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Doves, Constellations For The Lonely (EMI North)

Doves, Constellations For The LonelyComme certains peintres ont connu plusieurs “périodes” dans leur parcours artistique, la RPM canal historique (et seulement celle-ci) a connu plusieurs époques, que l’on peut lier de manière à peu près arbitraire aux différentes adresses connues par la rédaction. L’époque liée au 8, boulevard de Ménilmontant reste sans doute l’une des plus riches et des plus abracadabrantesques – de la machine à café du couloir aux toilettes, des murs qu’on dresse pour partager l’open-space en bureaux un 1er mai, des cendriers qui ne désemplissent jamais aux rencontres de mondes différents – outre la RPM, l’espace abritait un magazine de ciné (Repérages, cousin avec lequel nous partagions bien trop de marottes pour laisser les portes fermées), de hip-hop (Radikal), de BMX (Cream), de société (Tribeca75) et une régie publicitaire 2.0. De notre côté, nous avions érigé avec une certaine désinvolture la subjectivité, les déjeuners et les apéritifs aux rangs d’arts majeurs et si nous comptions certainement nos sous, nous ne comptions pas nos heures. Continuer la lecture de « Doves, Constellations For The Lonely (EMI North) »

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Pictures On My Wall : Rémi Boissau

Steve Dior et les London Cowboys, sur la scène du Gibus, 1983 / Photo : Rémi Boissau
Steve Dior et les London Cowboys au Gibus, 1983 / Photo : Rémi Boissau

Au-delà – et bien au-delà… – d’être un “père de…”, Rémi Boissau est surtout un photographe mélomane ou un mélomane photographe – cela doit dépendre des soirs, je crois. Depuis des années et des années, sa longue silhouette et son casque de cheveux – qui n’aurait pas dépareillé au sein de The Romantics – devenus poivre et sel avec le temps se détachent dans la pénombre des salles de concerts clermontoises – et alentour. Avec une une élégance discrète, il s’emploie à immortaliser les artistes sur scène, son terrain de prédilection. Il capture un moment, une attitude, un sourire, un regard qui à chaque fois en disent long sur le modèle ignorant en être un et surtout, nourrit encore un peu plus un enthousiasme intact et communicatif. Comme on n’est quand même jamais mieux présenté que par soi-même, Rémi raconte ici, en mots et photos, les tout débuts de cette passion inaltérable. Continuer la lecture de « Pictures On My Wall : Rémi Boissau »

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Section 16 S2E1 : Basile, 13 ans

Basile / Photo : Pauline Richard
Basile / Photo : Pauline Richard
Logo de Gabrielle B.

Elles / ils sont des filles de, fils de – ou peut-être des cousines ou des cousins, des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? Pas forcément, la preuve par 16, comme en témoigne la première mixtape de cette deuxième saison, concoctée par Basile, 13 ans.

AVIS A LA POP.ULATION : Vos enfants aiment la musique (TOUS types de pop moderne) ? Envoyez-nous un mail à section26.popmoderne@gmail.com !

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Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage

Terry Hall
Terry Hall / Photo : DR

On connait l’immense talent du bonhomme. Son brelan de livres dédiés à trois des artistes britanniques qui ont chanté / chantent (presque) mieux que quiconque un quotidien désœuvré / fantasmé  (rayez la mention inutile) est un corpus de référence pour toutes celles et tous ceux qui se sont amourachés un beau jour de la pop britannique. Alors, pour transformer cette main en carré d’as et après avoir tout raconté des aventures musicales et mélodiques de Paul Weller, Damon Albarn et Morrissey, Nicolas Sauvage avait bien sûr l’embarras du choix. Comme souvent (toujours ?), c’est son cœur qui l’a emporté sur la raison – mais après tout, quoi de plus normal pour cet incurable romantique. Son dévolu, il l’a donc cette fois porté sur Terry Hall – entre autres parce que comme beaucoup, il a été je crois particulièrement touché par la disparition subite du chanteur un dimanche de décembre 2022 ; entre autres parce que comme certains, il est fasciné depuis longtemps par cette figure de l’ombre d’une scène britannique en perpétuelle (r)évolution depuis plus de quarante ans, (r)évolution menée par des artistes qui avaient / ont une assez sainte horreur de la répétition. Ce que Hall, au gré de diverses incarnations et collaborations, de quelques ratés mineurs et surtout d’une série chefs d’œuvre majeurs – mais bien sûr souvent ignorés, en particulier dans nos contrées –, a su incarner avec une élégance assez époustouflante. Continuer la lecture de « Selectorama : Terry Hall – Something Special par Nicolas Sauvage »

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Dennis Morris, l’homme qui tombe à PIL

John Lydon, extrait de la session du premier album de Public Image Limited, 1978 / Photo : Dennis Morris
John Lydon, extrait de la session du premier album de Public Image Limited, 1978 / Photo : Dennis Morris

Comme souvent avec moi, tout commence par une anecdote. Ou plutôt un souvenir. Un souvenir assez précis, pourtant vieux d’un tout petit plus de trente ans. Le souvenir d’une première fois, la première fois à New York, dans les frimas du mois de janvier 1994 (ou peut-être décembre 1993 – j’ai un léger doute) : neige un peu partout, la silhouette de Manhattan qui se découpe sur un fond gris anthracite, froid à couper au couteau, fumée qui s’échappe des gobelets en carton…

Depuis quelques mois, je suis pigiste à Rock and Folk dont la rédaction en chef a été confiée en début d’année 1993 à Philippe Manœuvre, déjà un peu star mais pas encore nouvelle. Il a un nom, un passé à la télé, à la radio et dans la presse écrite. On ne dirait pas comme ça mais il connait aussi bon nombre de ses collègues britanniques qui comme lui, ont vécu aux premières loges l’irruption du punk et l’éclosion de l’après-punk. Alors, il en met certains à contribution. Il embauche ainsi le photographe Dennis Morris, qui de plus vit à l’époque à Paris… Continuer la lecture de « Dennis Morris, l’homme qui tombe à PIL »

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Marianne Faithfull, le baiser parfait

Il y a 23 ans, Étienne Daho interviewait Marianne Faithfull.

Etienne Daho et Marianne Faithfull / Photo : Philippe Lévy
Etienne Daho et Marianne Faithfull / Photo : Philippe Lévy

Hiver 2002. On a rendez-vous dans le jardin d’hiver d’un bel hôtel parisien – un hôtel dont on a oublié le nom mais qui n’était pas loin du Jardin des Tuileries. Ils sont deux, un homme et une femme. Un fan et une femme. Deux artistes qui se connaissent depuis quelque temps alors… Ce n’est certainement pas un drôle d’endroit pour cette rencontre. Le lieu leur va bien. Surtout à elle, dont les excès connus de presque tous n’ont pas réussi à mettre à mal une incroyable élégance.

J’imagine que l’idée de cette rencontre – plutôt évidente au demeurant– nous était venue une fin de journée dans les locaux alors enfumés du Boulevard de Ménilmontant (Paris XIe), entre quelques cadavres de bouteilles (bières, vin, voire vodka et whisky), des cendriers trop pleins et des paquets de chips éventrés – quant aux seules drogues présentes, c’était en général des fraises Tagada et autres sucreries du même acabit. J’imagine surtout que dans l’euphorie de la confusion, tout le monde avait trouvé ladite idée géniale. Quelques semaines plus tard, pour évoquer un album qui comptait à son générique beaucoup d’artistes qur la RPM canal historique tenait en assez haute estime, on se présentait dans ce jardin d’hiver pour retrouver l’homme et fan Étienne Daho et la femme Marianne Faithfull – dont on n’a jamais pu s’empêcher de penser que le nom disait tant…  À l’annonce de sa disparition jeudi dernier, j’ai mis trois jours à me souvenir de cette rencontre-là – et de me dire une fois encore que la mémoire était parfois très joueuse. Un peu trop peut-être. Heureusement, j’ai retrouvé trace de ce que ces deux-là s’étaient dit ce jour-là…

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ABC, The Lexicon Of Love (1982, Neutron Records / Vertigo)

Ce doit être l’âge. Cela fait quelque temps déjà que j’essaye de me rappeler de certaines premières fois. Pas de toutes non, juste certaines. De ces premières fois où j’ai entendu une chanson ou un album qui m’ont marqué – marqué à un point tel qu’ils n’ont jamais vraiment disparu de mon quotidien, même sans les avoir écoutés pendant plusieurs jours, plusieurs mois. Plusieurs années. L’autre soir justement, répondant aux questions de Pierre Andrieu au sujet de The Cure – après son grand œuvre sur Jean-Louis Murat, Les Jours Du Jaguar, il a décidé de décortiquer le parcours emprunté par Robert Smith et ses troupes – et de mon rapport à ce groupe irrémédiablement lié à l’adolescence, je cherchais à me rappeler de ma première écoute de l’album Pornography, ou de certaines de ses chansons : un morceau passé par Bernard Lenoir lors de Feedback ? La version live de The Figurehead diffusée à la télévision un samedi de presque printemps 1982 dans Megahertz, l’émission géniale mais trop éphémère d’Alain Maneval – émission où l’on se souvient avoir vu en quelques mois des reportages sur Killing Joke, The Jam, Siouxsie & The Banshees, The Associates et sur le plateau, les débuts d’Indochine, de Polyponic Size ou de Nini Raviolette ? Peut-être sur une cassette enregistrée par un copain  de la Résidence ou un samedi après-midi dans la chambre de Thierry, de deux ans notre ainé et qui était au fait de pas mal de sorties et de concerts ? Je ne retrouverai sans doute jamais la réponse et qu’importe d’ailleurs… Continuer la lecture de « ABC, The Lexicon Of Love (1982, Neutron Records / Vertigo) »

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Melenas de cœur

Le quatuor de Pampelune en session live filmée aux Vinzelles à Volvic par Sébastien Faits-Divers

Melenas
Melenas live aux Vinzelles / photo extraite de la captation de Sébastien Faits-Divers

“Sensation intense de bien-être, d’optimisme”. C’est l’une des deux définitions que donne le Larousse du nom commun féminin, euphorie. Euphorie, c’est le mot qui s’est imposé à toutes celles et ceux qui s’étaient donnés rendez-vous le 30 mars dernier aux Vinzelles, à Volvic. Un samedi soir qui ne fut pas tout à fait semblable aux autres pour le public présent – avec badge et fanzine à la clé pour les premiers arrivés, entre autres –, un public constitué de béotiens et de connaisseurs, tous conquis par la pop élastique des quatre jeunes filles de Pampelune, hypnotisés par les visuels qui semblaient rebondir sur les rythmiques acrobatiques, les notes de synthés analogiques et les mélodies ultrachics. Pendant une heure et sans rappel – comme les plus grands (Felt, Stone Roses, Mary Chain, à peu près au hasard) -, elles ont pioché dans leurs trois albums, joué leurs hits parfaits – Bang, en plein dans le mille –, repris Eisbär dans la langue de Cervantes et surtout  fait, comme rarement il m’a été donné de voir, l’unanimité d’une foule devenue sentimentale, insouciante, un sourire collé aux lèvres et des étoiles dans les yeux. C’était je crois un moment rare. Continuer la lecture de « Melenas de cœur »