Avant l’explosion commerciale de la powerpop à la fin des années 70 (The Knack, The Romantics, The Cars, Shoes), les groupes ont navigué à vue, souvent sous les radars du grand public. C’est notamment le cas des Californiens de The Quick : Mondo Deco (1976), leur unique album, avait pourtant l’envergure d’un classique. Les Young Republicans (leur premier blase) se forment autour de Danny Wilde (chant, guitare rythmique), Steven Hufsteter (guitare et principal compositeur), Billy Bizeau (claviers), Ian Ainsworth (basse) et Danny Benair (batterie), et la formation est repérée par Kim Fowley. Fort d’une carrière déjà riche depuis les années 60 (The Hollywood Argyles, B. Bumble and the Stingers…), le producteur lunatique connaît alors un second souffle (voir même une tempête) avec les Runaways. Les Young Republicans, devenus entre temps The Quick, signent chez Mercury et sont envoyés en studio, en compagnie de Kim Fowley et d’Earle Mankey, ancien membre d’Halfnelson/Sparks, une des influences principales de la formation. Continuer la lecture de « The Quick, Mondo Deco (Mercury, 1976) »
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Redd Kross, Phaseshifter, (This Way Up/Mercury, 1993)
Laissez-moi vous parler d’un temps que les moins de trente-cinq ans ne peuvent pas franchement se représenter. Un temps où UN SEUL disque pouvait rester introuvable assez longtemps. Une époque, bénie ou non, où le combustible d’un FANtasme pouvait rester à vif à rougeoyer assez longtemps. Un temps où la quête était probablement plus importante que son objet. Et l’objet, le grand secret, en l’occurrence ce n’est pas ce disque mais bien le précédent album de Redd Kross, Third Eye, paru chez Atlantic (une major, un comble) en 1990. On a eu beau faire quelques belles maraudes (en France, dans l’espace Schengen, en région et au Royaume Uni), impossible de mettre la main sur Third Eye, le disque d’un groupe qui alors, dans notre petit cercle d’initiés, jouit d’une encore plus grande renommée cool que, au hasard, les Beastie Boys. C’est rigoureusement exagéré (les rappeurs du Bronx n’ont pas vraiment encore tout à fait regagné leurs galons dans la sphère indie) mais ça vous donne une assez belle idée du charisme rétrospectif et toutefois intact de Redd Kross. Bisque bisque rage mais pas si grave, au niveau CEE (les îles britanniques y sont encore) nous avons The Pooh Sticks sous la main, un groupe gallois excessif qui prône également un retour glamour aux bonnes vieilles valeurs du, lâchons les chiens, classic rock. Comme chez les Américains, le détournement et l’ironie ne se départissent jamais d’un respect profond et inaltérable. Continuer la lecture de « Redd Kross, Phaseshifter, (This Way Up/Mercury, 1993) »
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Tequila, Rock and Roll (Zaphiro, 1979)
Les Madrilènes de Tequila traversent les époques et les pays. Leur musique appartient aux années 70 mais annonce les années 80, tandis que ses membres rassemblent l’Argentine, l’Espagne et leurs histoires respectives. En 1976, Ariel Rot et Alejo Stivel débarquent dans notre bonne vieille Europe. Cette année là, Isabel Perón est renversée par un coup d’état. Les deux jeunes musiciens fuit la dictature militaire (1976-1983) et rejoignent un pays fraîchement démocratique : l’Espagne. L’année précédente (1975), Franco décède. À la surprise générale, son successeur, le roi Juan Carlos 1er, accompagne l’Espagne dans une transition démocratique. Ce changement bouleverse la scène culturelle et musicale ibérique. Il donnera lieu, aux débuts des années 80, à la mythique movida Madrileña.
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Les Freluquets, La Débauche (Rosebud, 1990)
Faire de la pop à guitares a toujours été un sacerdoce en France. Née sous une mauvaise étoile, la musique électrique hexagonale a toujours du lutter pour exister et se faire une petite place sur les ondes des transistors. À chaque époque ses déboires, mais aussi ses vaincus magnifiques emportés par leur enthousiasme, prêts à en découdre pour déjouer l’oracle. Parmi eux, Les Freluquets tiennent une place de choix. Originaire de Perpignan, le groupe indie-pop publie De Nos Jours, un premier 45 tours en 1987, suite à tremplin organisé par une radio locale (RMS) et le disquaire Lolita. Les Freluquets s’inspirent des formations britanniques C86 de l’époque (Razorcuts, Chesterfields, etc) mais s’expriment en français, un choix délibéré, pour exprimer au plus juste [leur] humour et [leurs] préoccupations*. Continuer la lecture de « Les Freluquets, La Débauche (Rosebud, 1990) »
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Aerial M, The Peel Sessions (Drag City)
En écoutant d’une oreille volontairement inattentive cette Peel Session de David Pajo enregistrée en mars 1998 et parue enfin ces jours-ci avec une pochette respectant à dessein la charte graphique assez problématique du label Strange Fruit qui en publia une palanquée au mitan des années 80*, l’on s’aperçoit que l’inattention préalable ne peut pas être de mise bien longtemps. Par l’amitié brisée par balle auto-infligée d’un ami parti il y a 5 ans déjà. Et qui était fan de Slint à un niveau expert. Où que tu sois mon vieux Jac, ce disque t’aurait plu sous toutes ses coutures et j’aurais tant aimé me réjouir de cette petite mais assez dense demi-heure en ta compagnie. D’autre part, parce que Pajo y règle un certain nombre de comptes avec son passé avant de commettre un (autre) très grand disque sous le nom de Papa M, Whatever Mortal (2001). Et qu’à la jonction des deux, il arrive également à se joindre temporairement à ses anciens collègues Brian McMahan et Britt Walford sous bannière The For Carnation. Continuer la lecture de « Aerial M, The Peel Sessions (Drag City) »
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Los Planetas, Pop (RCA, 1996)
Il faut être quelque peu hardi pour nommer son disque Pop… Los Planetas s’autorisent cette fantaisie en 1996 pour leur deuxième album. Pourtant, tout reste à faire ou presque pour les Espagnols au mitan des années 90. Le groupe se forme quelques années plus tôt à l’Université de Grenade. Juan Rodríguez (Jota) étudiant en sociologie y rencontre Florent Muñoz, lui en cursus de droit. Les deux partagent un amour viscéral pour le Velvet Underground, mais aussi The Church et la littérature beatnik (Kerouac). Ils gravent plusieurs démos et se font remarquer dans des concours de groupes non signés (Diaro Pop, Disco Grande, Rock de Lux). RCA prend contact avec eux à l’époque, cependant la major est précédée dans les faits par le label madrilène culte Elefant (Family, Le Mans, La Casa Azul…). Continuer la lecture de « Los Planetas, Pop (RCA, 1996) »
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Mark Lanegan, Bubblegum XX (2004, rééd. Beggars Arkive)
Cinquième album de Mark Lanegan, Bubblegum (2004) est une rupture dans la discographie de l’ex-Screaming Trees. La carrière solo de Mark Lanegan commença au final comme un accident. Enregistrant des reprises avec Kurt Cobain et Kris Novoselic, Lanegan sortit en catimini en 1990 The Winding Sheet grâce à une avance de Sub Pop. Ce disque est sec comme un coup de trique et décharné à l’extrême. Mais sans s’en rendre compte, Mark Lanegan venait de débuter une nouvelle carrière avec évidemment de nouveaux ennuis. L’enregistrement du disque suivant, Whiskey for the Holy Ghost (1994), dura des années et fut un cauchemar pour le label ainsi que pour les ingénieurs du son qui osaient s’approcher de la console. Sur ce disque, comme sur les trois suivants, Lanegan traçait sa voie bordée par les ombres de Jeffrey Lee Pierce et de Johnny Cash. Ce dernier, séduit par l’âme noire de ce grand échalas, lui proposa d’ouvrir pour lui lors d’une de ses tournées américaines. Johnny Cash, le Gun Club… Toutes ces références vont être mises en arrière plan avec Bubblegum. Lanegan casse son jouet (une habitude) pour se créer une nouvelle identité. Continuer la lecture de « Mark Lanegan, Bubblegum XX (2004, rééd. Beggars Arkive) »
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Sagittarius, Present Tense (Columbia, 1968)
La compilation Nuggets (1972) est généralement considérée comme fondatrice dans la définition du garage-rock pourtant, entre autres merveilles, un trésor de sunshine pop s’y cache. En 1967, la radio américaine diffuse My World Fell Down de Sagittarius. Reprise d’une chanson des Britanniques de The Ivy League, la titre produit par Gary Usher, collaborateur des Beach Boys et The Byrds, obtient un modeste succès commercial (une soixante-dixième place) aux États-Unis. S’il propose initialement la composition au duo Chad & Jeremy, ces derniers la refusent, obligeant Usher à s’y coller avec un groupe de son invention : Sagittarius. Un an plus tard, Columbia donne au producteur l’opportunité de poursuivre l’expérience le long d’un album. Ce sera le magistral Present Tense. Continuer la lecture de « Sagittarius, Present Tense (Columbia, 1968) »