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Ray Jane, Les Mondes Perdus de Ray Jane (Gone With The Weed)

En 2013, nous découvrions Skategang, un excellent trio parisien de punk auteur d’un  disque méconnu aussi vif que court. Les carrières des trois intéressés ne cessent depuis de nous passionner. Paul, le batteur, a sorti un excellent album en 2019 de son projet Pleasure Principle. Maxime, le bassiste, enregistre un paquet de bons groupes français (Rendez-Vous, À Trois Sur La Plage, Alex & FabCouz, Pierre & Bastien), en plus d’avoir plusieurs formations de punk francophones paradoxalement plus reconnus à l’étranger qu’en France (Rixe, Condor). Reste le troisième larron de la bande, Mathis, le guitariste. Sa carrière, bien qu’un peu plus discrète que ses collègues n’en est pas moins passionnante. Continuer la lecture de « Ray Jane, Les Mondes Perdus de Ray Jane (Gone With The Weed) »

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Christian Casoni, Juke, 110 portraits de bluesmen (Le Mot Et Le Reste)

Christian Casoni Juke 110 portraits de Bluesmen Le mot et le resteJ’ai passé la semaine coincé, avec le sentiment de vouloir péter plus haut que mon cul, à vouloir être à la hauteur et à finalement accumuler les fichiers, brouillons, tentatives. Je voulais aussi moins parler de moi en parlant tout de même d’esthétique, donc d’émotions, avec plein de termes élégants et généreux, ceux qui donnent au lecteur le sentiment d’être intelligent, et c’était à ce moment que ça finissait toujours par coincer, version après version, fichier après fichier, brouillon après brouillon, j’étais en train de pondre invariablement le même article, ce feel-intelligent-text – une vieille idée de la maison, comme il y a des feel-good-movies – avec dessus une couche de contentieux, je voulais prouver des choses – essentiellement que j’avais raison, bref, l’inverse de l’objectif. J’étais en train de patouiller comme tous à Section26, j’ose l’imaginer, on patouille parfois : mettre trop et pas assez – manquer d’angle. Continuer la lecture de « Christian Casoni, Juke, 110 portraits de bluesmen (Le Mot Et Le Reste) »

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Pale Saints, The Comforts Of Madness (4AD)

Pale Saints The Comforts Of Madness
Pale Saints, The Comforts Of Madness (4AD), et sa pochette signée Vaughan Oliver.

Une légende, probablement vérifiable, voudrait que les Pale Saints de Leeds aient envoyé leur première démo à Sarah Records à Bristol. Trop de solo de guitares, trop de scories new wave, c’est tellement vulgaire, merde, et on comprend aisément pourquoi Clare et Matt ne souffrirent pas autant d’émotion. C’est une bonne base de discussion. Quoique. Ça n’enlèvera rien à ce disque qui définit non pas un genre (le chouguezz, restons sérieux…), mais bien une époque.

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Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg (autoproduction)

Sinaïve« à tous ces enjeux mouvants qui ne m’arrêteront pas »

Il y a quelques jours à peine, j’ai eu la chance de (re)voir Sinaïve – trio strasbourgeois dont j’ai déjà fêté avec ferveur les deux premiers EP, ici et – dans les conditions optimales du lieu dont on ne peut dire le nom : son poussé à fort volume, ambiance apaisée, présence attentive et amicale du public, volutes de fumées non identifiées, verres de bière généreux. Durant une petite heure, Sinaïve a déroulé son psychédélisme empreint d’une froideur concentrée, portée par une rythmique robotique et implacable. Sur place, une rumeur persistante promettait un inédit du groupe, enregistré disait-on avec du matériel analogique, à base de cassette, et de matériel d’equalisation en guise de production rudimentaire. Le disque était là, tiré à 69 exemplaires numérotés pour l’occasion, dans sa pochette de carton brun anonyme – si ce n’est les adresses postales et internet du groupe tamponnées, un polaroid du trio, de dos, à genoux et les mains sur la tête (en écho à de marquantes images de l’actualité récente) et un dépliant en noir et blanc avec les paroles des sept nouveaux morceaux. Continuer la lecture de « Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg (autoproduction) »

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A Girl Called Eddy, Been Around (Elefant/Differ-Ant)

A Girl Called Eddy« C’est à cette heure-ci que tu rentres ? » C’est forcément avec une pointe d’impatience familière que l’on a envie d’interpeler Erin Moran à l’annonce tant attendue de son retour. Tout a été dit ou presque sur ces quinze longues années d’éclipse, sur cet espoir qui n’a cessé de s’atténuer au fil des jours d’entendre la suite infiniment désirée d’un premier album magnifique ou sur la joie enfin ressuscitée fin 2018 par sa collaboration remarquable avec Mehdi Zannad pour The Last Detail. Continuer la lecture de « A Girl Called Eddy, Been Around (Elefant/Differ-Ant) »

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Jean-Pierre Kalfon, My Friend Mon Ami EP (Pop Supérette)

Jean-Pierre Kalfon« Brigitte n’en fait qu’à sa guise »
Le soin apporté à la redécouverte d’une petite partie de l’œuvre de Jean-Pierre Kalfon est à la hauteur des attentes du collectionneur maniaque de vinyle (« fac-similé », « reproductions de photos inédites »), à tel point qu’on dirait une réédition japonaise avec cet ajout cartonné et explicatif qui enserre la pochette sur son côté droit. Cet appareil historique et critique intégré – très agréable à lire ma foi – aurait presque un effet décourageant sur votre serviteur – pour qui l’acteur est avant tout Rocky Malone, frère de Chet (Bernard Giraudeau), (dés)unis face au brutal Hagen (Bernard-Pierre Donnadieu) dans le singulier film de Gilles Béhat, Rue Barbare (1983) – d’écrire selon son humeur plutôt qu’en tant que connoisseur lettré (laissez-moi rêver). Continuer la lecture de « Jean-Pierre Kalfon, My Friend Mon Ami EP (Pop Supérette) »

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Yuzo Koshiro, Streets of Rage (I-II-III)

Le 30 novembre 1990, l’Europe découvrait la Mega Drive, deux ans après le Japon, l’une des premières consoles 16 bits du marché. Trois décennies plus tard, elle est rééditée par Sega sous forme d’émulateur, une tendance lourde du marché depuis quelques années avec l’apparition de version miniature et moderne (connectique HDMI, alimentation USB etc.) des NES, Super Nintendo, Playstation ou Neo Geo. Au-delà de la nostalgie des trentenaires et quadras pour la console de leur jeunesse, il y a la qualité de nombreux jeux de cette génération, exploitant souvent de manière très ingénieuse les limitations des machines de l’époque afin d’en tirer la quintessence, sur le plan sonore comme visuel. La Mega Drive inspira de nombreux programmateurs ou musiciens. Elle peut ainsi compter sur un solide catalogue, faisant souvent jeu égal avec sa principale rivale. La série Streets of Rage, en particulier les deux premiers épisodes, représente le zénith d’un genre, devenu beaucoup plus discret depuis, le Beat’em Up. Au delà des mécaniques imparables de jeu, la série séduit par son esthétique générale, à laquelle contribue largement la musique géniale de Yuzo Koshiro. Celle-ci se suffirait presque à elle-même, au point d’avoir été rééditée plusieurs fois en vinyle, notamment par le label britannique Data Disc. Continuer la lecture de « Yuzo Koshiro, Streets of Rage (I-II-III) »

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Alexandra Savior, The Archer (30th Century Records)

Alexandra SaviorAucun doute, c’est une américaine. Alexandra Savior porte en elle les grands espaces, les canyons et les précipices, ceux d’une femme qui déambule dans son histoire accompagnée des fantômes d’un passé proche et lointain, en vrac, les westerns spaghetti des années soixante-dix, Bang Bang de Nancy Sinatra, Maria avec et sans rien de Joan Didion, les filles en noir et blanc des films de Russ Meyer, les paysages arides de Paris Texas, la combinaison jaune de Uma Thurman dans Kill Bill.

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