Catégories Chronique en léger différéÉtiquettes , , ,

Slow Leaves, In Solitude, For Company (Birthday Cake Records)

Je n’écris pas de chansons tristes, j’écris des chansons sur la solitude. Je crois que c’est à partir de ce moment là, quand j’ai lu ces mots, ces mots qui m’ont parlé, que j’ai définitivement chaviré et que j’ai plongé tout entier dans les 14 titres de In Solitude, For Company de Slow Leaves, le projet de Grant Davidson, un musicien canadien qui vit à Winnipeg. Après trois albums réalisés avec un budget très limité sous son propre nom, a fait ses débuts sous le nom de Slow Leaves en 2014 avec Beauty Is So Common, suivi de Enough About Me (2017), Shelf Life (2020), Holiday (2021), Meantime (2023) et enfin, In Solitude, For Company (2025). La vie est semée de ces miracles que peuvent toujours espérer les personnes qui aiment et pour qui aime la musique, pour qui aime les voix douces, pour qui aime ces guitares d’un autre temps, pour qui aime, tout simplement, ce disque est un miracle. Il y a quelque chose qui bouleverse et qui bouleversera ceux qui accepteront de se laisser emporter par ces chansons dépouillées – une voix, une guitare – mais tellement riches – de mélodies discrètes, de mots justes -. Continuer la lecture de « Slow Leaves, In Solitude, For Company (Birthday Cake Records) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , ,

Saint Etienne, International (Heavenly Recordings)

Saint Etienne, comme j’aime le dire, c’est un arc-en-ciel musical, souvent mélancolique, parfois triomphant, par moments euphorique mais toujours optimiste. Ou alors, un cristal dont la couleur varierait en fonction de la lumière.
Écouter Saint Etienne c’est s’ouvrir à un récit qui est le leur – Sarah Cracknell, Bob Stanley, Pete Wiggs -, une récit qui est aussi devenu le nôtre – nous, les enfants de la pop moderne -, un récit qui toujours nous hypnotise, un récit qui nous intrigue par sa délicatesse, par son élégance. Saint Etienne revient avec un nouveau et dernier album – ils l’ont annoncé ainsi, ndlr -, International. J’ai réfléchi pendant des jours à ce que je pouvais en dire, j’ai d’abord écrit des choses sans grand intérêt et puis, j’ai fini par réaliser qu’il me fallait d’abord, parler des deux disques précédents, I’ve Been Trying to Tell You et The NightContinuer la lecture de « Saint Etienne, International (Heavenly Recordings) »

Catégories billet d’humeur

Forever Young

Pour Lola Young, la musique, c’est pour enfin s’aimer soi-même.

Lola Young
Lola Young, sur la pochette de son dernier album.

Ça a commencé avec elle, Messy et son refrain qui m’est rentré, ou plutôt qui s’est installé, dans ma tête, et ces mots simples que je ne pouvais pas oublier – ”Cause I’m too messy, And I’m too fucking clean » – ces mots qui cachaient une certaine mélancolie. Mais il n’y avait pas que ça. Il y avait ce truc là, dans sa voix, très anglais, très pop-ulaire, une manière de chanter qui ne s’apprend que devant le miroir de sa vie . Et puis, il y a eu les autres Messy stripped, live, sped up – qui ont fini de me rendre fou, ainsi que mon entourage – « T’as quel âge pour écouter ça ? » -. Mais alors pourquoi ai-je tant attendu avant d’écouter l’album This Wasn’t Meant for You Anyway ? Continuer la lecture de « Forever Young »

Catégories Chronique en léger différé, livresÉtiquettes , , , ,

Close Up Daniel Darc par Marc Dufaud (Le Boulon)

Close Up Daniel Darc n’est pas qu’un livre de Marc Dufaud sur Daniel Darc, c’est un livre sur Daniel Darc et sur le cinéma et sur l’amitié.

En 1990, quand il a écrit le synopsis du film le Garçon Sauvage, au lendemain d’un concert au Gibus, Marc Dufaud a décidé de poser sa caméra – son regard – et de laisser la vie – celle de Daniel Darc, la sienne – se dérouler devant ses yeux. Il y aura, entre 1993 et 2004, quatre films – Le Garçon sauvage, White Trash, Les Enfants de la Blank, Rêve Coeur – puis en 2019, Pieces Of My Life, celui qui, pour reprendre l’expression de Marc Dufaud, les encapsule tous les quatre. Ces films, c’est une certaine idée du cinéma – poser sa caméra et regarder la vie – qui n’existe plus. Le cinéma aujourd’hui, à quelques exceptions près, n’est plus la vie – et la vie, quant à elle, c’est quoi ? – et c’est comme ça. Continuer la lecture de « Close Up Daniel Darc par Marc Dufaud (Le Boulon) »

Catégories livresÉtiquettes , , ,

Alain Kan, L’enfant veuf (Séguier)

Alain Kan / Photo : DR Séguier
Alain Kan / Photo : DR Séguier

Dans la préface l’élégance de la chute, Philippe Roizès commence par ces mots, « J’ai loupé Alain Kan. ». Il n’est pas le seul. Moi aussi, j’ai loupé Alain Kan, pour une raison toute simple : j’étais beaucoup trop jeune et provincial. Pour autant, il a toujours été là, sans que je le sache vraiment, quand j’écoutais avec obsession Minuit Boulevard, l’un des chefs d’œuvre de la musique française qu’il avait coécrit avec Christophe. Je me souviens d’ailleurs d’une interview où Christophe s’était mis à parler de cet homme, disparu sans laisser de traces en 1990 – Pas vu, pas pris – et dans son regard, j’y ai perçu une tristesse qui ne s’était jamais éteinte et qui m’avait troublé. C’est ça Alain Kan, une présence, un fantôme, qui apparaît, puis disparaît, sans que l’on sache pourquoi. Continuer la lecture de « Alain Kan, L’enfant veuf (Séguier) »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , , , , , , , , ,

Cœur Sacré, un hommage de Frédéric Lo à Daniel Darc (Universal Music France / Virgin Music France)

On se lasse de tout sauf d’aimer. Si j’avais pu lui parler, une minute, rien qu’une toute petite minute, j’aurais aimé lui dire ça à Daniel Darc, ces quelques mots. Puis, je me serais comme on dit éclipsé, ça aurait été ma manière à moi de lui rendre hommage. Dix ans qu’il n’est plus là, dix ans qu’il est devenu ce que j’aime appeler un fantôme doré et certains ont choisi aujourd’hui, pour lui rendre hommage, de reprendre ses chansons et nous devons les remercier. Reprendre des chansons milles fois écoutées, ancrées en nous à jamais – Chercher Le Garçon, La pluie Qui Tombe, Les Armées De La Nuit –, quand je l’ai appris, un soir aux Vinzelles, de la bouche de Frédéric Lo, je n’ai pas su quoi en penser. Et puis, je me suis souvenu de ces mots de Daniel Darc – “Je suis la fleur dans la poubelle, ne me laissez pas me faner” – et puis, j’ai vu, et entendu, Frédéric Lo et Bill Pritchard chanter – I Remember Oh So Well –  et puis, j’ai vu, et entendu, Frédéric Lo et Peter Doherty chanter – Without Use & All Used Up – et puis, je me suis dit qu’avec Frédéric Lo aux commandes, on risquait de fréquenter la beauté et puis, je me suis mis à attendre ce disque et puis, ce disque est arrivé, il s’appelle Coeur Sacré. Continuer la lecture de « Cœur Sacré, un hommage de Frédéric Lo à Daniel Darc (Universal Music France / Virgin Music France) »

Catégories billet d’humeur, portfolio, track-by-trackÉtiquettes , , ,

Et puis, j’ai écouté Brûlée, le nouvel album de Cabane

Ecoute de l'album "Brûlée" de Cabane aux Vinzelles à Volvic / Photo : Olivier De Banes
Ecoute de l’album « Brûlée » de Cabane aux Vinzelles à Volvic / Photo : Olivier De Banes

Ça commence par des mots, ceux de Thomas Jean Henri venu nous présenter ce qui va suivre. J’écris les mots qui me captent : la mémoire, le souvenir, la trace et puis cette phrase « les morceaux qui s’effacent » à laquelle je colle, une autre phrase, la mienne, « mais qui resteraient dans nos cœurs ». Il s’éloigne, se place derrière nous et nous laisse avec les chansons de Brulé(s) et cette question : pourquoi un disque ? Continuer la lecture de « Et puis, j’ai écouté Brûlée, le nouvel album de Cabane »

Catégories chronique nouveautéÉtiquettes , ,

Cavalier Montanari, Sea Songs (My Little Cab Records)

Elles sont sept et viennent d’un entremonde aux nuances bleutées. Ce sont des chansons de mirage aux contours flous. Elles s’apparentent à une rêverie d’où surgiraient des notes de musique posées par petites touches et ondulant dans des nappes de brumes. À chaque écoute, elles me laissent comme figé, enveloppé d’un silence mélancolique. Elles sont empreintes d’une saudade aux nuances délicates et profondes, nuances qui leur donnent un arrière-fond énigmatique où l’on pressent que derrière ces chansons, il y a des passages secrets qui pourrait, si on le voulait, nous amener vers nos vies passées, présentes, futures. Derrière l’apparente immobilité qui se dégage de ces sept chansons, il y a comme l’amorce d’une grande respiration, d’une vie qui renaît et ne demande qu’à remplir nos âmes. Comment s’appellent-elles ? Ou plutôt, comment s’appelle ce disque ? Continuer la lecture de « Cavalier Montanari, Sea Songs (My Little Cab Records) »