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Swearin’, Fall Into The Sun (Merge Records)

Voilà bientôt quatre mois qu’est paru Fall Into The Sun ; le moment de se replonger dans le dernier album de Swearin’ et oublier l’annulation de la date parisienne tant attendue des cool kids de Philadelphie. Alors qu’il était déjà inespéré, suite à leur rupture amoureuse en 2015, de voir Kyle Gilbride et Allison Crutchfield collaborer à nouveau (en 2017, alors qu’elle promouvait son premier album en solo, cette dernière jurait que Swearin’ ne ferait plus aucun concert), un autre fait surprenant renforçait notre impatience : Allison et sa soeur Katie (a.k.a. Waxahatchee) sont progressivement devenues, le temps de ce hiatus, de véritables icônes pour la nouvelle génération de l’indie rock américain. Accompagner sa jumelle sur la tournée d’Out In The Storm – album le plus enfiévré d’une discographie au penchant country folk – aurait par ailleurs permis à Allison d’aiguiser son jeu et de mûrir en tant que performeuse. Une évolution que nous ne vérifierons pas sur scène cette année, mais qui se laisse deviner sur ce troisième LP. Continuer la lecture de « Swearin’, Fall Into The Sun (Merge Records) »

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Spellling, Mazy Fly (Sacred Bones)

Spellling Mazy Fly Sacred BonesJ’écoute ce disque et ça me donne l’envie de crier cette chose certes pas très originale mais pourtant vraie : « Attention OVNI ! ». Car il faut malgré tout encore et toujours le répéter — contre le lieu commun justement –, la science-fiction peut tout à fait être l’apanage du féminin. Faut-il encore rappeler l’existence fondamentale de l’œuvre d’Octavia E. Butler et de ses cyborgs, ou encore celle d’Ursula K. Le Guin qui transcende à elle-seule Tolkien et George Bernard Shaw combinés (faut-il rappeler, donc, qu’il faut absolument écouter son Music and Poetry of the Kesh sorti l’an dernier chez Freedom To Spend)? Et j’utilise le terme « apanage » à dessein pour célébrer la lecture et la performance tout à fait matriarcale de cette littérature de genre que nous offre Chrystia Cabral, dite Spellling, dans son nouvel album intitulé Mazy Fly. Car il faut au moins la littérature pour « nous permettre de voir le pire et savoir lui faire face », disait Georges Bataille, et c’est dans une prospective toute futurologiste qu’il nous est proposé à travers les 12 titres de cet enthousiasmant Mazy Fly d’observer l’ampleur du désastre à venir tout en invoquant la sorcellerie nécessaire pour s’en défaire et ressortir transformé des traumas dus à ce monde-labyrinthe là. Continuer la lecture de « Spellling, Mazy Fly (Sacred Bones) »

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Beach Youth, Second (WW2W)

Si vous êtes un lecteur assidu de Section 26, et de nos écrits précédents, Beach Youth ne doit pas vous être totalement inconnu. Mon talentueux camarade Xavier Mazure (que trop discret) avait évoqué le groupe caennais dans un Sous Surveillance en décembre 2015 ! Plus récemment, nous nous étions rappelés au bon souvenir de cette double page aux conséquences inattendues dans la chronique du single de The Yetis.

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L’art de l’esquive

Les 30 ans de « Technique » de New Order

Technique New Order
« Technique » de New Order (Factory, 1989)

Il y a 30 ans, New Order sortait Technique, album annoncé comme hédoniste, voire résolument “house”, soi-disant enregistré à Ibiza en plein “été de l’amour”. Le bassiste Peter Hook, pourtant à l’origine de cette parenthèse enchantée dans l’histoire du groupe, l’ignore alors mais il s’agit là de son chant du cygne.

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Requin Chagrin, Sémaphore (KMS Disques)

Il y a quatre ans, Marion Brunetto postait Adélaïde, une démo, sur soundcloud.  Requin Chagrin, le nom du projet est choisi un peu dans la précipitation. Il dessine pourtant en filigrane les contradictions inhérentes entre le succès et la délicatesse des chansons de Marion.  La trajectoire de Requin Chagrin marque en effet par sa singularité : après avoir publié le morceau sur la plateforme d’écoute et envoyé le lien à Laurent Bajon de La Souterraine, il s’en suit un crépitement médiatique aussi fascinant qu’inédit. Continuer la lecture de « Requin Chagrin, Sémaphore (KMS Disques) »

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Carambolage, Carambolage (Azbin / Howlin’ Banana)

Récemment, nous évoquions la bonne santé de la scène francilienne à travers l’excellent EP quatre titres de EggS. Rennes serait-elle à son tour et à nouveau en passe de nous surprendre ? En plus de quelques confirmations récentes (Initials Bouvier Bernois ou Tally Ho!), Carambolage et quelques autres (Born Idiot en tête) pourraient bien créer quelques vocations du coté du Bar Hic, Melody Maker et du Penny Lane, les hot spots de la cité bretonne. Continuer la lecture de « Carambolage, Carambolage (Azbin / Howlin’ Banana) »

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rustin man, Drift Code (Domino)

Rustin Man Drift Code DominoC’est peu dire que ce premier véritable album de Rustin Man était attendu par une frange de connaisseurs patients qui ont suivi le parcours de Paul Webb en différents endroits au fil du temps. Chez Talk Talk d’abord, pour un phénoménal travail d’épure qui fera passer la new wave au post rock, chez .O. Rang ensuite, où il donna cours en compagnie de Lee Harris (le batteur de Talk Talk) à son goût pour une opération très étudiée sur des rythmiques inspirées des musiques du monde, puis finalement sous l’alias Rustin Man en compagnie de Beth Gibbons (Portishead, qu’il avait d’ailleurs fait débuter sur un album d’.O. Rang) pour un Out Of Season  (2002) dont certains attendent encore la suite avec des cailloux dans les bottes à force de trouver le temps long. Continuer la lecture de « rustin man, Drift Code (Domino) »

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Daniel Darc, Amours Suprêmes (Water Music)

Via son label Water Music, Frédéric Lo – l’homme par qui Daniel Darc a ressuscité une dernière fois en 2004 avec l’immortel Crèvecœur – offre aujourd’hui au parfois discuté Amours Suprêmes – deuxième et dernier chapitre de ses aventures musicales avec l’auteur de Paris ou Je Suis Déjà Parti – une nouvelle vie en format digital. L’occasion était trop belle pour ne pas demander à l’amateur (de vin, de rock, de littérature, de vélo – dans le désordre, bien sûr) Michel Valente de rejoindre Section 26.

– Christophe Basterra

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