, 2001) »

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Eugenius, Mary Queen of Scots (August Records, 1994)

Dans la série « groupe sensationnel qui ne rencontre pas de succès et qui disparaît sans prévenir », Eugenius tient le meilleur épisode. Ayant pour premier fan Kurt Cobain, sonnant bien mieux que Pearl Jam (à la même époque), possédant une palanquée de bonnes chansons, Eugenius avait tout pour réussir. Le public en décida autrement et préféra s’infliger des groupes peu recommandables. Trente ans après sa sortie, l’ultime disque des Eugenius sonne merveilleusement bien et laisse toujours pantois. Comment les fans de Swell, d’Husker Dü et de Nirvana ont-ils pu passer à côté d’un tel groupe ?
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Cleaners From Venus, Midnight Cleaners (Man At The Off Licence, 1982)

Dans les années 80, le développement de la cassette audio conduit à une véritable révolution pour les musiciens. En l’espace de quelques années, il devient possible de s’enregistrer et distribuer sa musique depuis chez soi. Avant même l’avènement du P2P, la musique se diffuse à travers la poste, les fanzines et les passionnés de musique. Le groupe britannique Cleaners From Venus embrasse de toutes ses forces le do it yourself. En effet, la formation enregistre à la maison sur un 4 pistes puis propage la bonne parole à travers des K7 auto-éditées et des enveloppes pré-timbrées. Tout le monde peut copier la musique et même demander une pochette au groupe. Cette démarche, les Cleaners From Venus ne sont pas les seuls à l’avoir. Continuer la lecture de « Cleaners From Venus, Midnight Cleaners (Man At The Off Licence, 1982) »

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Mort Garson, Mother Earth’s Plantasia (Homewood Records, 1976)

Parfois les algorithmes font bien les choses. Dans les années 2000, Mother Earth’s Plantasia (1976) du musicien canadien Mort Garson s’infiltre dans les flux YouTube de nombreux utilisateurs du site. L’album hérite enfin du statut de disque culte après des décennies d’anonymat. Il n’est pas le seul à bénéficier de ce coup de pouce inattendu. L’artiste japonaise Midori Takada a par exemple connu un destin quelque peu similaire avec un album paru initialement en 1983, de même que le Français Dominique Guiot et son Univers de la Mer (1978). Ces succès semblent presque enchantés, un peu à l’image de la théorie qui poussa Mort Garson à enregistrer Plantasia quelques décennies plus tôt. Continuer la lecture de « Mort Garson, Mother Earth’s Plantasia (Homewood Records, 1976) »

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Nico, The Marble Index (Elektra, 1968)

Nico, The Marble IndexC’est un calvaire, un Golgotha, un disque qu’il vaut mieux avoir sur la table qu’à l’esprit. Ce qu’un John Cale coupable en sourdine mais à peine, avait pris comme justificatif d’une déroute marchande annoncée.

« The Marble Index is an artefact, not a commodity.
You Can’t Sell Suicide. »

Cette image quand même, grand résumé parfait et moqueur de cette adolescence, la nôtre en adoration devant la figure d’un suicidé et la lente, patiente, archéologie de fait qui telle une enquête fantastique de Lovecraft nous ferait tracer les lignes de la connaissance rétrospective entre les Doors, l’incalculable Velvet Underground, et les inestimables Kraftwerk,  puis Can, trois groupes qui ont eu beaucoup de mal à descendre de l’ignoble piédestal où nous les avons placés pour l’éternité au nom de notre idolâtrie puérile mais toujours vivace pour Joy Division.

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Guy Blackman, Adult Baby (Unstable Ape, 2007)

En 1977, peu après la publication de The Beach Boys Love You, Brian Wilson s’était attelé tant bien que mal à la réalisation d’une suite potentielle intitulée Adult/Child. Une référence aux théories – pas si vaseuses, pour une fois – du bon docteur Landy selon lequel ces deux termes seraient moins à considérer comme les deux phases linéairement successives de notre existence que comme les deux pôles alternatifs d’une même personnalité.  L’adulte qui assume les responsabilités et le contrôle et l’enfant qui sommeille et réclame, de temps à autre, son lot d’attentions et de soins ; l’adulte qui croit maîtriser les règles et l’enfant qui les apprend et les teste : de cette cohabitation duale et schizophrénique naitraient les plus belles créations. Continuer la lecture de « Guy Blackman, Adult Baby (Unstable Ape, 2007) »

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The Last, L.A. Explosion! (Bomp!, 1979)

Dans les années soixante-dix, Greg Shaw met un nom sur la musique qu’il adore : la powerpop. Dans un numéro de la revue Bomp! il définit les tables de loi du genre. Dans un même élan sont associés Big Star, Badfinger, Blue Ash, Raspberries, The Move, Easybeats, The Beatles, The Who, The Creation et d’autres. En plus de l’écrit, le Californien se joint à l’action à travers un label du même nom que son fanzine. Sur Bomp! il publie de nombreux 45 tours de ces nouveaux groupes powerpop. Parmi eux, Shoes, The Romantics, 20/20, Flamin’ Groovies restent le temps d’un single puis rejoignent une major mais d’autres, comme The Last se fendent aussi d’albums. L.A. Explosion! sort ainsi en 1979. Le 33 tours du groupe de Los Angeles est au carrefour du foisonnement de l’époque. The Last croisent la scène hardcore (Black Flag, Redd Kross) à The Church et les prémices du son Paisley Underground (Bangles, 3 O’Clock) en concerts. Leur musique témoigne de cette ambiance si particulière. Continuer la lecture de « The Last, L.A. Explosion! (Bomp!, 1979) »

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The Mighty Lemon Drops, Happy Head (Blue Guitar, 1986)

En France, pour la musique d’outre-Manche, nous connaissons mieux la région des Midlands de l’Ouest à travers la ville de Birmingham (Black Sabbath, The Move, Dexys Midnight Runners, Broadcast, ELO…) ou Stourbridge (et son improbable scène Grebo). Pourtant, du coté de Wolverhampton, il s’est parfois aussi passé des choses. Dans les années 70, le club The Catacombs fut à l’avant garde de la northern soul, tandis que Slade frayait dans les charts avec leur glam-rock prolétaire. Plus proche de nous, Goldie, Cornershop ou les one-hit wonders de Babylon Zoo viennent du coin. The Mighty Lemon Drops se forment également là-bas en 1985. Continuer la lecture de « The Mighty Lemon Drops, Happy Head (Blue Guitar, 1986) »