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Bonnie « Prince » Billy : les années Palace

Bonnie "Prince" Billy
Bonnie « Prince » Billy / Photo : Lindsey Rome


A l’heure (du loup) où Will Oldham se réacoquine avec son compère Matt Sweeney sous le nom de Superwolves, nous avons remis la main sur cette interview d’avril 2004, où il évoque ses années Palace.


En choisissant de réenregistrer des chansons de ses diverses incarnations Palace (Brothers, Songs, Music), sélectionnées par le vote des internautes sur le site du label américain Drag City, Will Oldham est parvenu à revisiter de manière sobre et cohérente les différentes pièces d’un palais où régnait souvent l’intranquillité. Soucieux du moindre détail, il revient sur les lieux d’un des plus imposants édifices de la musique américaine contemporaine, ce Greatest Palace Music en forme de best of fantasmé.

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Fléchés pop #1

la grille de mots fléchés de section26

Au contraire des mots croisés, qui nécessitent un aller-retour permanent entre la liste des définitions et les cases à remplir, les mots fléchés offrent l’avantage de rester sur le plateau des opérations. Avec Pauline Nunez, nous partageons cette étrange petite passion consistant à remplir de lettres des cases prévues à cet effet. Pendant le confinement, cette inclination nous a mené très loin, aussi loin que possible, vu les circonstances, autour de notre chambre comme l’aurait aimablement souligné Xavier de Maistre dès 1794. Un moyen innocent, ludique et efficace de rester connecté à l’écriture lorsque l’inspiration fait défaut. Aussi il ne fallut pas trop nous forcer ni la main, ni le porte mines, pour imaginer une grille à destination de notre lectorat exigeant. Las, si sur le papier la bonne humeur succède aux bons mots tout en sollicitant vos connaissances pop moderne (avec en sus quelques blagues assez finaudes que nous assumons de concert), vous n’imaginez pas un instant le colossal travail de mise en page nécessaire pour parvenir à vous distraire.

Alors imprimez-vous cette grille sans plus attendre et tachez d’être au niveau, dans cet entre-soi toujours flamboyant qui vous mènera à coup sur, aux portes de l’Olympe des fléchistes accomplis.la grille de mots fléchés de section26

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Selectorama : Christophe Conte

Christophe Conte
Christophe Conte / Photo : Astrid Karoual


A la parution du premier tome de l’Anti discothèque idéale en 2015, Christophe Conte, qui doit probablement me surestimer un chouia, m’avait gentiment confié que j’y ferais peut être éventuellement 2/3 découvertes. Comprendre que notre attachement aux causes perdues longtemps introuvables était parfois discordant mais pour l’essentiel, similaire. Et de Sagittarius à Linda Perhacs en passant par Felt ou Swell Maps, j’y retrouvais effectivement une bonne partie de mes classiques intimes. Pour ce deuxième volume, on peut dire que le désormais chroniqueur de Libération s’est surpassé parce qu’il met effectivement en avant, dans une écriture allègre et généreuse, plusieurs disques (je vous laisse deviner lesquels, tiens) dont je n’avais JAMAIS entendu parler. Mais des hollandais new wave de Flue au désormais classiques comme l’indispensable If Only I Could remember My Name de David Crosby tout en passant par des marottes largement partagées en ces pages (Plush) il arrive encore à tracer les lignes qui révèlent une histoire discordante mais néanmoins partagée. Le Selectorama qui suit le prouve plus qu’habilement.
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Jonathan Richman, I, Jonathan (Rounder, 1992, réédition Craft Records 2020)

 

Jonathan Richman, I, JonathanJojo, le héros.

Le vôtre, le mien, le nôtre, le tout un chacun, chacun sait, chacun a sa version.

C’est un homme qui sort un brin de l’ordinaire.

Faire court ? Lui sait, moi pas. Cette réédition en vinyle d’un album de 1992 permet toutefois d’en dire pas mal. Car c’est le moment où il est notre idole absolue (sur les bons conseils des Pastels, de Galaxie 500, des oubliés Rockingbirds et de Duglas des BMX Bandits) et même s’il ne sait pas trop où il en est lui-même, il sait toujours où nous trouver. Il sort d’ailleurs régulièrement des disques relativement excitants à l’époque, à l’inverse d’un Lou Reed*.

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Selectorama : Lisa Li-Lund

Lisa Li-Lund
Lisa Li-Lund dans son clip « Janet », réalisé par Julien Ansault / Photo de plateau : Mathieu Tonetti

Appelons ça la vertu de l’expérience, plus de dix ans après son Big Crunch Theory paru chez Versatile, Lisa Li Lund revient chez Pan European et nous sert un Glass Of Blood qui invoque une ivresse immédiate. Enregistré en compagnie du fidèle Guillaume Léglise, l’album met d’emblée la barre beaucoup plus haut qu’auparavant. Et l’unité de cet élixir fascine durablement alors que le casting (ad hoc) aurait pu diluer le propos, or il n’en est rien mais jugez plutôt : Ben Mc Connell (Buvette, Beach House, Oiseaux Tempête), Chloe, Etienne Jaumet et Cosmic Neman (Zombie Zombie), Kim, Gaspar Claus et Romain Turzi. Belle équipe et grands sortilèges, le centre de gravité et de mélancolie reste pourtant d’aplomb. Il y a là du Kate Bush et du Windsor For The Derby, il y a là, enfin, une artiste qui a admirablement réussi à assumer totalement et frontalement son propos. Le mystère se dévoile un brin pour ce Selectorama assez finaud qui prouve que toute action, même minime, peut avoir d’heureuses conséquences, bien des années passées.

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Wishbone Ash, Argus (MCA, 1972)

Wishbone Ash, ArgusC’est rien moins que (notre) Barney Sumner qui nous conte cette petite histoire, arguant que naguère il ne fallait pas se rater sur les disques. Et on a connu ça un peu aussi, cette angoisse du Que choisir ? quand on en voudrait quinze mais qu’on a droit qu’à deux ou trois. Ce jour béni où j’ai opté pour The Cult* plutôt que Spear Of Destiny ? Ce jour où, ayant de toute façon pris Brotherhood de New Order, j’optais au débotté pour Licensed To Ill des Beastie Boys plutôt que le premier album des Garçons Bouchers ? Ces jours où il a fallu faire des choix, à un âge où justement on ne devrait pas en faire. Puisqu’on est encore dans un flou total, même si d’aventure et rétrospectivement, on savait très bien où on allait. Continuer la lecture de « Wishbone Ash, Argus (MCA, 1972) »

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There’s nothing left but…

« Faith » de The Cure a quarante ans

Je n’avais pas du tout réalisé que nous allions fêter cet anniversaire là en cette saison. Ce qui signifie que dans un esprit fanfaron, voire sexy-comique qu’on ne leur connaissait alors qu’assez peu, Robert Smith et ses sbires auront fait coïncider la sortie d’un album sobrement intitulé la foi (pour le foie, il semble encore jeune et résistant en ce printemps 1981) et marqué par le sceau du deuil (la mère à Lol, la grand-mère de Smith) avec les célébrations ou les congés de Pâques.

Easter ayant déjà été pris par Patti Smith, Easter Everywhere par 13th Floor Elevators, The Cure ira à l’os pour annoncer l’avènement de sa version intime d’un psychédelisme post-punk. À l’inverse de celui de sa grande amie Siouxsie ou des rivaux adorés Echo & the Bunnymen, celui-ci sera gris, froid, triste et répétitif. Pour le meilleur (The Glove) comme pour le pire (The Top, 1984), Smith aura la chance de redécouvrir la couleur quelques saisons plus tard. Et moi, je vais paradoxalement le découvrir pendant l’été 1986, en trouvant un vieux pochon Montlaur contenant des bandes abandonnées dans une rue de Florac (48, la Lozère). Je n’en crois pas mes yeux, elles sont là sur le trottoir, il y a Seventeen Seconds (1980) et cette cassette de Faith mais seule la jaquette est restée, seul le boitier plastique aussi. Mais foin de la bande qui est censée comprendre en sus une face B, l’indication barrée en noir dans le coin à gauche le précise – double durée- et sans plus de précision avec une apostrophe simple Carnage Visors’. Et ce verso d’un film imaginaire pour celui qui l’écoute sans le voir, prendra une importance fondamentale puisque des vingt ans et quelques plus tard, je n’hésiterais pas à qualifier cette longue plage instrumentale illustrant une animation un peu abstraite réalisée par Ric Gallup (le frère de Simon) et que le groupe a choisi pour introduire ses concerts de l’époque (pas moins de vingt dates rien que dans notre beau pays), de PIERRE DE ROSETTE DU POST ROCK. En rapport vraisemblable à l’obsession psychiquement cernée des Mogwai et consorts pour cette période (oserais-je écrire bénie ?) tourmentée du groupe. Continuer la lecture de « There’s nothing left but… »

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Selectorama : Blackmail

Blackmail
Blackmail

Après Bones (2013) et Dur Au Mal (2015), on attendait une continuation dans la graduation de l’excellence pour les ex Bosco et Prototypes (Stéphane Bodin et François Marché) flanqués de l’ex Beat Mark Sylvain Coatleven. On s’est pourtant méchamment pris dans les dents cette Hallucination française, scan possible et affligeant (pas le disque en revanche) de l’état d’un pays psychiquement cerné par quatre années de présidence Macron et d’un an de pandémie gérée comme une problématique de grande école par la pire classe (crasse ?) de bureaucrates auto-centrés et définitivement incompétents. Si l’écoute du disque ne colle pas comme les précédents l’envie de se la mettre dans les grandes largeurs avant de dévaster un dancefloor improbable, son pari est pourtant rempli, assurant même plusieurs pistes possibles pour le futur de Blackmail, groupe trop sous-estimé à l’heure où l’on glorifie une énième fois les petits marquis d’une variété rock, un peu déviante certes, mais finalement ridicule et prévisible. Comme il disent, tu flippes ta race et ça nique tout. Pour le coup ce Selectorama pose une thématique hallucinatoire dont les prolongations n’ont rien d’un pois(s)on d’Avril. Continuer la lecture de « Selectorama : Blackmail »