On s’étonnera toujours du relatif insuccès de Joseph Black. Sous Surveillance avec son premier projet Honeydrum, single du mois de mai 2014 avec sa chanson Minha Menina et élu troisième meilleur album de cette même année toujours sous le nom de Donovan Blanc dans la RPM, on a eu le temps de ruminer nos espérances et nos frustrations. L’an passé, il a aussi fait paraître Northern Exposure, une jolie cassette parue sur le petit label Chill Mega Chill. Depuis, l’ami Joseph a décidé de mettre les petits plats dans les grands et de peaufiner avec un soin obsessionnel son nouvel album. Continuer la lecture de « Première : Joseph Black, Wildest Dreams »
Auteur : Xavier Mazure
Catégories hommage
Approaching Perfection : A Tribute to DC Berman
Catégories hommage
In memoriam : Trish Keenan, Colour Me In (demo)
Le 28 septembre, c’est le jour souvenir. Chaque année depuis sa disparition, à l’occasion de l’anniversaire de Trish Keenan, James Cargill met en ligne un titre inédit de Broadcast en sa mémoire. Cette année, c’est une version démo enregistrée en 2001 du titre Colour Me In qui nous émeut. Pour rappel, sa version réarrangée est le titre d’ouverture de Haha Sound paru en 2003. Ici, une guitare et un filet de voix, à la manière de Vashti Bunyan, suffisent à nous transporter. Rappelez-vous les mots de Pascal : « Qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n’est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ? »
Et rêvez maintenant : Trish Keenan est juste à côté.
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Catégories interview, playlist
Slumberland Records : For ex-lovers only
On a parfois l’impression que la petite internationale de la pop qui a fleuri à la fin des années 80 s’est imposée comme une magique évidence à la suite des labels Sarah, Creation et Postcard, et simultanément dans le monde, en Angleterre, Nouvelle-Zélande, Australie, Europe continentale et aux USA. Toutefois, c’est oublier le travail de l’ombre qu’ont fourni une poignée de mini-labels, fanzines et groupes dans une période qui leur a certes été bénie. Bien avant le succès de The Pains Of Being Pure At Heart – qui résonne aujourd’hui comme la plus jolie anomalie du début des années 2010 – Mike Schulman, avec son label et son groupe Black Tambourine, semblent avoir prêché la bonne parole, souvent dans le désert, mais peut se vanter d’avoir l’un des plus beaux catalogues de hits de poche des 3 dernières décennies. A l’occasion des 30 ans du précieux label de Washington relocalisé à Oakland, nous avons discuté avec son fondateur lors d’une interview forcément trop brève, où l’on aurait aimé évoquer The Ropers, Rocketship, Henry’s Dress, Veronica Falls, Tony Molina et tous ces groupes qui à certains moments de nos vies ont su faire chavirer nos cœurs. Continuer la lecture de « Slumberland Records : For ex-lovers only »
Catégories festivals, portrait
Fat White Family – Tendres pervers
Il existe des moments de télévision pendant lesquels, on aimerait – avec une once de sadisme et beaucoup de naïveté – que tout dérape, comme à la grande époque. Le 17 mai dernier, les trublions de Fat White Family étaient les invités du Quotidien de Yann Barthès sur TMC. Puisque « le groupe le plus trash et bordélique de tout le Royaume-Uni » (sic) est le dernier héritier d’une longue lignée de musiciens situationnistes qui semblent avoir lu Lipstick Traces (Greil Marcus, 1989) et en avoir fait leur livre de chevet, on pouvait rêver d’un bel incident télévisuel. A quoi peut bien ressembler leur tentative d’entrisme dans la société du spectacle ? On s’imaginait déjà chanter Where’s Yann Barthès Now? comme les Television Personalities ironisaient jadis sur le sort du pauvre Bill Grundy. Au lieu de ça, le spectateur a eu droit à une simple interprétation du single Feet, dans une performance conforme à toutes les règles du CSA et dans une mise en scène parfaitement sous contrôle. Continuer la lecture de « Fat White Family – Tendres pervers »
Catégories billet d’humeur
Jorge Elbrecht, vendredi soir, à Paris
Samedi midi au réveil, c’est déjà l’enterrement de la sardine. C’est lundi alors même que dimanche n’est que demain. Les vestiges de la nuit se font sentir dans ma pauvre cervelle encore alcoolisée… A nouveau, c’est le règne par la terreur. A côté de Christophe Basterra, Daenerys Targaryen, c’est le Mahatma Gandhi.
« Salut les jeunes,
Bon Xavier, j’ai une mauvaise nouvelle : tu vas te sortir les doigts du cul et écrire un papier sur ta soirée avec Jorge Elbrecht hier. Et nous dire pourquoi c’est un génie. On s’en fout que ce soit décousu. Tu fonces, tu verras après.
On attend l’article pour ce soir – sinon, je viens te casser la figure (et t’as vu que parfois, je montais à Paris n’importe quand). » Continuer la lecture de « Jorge Elbrecht, vendredi soir, à Paris »
Catégories chronique nouveauté
Ela Orleans – Movies For Ears (Night School Records)
C’est une histoire un peu embrumée où circulent un écrivain argentin, Dante Alighieri, deux Gustave (Moreau et Doré), Paris, Glasgow, une chanteuse itinérante, pas mal d’eau de vie et une chronique de disque… Avouons-le, certaines sont de véritables purges à écrire. Parfois, on oublie ce qu’on a raconté une semaine après avoir posé le point final, puis on se relit honteusement (« Ce n’est pas moi, tout de même, qui ai écrit ça ! »). Rarement, quand l’évidence s’impose, c’est tout l’inverse. La première fois que j’ai rencontré une telle évidence, c’était il y a dix ans. Depuis, si ma chronique s’est égarée dans l’amnésie du web, je n’ai jamais cessé de réécouter Lost (2009), le disque confidentiel qu’un précieux petit label nommé La Station Radar avait eu la gentillesse de m’envoyer. Continuer la lecture de « Ela Orleans – Movies For Ears (Night School Records) »
Catégories documentaire, festivals
FAME 2019 : Where Are You João Gilberto? de Georges Gachot
Pour le commun des mortels amateurs de musique, João Gilberto n’est plus de ce monde… Probablement a-t-il passé la guitare à gauche comme Jobim dans les années 80 ou 90, auréolé de la gloire dont on marbre les héros de musée. Et pour cause, on est presque sans nouvelle du guitariste et poète considéré comme l’inventeur de la bossa nova. Si l’auteur de certaines des plus belles (et fameuses) chansons d’amour de ce répertoire était encore vivant, il serait admiré, invité et triomphant. Forcément, il donnerait encore de par le monde des concerts de prestige, comme Chico Buarque ou Caetano Veloso. Et pourtant, il n’en est rien : en 2019, João Gilberto vit tel un fantôme, reclus depuis 30 ans dans une chambre d’hôtel de Rio d’où il s’évade en de très rares occasions. Même au Brésil, personne ne semble se soucier de lui. Comme il le chantait jadis sur Doralice, « je préfère vivre seul, au son plaintif de ma guitare. »
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