Catégories post liveÉtiquettes , , , , , , , , ,

Melenas de cœur

Le quatuor de Pampelune en session live filmée aux Vinzelles à Volvic par Sébastien Faits-Divers

Melenas
Melenas live aux Vinzelles / photo extraite de la captation de Sébastien Faits-Divers

“Sensation intense de bien-être, d’optimisme”. C’est l’une des deux définitions que donne le Larousse du nom commun féminin, euphorie. Euphorie, c’est le mot qui s’est imposé à toutes celles et ceux qui s’étaient donnés rendez-vous le 30 mars dernier aux Vinzelles, à Volvic. Un samedi soir qui ne fut pas tout à fait semblable aux autres pour le public présent – avec badge et fanzine à la clé pour les premiers arrivés, entre autres –, un public constitué de béotiens et de connaisseurs, tous conquis par la pop élastique des quatre jeunes filles de Pampelune, hypnotisés par les visuels qui semblaient rebondir sur les rythmiques acrobatiques, les notes de synthés analogiques et les mélodies ultrachics. Pendant une heure et sans rappel – comme les plus grands (Felt, Stone Roses, Mary Chain, à peu près au hasard) -, elles ont pioché dans leurs trois albums, joué leurs hits parfaits – Bang, en plein dans le mille –, repris Eisbär dans la langue de Cervantes et surtout  fait, comme rarement il m’a été donné de voir, l’unanimité d’une foule devenue sentimentale, insouciante, un sourire collé aux lèvres et des étoiles dans les yeux. C’était je crois un moment rare. Continuer la lecture de « Melenas de cœur »

Catégories post liveÉtiquettes , , , , , ,

Terminal 1 : décollage immédiat

Phoenix / Photo : Philippe Levy
Phoenix / Photo : Philippe Levy

On a beau vivre plusieurs vies, elles ne sont pas imperméables… Il n’y a pas d’étanchéité absolue – encore moins aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années. Encore moins lorsque la musique y occupe à chaque fois une place de choix. Pour beaucoup de gens qui ont vécu de l’intérieur les années charnières 1990 – 2000 – n’y voir aucun mérite, au delà du privilège de l’âge et de la date de naissance (le lieu peut aussi avoir son importance) –, l’événement qui s’est tenu ce mercredi 17 juillet sur le toit du Terminal 1 pour fêter les cinquante ans de l’aéroport de Roissy était une sorte d’aboutissement – comme un rêve devenu réalité, et encore, fallait-il déjà avoir fait rêve aussi grand.

Terminal 1 / Photo : Philippe Levy
Terminal 1 / Photo : Philippe Levy

Continuer la lecture de « Terminal 1 : décollage immédiat »

Catégories interviewÉtiquettes , , , , , ,

Sur la route avec Lush, raconté par Phil King et Emma Anderson

Photo extraite de Lush: A Far From Home Movie de Phil King et d'Emma Anderson
Photo extraite de Lush: A Far From Home Movie de Phil King et d’Emma Anderson

Je me souviens très bien de la première fois que j’ai vu Lush en concert. C’était dans la moiteur d’un été londonien, en plein mois d’aout de l’année 1990. Le groupe avait eu le droit à un encadré dans les pages “news” du NME – ou du Melody Maker – pour annoncer sous le pseudonyme de Hush un “concert secret” – qui ne l’était donc plus tellement –, la veille de sa participation à la garden party organisée par The Cure. Comme Phil King pour sa première fois, je ne me souviens plus vraiment des chansons jouées ce soir-là, mais très précisément de la présence de Lawrence dans la salle (et bien évidemment, je m’étais dit que c’était bon signe) avant de découvrir quelque temps plus tard que le groupe de première partie n’était autre que Moose… En revanche, je me souviens nettement mieux des autres fois où j’ai pu voir Lush sur scène, à la Cigale pour le festival des Inrocks 1991 – la fameuse soirée des noms de groupes en une syllabe –, au Bataclan pour la tournée Spooky, au New Morning en septembre 1994 – d’autant que Spring avait assuré la première partie –, au Divan du Monde et à Benicassim en 1996. Je ne pouvais qu’ignorer bien sûr que sous le soleil de la Costa del Azahar, ce serait la dernière fois que je verrai Lush en concert – et l’avant-dernière que je prendrai un polaroid du batteur Chris Acland, qui était venu passer après coup quelques jours de vacances en Bretagne et au festival de la Route du Rock. Avant de se donner la mort deux mois plus tard…

Continuer la lecture de « Sur la route avec Lush, raconté par Phil King et Emma Anderson »

Catégories selectoramaÉtiquettes , ,

Selectorama : Violette Gauthier

Depuis quelque temps, j’ai pris rendez-vous chaque été avec Eau De Javel, un fanzine artisanal, qui parle en dessins et en mots de ces choses futilement indispensables – dans le désordre, musique, ciné, littérature, listes, idées farfelues… Il est entièrement imaginé et réalisé par Violette Gauthier (alias Lena Marcel), une jeune fille que je connais sans connaître (nous ne nous sommes jamais rencontrés – mais cela ne va plus tarder – sans que cela ne nous ait empêchés d’ergoter en privé sur des chansons, des réalisateurs, des livres et même de nous moquer à grands coups de « ahahahahah » et autres « hihihihihihi » de certains des nouveaux leaders de la culture tricolore ; et croyez-moi ou pas, on s’est bien poilés).

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , , , , ,

Perry Blake & Françoise Hardy, un homme et une fan

Françoise Hardy et Perry Blake / Photo : Philippe Lévy

Il y a 22 ans, nous avions eu l’idée de réunir pour la RPM Françoise Hardy et Perry Blake. Parce qu’elle avait déclaré sa flamme aux chansons de l’Irlandais – parce que Françoise Hardy était aussi comme ça, à l’affut des nouveautés, une attitude qui lui avait fait avouer sa passion pour The Jesus And Mary Chain ou l’avait conduite à chanter avec Blur – mais c’était aussi parce que Damon Albarn ressemblait comme presque deux gouttes d’eau à “Jacques jeune”. Sans doute aussi parce que c’était notre façon de pouvoir croiser le chemin de cette “Discrète”, auteure d’un de nos disques de chevet, La Question – mais aujourd’hui, je me demande si je lui avais avoué ça. Un peu plus d’une semaine après le départ définitif de Françoise Hardy, on a remis la main sur cette interview croisée réalisée il me semble dans le studio photo de Philippe Lévy – un compagnon de nombre d’aventures de ces années-là –, qui avait immortalisé la rencontre. Dans l’élégance d’un noir et blanc éternel. Continuer la lecture de « Perry Blake & Françoise Hardy, un homme et une fan »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , , , ,

Stuart A. Staples, une vie de chien (chanceux)

Stuart A. Staples / photo : Richard Dumas
Stuart A. Staples / photo : Richard Dumas

À quelques semaines de la sortie du nouvel album de son groupe de presque toujours – Soft Tissue, absolument merveilleux –, retour sur une rencontre londonienne avec Stuart A. Staples. Une rencontre d’il y a presque vingt ans. Le leader de l’un des groupes qui a donné l’envie à certaines et certains de se lancer dans l’aventure de la RPM s’échappait pour la première fois en solo. Alors, en un coup d’Eurostar et de métro londonien, je me retrouvais dans un quartier excentré de la capitale britannique, accueilli par ses soins. Sourire en coin et toujours disert, l’homme détaillait les péripéties qui l’avaient conduit jusque-là… Avec le recul, cet instant est en fait un tournant même si je crois que même lui ne le savait pas encore : cette parenthèse allait finalement clore une époque, autant dans sa vie de musicien – Tindersticks ne réapparaitrait que trois ans plus tard, dans une nouvelle incarnation – que personnelle – avec sa femme et ses enfants, il allait quitter son pays pour poser valises et instruments dans une petite bourgade du centre de la France… Mais avant ces révolutions, il nous avait raconté tout cela – et sans doute plus encore. Continuer la lecture de « Stuart A. Staples, une vie de chien (chanceux) »

Catégories sunday archiveÉtiquettes , , , ,

Jennifer Charles, la fidèle

Jennifer Charles, sur la scène des Vinzelles à Volvic, 2022 / Photo : Morgane Imbeaud

C’était il y a vingt ans – presque très exactement. La RPM canal historique était devenue (ou en passe de devenir) le média qui plus que tout autre allait prendre fait et cause pour les disques de Jean-Louis Murat, certes déjà adoubé par Les Inrockuptibles (LA fameuse une bleue délavée du numéro 31) mais qui avait trouvé en la plume du journaliste Franck Vergeade un thuriféraire d’une rare fidélité. L’Auvergnat n’était pas encore devenu le stakhanoviste des sorties d’albums – il en était aux prémices – et ses interventions médiatiques ne défrayaient pas encore les chroniques. Certes, il s’était mis à nu (au propre, pour le coup) dans un numéro de la RPM (le numéro 45 pour celles et ceux qui sont intrigués), et cela nous avait valu une mention dans un ou deux confrères moins portés sur la chose musicale. Quoi qu’il en soit (car je sais que d’aucuns chipoteront), il avait déjà cette sainte horreur de se répéter et aimait surtout concrétiser ses idées, mêmes les plus farfelues – ce qui n’était pas le cas ici.  Coincé entre Lilith et 1829, A Bird On A Poire n’était pas je crois à proprement parler un album de Jean-Louis Murat – et tant pis si je suis excommunié pour écrire cela. Ce disque aussi gai que les traits légers et pastel de sa pochette, aux accent sixties et aux tons résolument badins (coquins, oseraient certaines et certains) est un album imaginé à deux et enregistré à trois (un peu plus en fait) – composé et écrit par le bassiste suisse Fred Jimenez et celui qu’on commence à surnommer Le Moujik, rejoints en studio par l’Américaine Jennifer Charles, dont la voix  caressante – oui, exactement, de celles qui tiennent dans un mouchoir – avait déjà épousé celle de Murat cinq ans plus tôt, sur ce qui reste peut-être comme la pierre angulaire d’une discographie plurielle, l’œuvre outre-atlantique Mustango. Continuer la lecture de « Jennifer Charles, la fidèle »

Catégories avant-premièreÉtiquettes , , , , , , ,

Avant-première : Vertigo de Miki Berenyi Trio en vidéo

Miki Berenyi Trio / Photo : Sébastien Faits-Divers
Miki Berenyi Trio / Photo : Sébastien Faits-Divers

Depuis les tout débuts de leur histoire, c’était presque écrit – qu’ils finiraient par jouer ensemble. Ils ? Ce sont d’abord Miki Berenyi et Kevin J McKillop, longtemps couple à la ville sans même l’être sur scène – ce qui à l’époque des prémices de leur (Bella) union était comme impensable. Les tout débuts ? Les années 1990, une décennie pas si anodine que cela pour la musique moderne, pour pas mal de grandes et petites raisons, pour pas mal de raisons personnelles comme universelles. Sous couvert d’un de ces mouvements inventés de presque toute pièce par les hebdos britanniques – shoegazing ou sur un mode un peu plus ironique The Scene That Celebrates Itself –, Moose et Lush étaient souvent liés… Des histoires d’amitiés – voire un peu plus si affinité –, des histoires de marottes musicales et d’éducation… Je n’ai jamais su si c’était vrai, mais il se disait que les deux leaders de Moose avaient entre autres fait découvrir à Lush les rares disques d’American Spring – ce que Brian Wilson a sans doute fait de mieux dans sa carrière, soit dit en passant – et étaient ainsi à l’origine de la très belle reprise du classique perdu Fallin’ In Love (sur le EP Black Spring)… Et cette chanson aurait très bien pu faire partie du set que le Miki Berenyi Trio a donné  quatre soirs durant lors d’une escapade continentale qui l’a mené de Lille à Barcelone, en passant par les Vinzelles et Dijon. Continuer la lecture de « Avant-première : Vertigo de Miki Berenyi Trio en vidéo »