Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Chevalier Avant Garde

Chevalier Avant-GardeUn beau jumelage musical existe depuis dix ans entre Montreal et Brest grâce à beko dsl et beko disques, puis à Too Good To Be True, né sur les cendres de beko. On se souvient des collaborations avec la team Fixture (Brave Radar et Freelove Fenner), les groupes Rape Faction, Brusque Twins mais surtout de celles avec Drug Train (rebaptisé aujourd’hui Dumb Train) et Chevalier Avant Garde. D’ailleurs, selon la petite histoire, c’est grâce à Chevalier Avant Garde que la team brestoise a eu le contact de Drug Train. Continuer la lecture de « Selectorama : Chevalier Avant Garde »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , , ,

Selectorama : Robert Sekula (14 Iced Bears)

14 Iced Bears
14 Iced Bears (Robert Sekula à gauche), Brighton 1988 / Photo : James Duncalf

Brighton, 1985. Robert Sekula et Kevin Canham, réunis par un amour commun pour les Byrds, Jesus and Mary Chain, Nick Drake et le Velvet Underground, décident de former 14 Iced Bears. De cette heureuse collaboration naîtront une série d’excellents 45 tours et flexis ainsi que deux albums – 14 Iced Bears et Wonder -, qui contribueront à l’édification de la légende de la pop labellisée C86. Le single Come Get Me, sorti en 1988 chez Sarah Records, qui comprend également le fabuleux Unhappy Days et le sublime Sure to See – un des rares titres de l’époque capable de se hisser à la hauteur d’une merveille comme Emma’s House des Field Mice -, apparaît aujourd’hui comme emblématique de l’âge d’or de l’indie pop anglaise des années 1980. Avec leur deuxième album sorti en 1991, le groupe, influencé par 13th Floor Elevators et The West Coast Pop Art Experimental Band, voguera vers des horizons beaucoup plus psychédéliques, mais avec autant d’inspiration.

>>> English version below, thanks to the group itself.

Continuer la lecture de « Selectorama : Robert Sekula (14 Iced Bears) »

Catégories selectoramaÉtiquettes , ,

Selectorama : R.M.F.C.

R.M.F.C.
R.M.F.C.

Vous faisiez quoi vous à l’âge de 17 ans ? En 2018, l’Australien Buz Clatworthy, lui, sortait déjà un premier disque, Hive vol. 1, sous l’avatar R.M.F.C. (Rock Music Fan Club). Cette collection de petites bombes garage-punk DIY de la meilleure eau a rapidement été suivie d’un Hive vol. 2, tout aussi convaincant. Depuis, ce jeune prodige n’a cessé de continuer d’enregistrer des micro-tubes publiés à travers plusieurs singles et E.P., toujours réussis. On recommandera l’écoute de l’excellente First World Pressure, ou de Feeder, qui rappellent les premiers pas de Jay Reatard au sein de The Reatards, ou encore un morceau moins excité comme Mirror qui se promène sur les terre des premiers disques de Wire. On pense parfois aussi à Uranium Club ou Snooper, avec lesquels Clatworhty partage le même goût pour les riffs de guitare tendus à souhait, voire à Joy Division pour les lignes de basses bien charpentées. Continuer la lecture de « Selectorama : R.M.F.C. »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Adam Miller

Adam Miller
Adam Miller

“Ancré dans la grande tradition des poètes impressionnistes de la six-cordes, The Durutti Column, Felt à l’époque de Deebank ou les Cure du début…” C’est amusant : il y a des biographies qui laissent deviner à quel point on risque de s’enticher d’un disque qu’on n’a pas encore écouté… Il y a des parcours qui favorisent aussi le coup de cœur. Ce n’est pas le nom qui est le plus souvent revenu à l’heure de tresser des lauriers au groupe d’avant – avant quoi ? Avant cette échappée en solitaire qui a vu le jour dans les frimas d’un mois de février covidé – et pourtant… L’homme en était le fondateur et l’unique membre au tout début du XXIe siècle. C’est lui aussi qui a souhaité faire évoluer l’histoire d’un post-punk sans fioriture ni concession vers une new-wave aussi fragile que du crystal ; une new-wave comme alanguie sur fond de rythmiques moites pour mieux danser sous des boules à facettes éventrées. Avec la parfaite Ruth Radelet – cette fille dont la voix tient dans un mouchoir (© 2007) – et Johnny Jewel – le faiseur de sons et codirigeant du label au nom parfait, Italians Do It Better, Adam Miller a fait de Chromatics l’un des groupes le plus importants de la décennie passée – métamorphosant quelques-unes de nos chansons de chevet (Into The Black de Neil Young, The Sound Of Silence de Simon & Garfunkel, Ceremony de New Order, On The Wall de The Jesus And Mary Chain…), signant l’un des plus bel hymne à (faire) l’amour (In The City, ad lib…) et la bande-originale étoilée de nuits qui étaient toujours plus belles que les jours – et dont on aurait voulu qu’elles durent toute la vie. Continuer la lecture de « Selectorama : Adam Miller »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Bruno Piszczorowicz, auteur de « Kiss, paroles de fans » (Camion Blanc)

Kiss
Kiss sur la couverture du livre « Kiss, paroles de fans » de Bruno Pisczorowicz (Camion Blanc)

Au surlendemain d’un concert à Bercy, soit disant le dernier, où la présence de pas moins de deux membres de la rédaction de Section26 est encore très loin de faire débat, il m’est paru indispensable de proposer une sélection à Bruno Piszczorowicz, qui vient de publier au Camion Blanc un fort réjouissant recueil de paroles de fans du groupe new-yorkais. Continuer la lecture de « Selectorama : Bruno Piszczorowicz, auteur de « Kiss, paroles de fans » (Camion Blanc) »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Rose Mercie

Rose Mercie
Rose Mercie

Alors vous, ça faisait combien de temps que vous n’aviez pas été obsédé par un morceau ?
Un simple morceau.
Au point de l’écouter en repeat ?
Au point de l’écouter tout le temps, hagard, au taquet, interdit ? Plus de 100 fois en deux semaines ? Au point d’en esquisser des remixages absurdes à vos moments perdus parce qu’il est tellement inspirant qu’il vous retourne les tripes à ce point ? Non, franchement, avouez.
Moi ça faisait un moment. Et Rose Mercie, Witching, c’est la 9 sur le disque, franchement c’est plus que notable. Le disque s’intitule ¿Kieres Agua?. Tu veux de l’eau ? Non mais ça ne me ferait pas de mal.
C’est un disque qu’il faut prendre par la fin. Quel coup de génie, tu le crois ou à peine. Personne ne se permettrait autant d’inconscience. Mettre le tube à la fin du disque. Idée un peu débile ou totalement géniale. Comme un antidote secret au cauchemar national. Je vais chercher d’autres exemples et je reviens.

Continuer la lecture de « Selectorama : Rose Mercie »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , ,

Selectorama : Olivier Rocabois

Olivier Rocabois / Photo : Alain Bibal
Olivier Rocabois / Photo : Alain Bibal


Après des années injustement passées dans l’ombre malgré un talent d’écriture indéniable, Olivier Rocabois avait deux options : capitaliser sur le succès de son récent album
Goes Too Far, ou bien l’absence totale de calcul. N’étant pas du genre à se reposer sur ses lauriers, il sort aujourd’hui The Pleasure Is Goldmine, son nouvel EP. Si la structure des chansons est toujours aussi aventureuse et ambitieuse, l’ensemble est plus direct et épuré. Ce relatif dépouillement lui va aussi bien que ses costumes italiens et a le mérite de mettre en avant l’aspect le plus expérimental de sa musique. Sous une apparente fluidité, on devine à quel point chaque titre a été travaillé, des pistes écartées pour trouver celle qui mènera à l’extase. On sent que Rocabois vit “musique” du matin au soir, et que le mot approximatif a été rayé de son vocabulaire. La principale force du disque est de laisser le temps aux compositions de s’épanouir et de respirer sur la longueur, parfois sur plus de cinq minutes. On a déjà beaucoup parlé de la jeunesse bretonne de Rocabois marquée au fer rouge par les Beatles, les Beach Boys, Bowie ou la britpop naissante. Pour avoir écouté chez lui un bout de playlist qui doit durer plus d’une semaine, je peux vous assurer qu’il serait réducteur de résumer sa culture musicale à ces quelques piliers. Ce Selectorama en est la preuve, et il nous l’explique en détail. Ne le remerciez pas, tout le plaisir est pour lui.
Continuer la lecture de « Selectorama : Olivier Rocabois »

Catégories selectoramaÉtiquettes , , , , ,

Selectorama : Tess Parks

Tess Parks
Tess Parks / Photo : Baron Wolman

Il est facile de douter de la sincérité de certains artistes. Prenons le cas de Tess Parks par exemple. De l’extérieur, on ne la sent pas vraiment à sa place, un peu paumée et détachée. Devenue la muse d’Anton Newcombe le temps de deux sympathiques albums sortis en duo et de nombreux featurings, on doutait de voir arriver la suite de son premier LP solo sorti en 2013. Nos impressions n’étaient pas totalement fausses puisque Tess a elle-même choisi d’arrêter la musique pendant plus d’un an pour se consacrer à la peinture. Jusqu’au déclic qui nous amène à la sortie de l’épatant And Those Who Were Seen Dancing, nouvel album au psychédélisme microdosé et aux mélodies subtiles. Le travail sur le son est particulièrement réussi, vous enveloppant sans permettre de lâcher prise, jusqu’à ce que la voix de Tess vous pénètre pour vous asséner le coup final. En ce sens, c’est un disque de communion avec l’auditeur, celui qui permettra certainement de comprendre qui est Tess Parks. Le Selectorama qu’elle nous propose est le compagnon parfait de l’album. Entre perles pop, psychédélisme moderne et morceaux dépouillés jusqu’à l’os, il offre une bonne vision de sa palette artistique. Promis juré Tess, on ne doutera plus jamais de ta sincérité. Continuer la lecture de « Selectorama : Tess Parks »