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Jerry Paper, Abracadabra (Stones Throw Records)

Jerry PaperL’été fut l’occasion de rattraper un peu notre retard sur l’année écoulée en matière de nouveautés. Sorti mi-mai, quelques jours après la fin du confinement, Abracadabra de Jerry Paper n’avait pas eu l’honneur d’une chronique ici contrairement à Like a Baby, son prédécesseur, sorti fin 2018. Enfin physiquement récupéré et posé sur la platine, Abracadabra est aussi séduisant que le précédent si ce n’est plus. Certes Jerry Paper reste fidèle à son esthétique et continue d’œuvrer dans la même direction mais le résultat est toujours aussi charmant, espiègle et élégant. Continuer la lecture de « Jerry Paper, Abracadabra (Stones Throw Records) »

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Alex Izenberg, Caravan Château (Domino)

alex izenbergLe californien Alex Izenberg a tout de l’élève trop doué et fantasque qui sait qu’il n’a pas besoin d’en faire trop. Son premier album Harlequin, paru en 2016, en a sûrement perdu plus d’un alors que celui-ci célébrait une belle folie dandyesque masquée par un certain je-m’en-foutisme. Il faut reconnaître au garçon, par ailleurs diagnostiqué schizophrène, le don de frustrer son auditoire et maquiller sous des faux airs de démos à peine abouties des compositions pop baroques et psychédéliques pourtant au final vraiment exquises. Quelque chose comme les ambitions démesurées d’un jeune Van Dyke Parks enregistrées sur un 4-pistes de seconde main et accompagnées par la fanfare de la MJC du coin. Continuer la lecture de « Alex Izenberg, Caravan Château (Domino) »

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Naked Roommate – Do The Duvet (Upset! The Rhythm)

« Je suis le bébé. » C’est l’affirmation répétée tout au long du premier album des Californiens de Naked Roommate. Hommage au nain du roi Stanislas, à l’Epépé de Ferenc Karinthy, simple babille… ou revendication d’une innocence et d’un amour du jeu qui renvoie à toute une tradition de la pop et du post punk ? On ne saurait dire. De mémoire, on n’a jamais vu de bébé avec une si solide éducation, maîtrisant autant son propos et jouant avec tant de charme de sa candeur et de son espièglerie. Continuer la lecture de « Naked Roommate – Do The Duvet (Upset! The Rhythm) »

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Crack Cloud, Pain Olympics (Meat Machine)

Crack CloudLa compilation d’EP et les concerts de Crack Cloud furent une claque en 2018. L’annonce d’un premier album accompagné des clips d’Ouster Stew et Tunnel Vision ne fit qu’amplifier notre impatience. Les deux chansons convoquaient le souvenir encore vif d’un post-punk sachant s’affranchir de ses références sans se trahir. Quand Pain Olympics est arrivé chez un de nos disquaires parisiens préférés, nous nous sommes pas posés la question, d’autant plus que les chroniques affleurantes ici et là étaient fort élogieuses… Sans être une catastrophe, nous nous devons de dégonfler un peu la hype sur un disque bancal, emphatique et dépassé par sa propre ambition. Continuer la lecture de « Crack Cloud, Pain Olympics (Meat Machine) »

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Rose City Band, Summerlong (Thrill Jockey)

Rose City BandUn aveu s’impose d’emblée : à tort, sans doute, on n’avait jamais fait grand cas des déclinaisons multiples de l’œuvre musicale de Ripley Johnson avant qu’il en inaugure l’an dernier cette version un peu décalée et nettement épurée. Un premier album autoproduit, confidentiellement diffusé à compte d’auteur en mai 2019 puis réédité aux premiers mois de l’année du Pangolin par Thrill Jockey – Rose City Band (2019) – puis, dans la foulée, ce Summerlong estival et discret qui confirme et prolonge une première impression saisissante : loin des stridences néo-psychédéliques de Wooden Shijps et de la pop synthétique de Moon Duo, c’est dans cette configuration pastorale et presque nonchalante que Johnson parvient à se rapprocher de l’essentiel. Continuer la lecture de « Rose City Band, Summerlong (Thrill Jockey) »

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Jessy Lanza, All The Time (Hyperdub)

Dans l’écurie Hyperdub (Burial, Darkstar…), Jessy Lanza occupe une place assez singulière. Si ses albums respectent dans leur ensemble la doxa dubstep inhérente au fameux label anglais, la canadienne y insuffle une attitude pop voire R&B rendant le genre d’autant plus accessible et attractif. Initialement prévu pour ce début d’année, la crise sanitaire aura retardé comme de nombreux autres la sortie de ce troisième long format et complètement chamboulé le programme promotionnel associé. Continuer la lecture de « Jessy Lanza, All The Time (Hyperdub) »

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Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg / Tabula Rasa EP (autoproduit)

Cet été, nous vous avons proposé de relire quelques articles consacrés à des coups de coeur de la rédaction. Celui-ci nous a particulièrement emballés, via notre antenne strasbourgeoise et l’ultra productif Renaud Sachet, à qui l’on doit aussi les publications Langue Pendue et Groupie. Trois, puis quatre vingtenaires ont sorti ce qui sera une collection de trois EP, dont le dernier sortira à la rentrée et en vinyle, cette fois, par l’entremise de nos amis de Buddy Records, et on l’éspère aussi les voir sur scène. Vous avez loupé les premières aventures soniques des brillants Sinaïve? Rewind.

Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg (autoproduit)

Sinaïve« à tous ces enjeux mouvants qui ne m’arrêteront pas »

Il y a quelques jours à peine, j’ai eu la chance de (re)voir Sinaïve – trio strasbourgeois dont j’ai déjà fêté avec ferveur les deux premiers EP, ici et – dans les conditions optimales du lieu dont on ne peut dire le nom : son poussé à fort volume, ambiance apaisée, présence attentive et amicale du public, volutes de fumées non identifiées, verres de bière généreux. Durant une petite heure, Sinaïve a déroulé son psychédélisme empreint d’une froideur concentrée, portée par une rythmique robotique et implacable. Sur place, une rumeur persistante promettait un inédit du groupe, enregistré disait-on avec du matériel analogique, à base de cassette, et de matériel d’equalisation en guise de production rudimentaire. Le disque était là, tiré à 69 exemplaires numérotés pour l’occasion, dans sa pochette de carton brun anonyme – si ce n’est les adresses postales et internet du groupe tamponnées, un polaroid du trio, de dos, à genoux et les mains sur la tête (en écho à de marquantes images de l’actualité récente) et un dépliant en noir et blanc avec les paroles des sept nouveaux morceaux. Continuer la lecture de « Sinaïve, Révélation Permanente Bootleg / Tabula Rasa EP (autoproduit) »

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Minna Miteru, A Compilation Of Japanese Indie Music (Morr Music)

Minna Miteru

À intervalles réguliers, le Japon nous envoie de ses nouvelles via de fidèles messagers écossais, australiens ou européens. Des labels, missionnaires, fureteurs de première, se posent en archivistes d’une histoire musicale en marche, en traducteurs d’un monde dont les tenants et les aboutissants semblent nous échapper à chaque fois qu’on pense pouvoir le cristalliser. Parmi ces documentalistes, on remarquait évidemment le label de Stephen Pastel et Katrina Mitchell, Geographic, qui devint par la force des choses une sorte de refuge pour une famille d’excentriques nippons comme Maher Shalal Hash Baz, Nagisa Ni Te, Kama Aina, ou les Tenniscoats. Les labels australiens Chapter Music et Someone Good en leur temps compilaient pour notre plus grand bonheur une première vague de groupes : la compilation Songs For Nao (2004), fondateur, et pour la génération Myspace de ces outsiders, l’excellent Add To Friends (2007), on en oublie sans doute et des meilleurs.  Continuer la lecture de « Minna Miteru, A Compilation Of Japanese Indie Music (Morr Music) »