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The Other People Place, Lifestyles Of The Laptop Cafe (Warp)

The Other People PlacePlus de quinze ans après l’arrêt de leur carrière, Drexciya reste l’un des secrets les mieux gardés de Detroit, et en même temps, une des figures les plus importantes de la scène locale, celle qui a vu émerger ses pères fondateurs : les Belleville Three (Kevin Saunderson, Juan Atkins et Derrick May), Mad Mike et le collectif Underground Resistance, ou Jeff Mills, pour faire court. En dix ans (1992-2002), Gerald Donald et James Stinson, producteurs techno issus de la seconde génération, ont posé les bases d’une musique électronique subtile, hypnotique et incroyablement riche, sous une pléthore d’avatars, dont le plus fameux reste Drexciya.

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King Krule, The Ooz (True Panther Sounds/XL Recordings)

Il est tellement facile de trouver des accroches, de façonner des légendes à coup de punchlines, de monter des anecdotes en épingle pour trouver l’angle idéal et tenter de construire un mythe qui durera le temps qu’il faudra avant de passer à un autre. Archy Marshall est certainement le candidat idéal pour cet exercice, la figure du rebelle idéale telle que le rock anglais aime tant en produire. Avec autant d’anecdotes qu’il en faut sur sa jeunesse brûlée, son quartier populaire, sa poésie brute et son génie ultra précoce. Vous les lirez sans doute partout. Mais a-t-il vraiment envie de brandir l’étendard d’une génération désabusée ? Continuer la lecture de « King Krule, The Ooz (True Panther Sounds/XL Recordings) »

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John Maus, Screen Memories (Ribbon Music / Domino)

John MausDès les premières notes de Screen memories, quatrième album de John Maus, le synthétiseur analogique prend une fois encore toute sa place, et ce n’est pas anodin. Crée de toutes pièces par Maus, de la gravure du circuit à l’assemblage des pièces, il définit en grande partie son esthétique. Pour l’ancien clavier d’Animal Collective ou Panda Bear, et proche d’Ariel Pink avec qui il a longtemps collaboré, les sonorités de ces instruments hâtivement estampillées eighties vont plutôt chercher les bases de leurs harmonies au milieu de la renaissance, dans certaines pièces de musique médiévale qu’il a longtemps étudiées. Continuer la lecture de « John Maus, Screen Memories (Ribbon Music / Domino) »

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Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B)

Elle, c’est l’impératrice officieuse du beat vicieux, de la punchline chargée de sexe brut, une performeuse hors normes idéologiquement militante, allergique aux clichés et au premier degré. Mais depuis I Feel Cream en 2009, Peaches semblait avoir disparu des bacs à disques. Constat à moitié vrai puisqu’à défaut d’un véritable album, elle a expérimenté d’autres formes d’expression : l’opéra rock avec Peaches Does Herself (2012) précédé par la tentative avortée du show Peaches Christ Superstar (2010), et une pléthore de featurings aussi variés qu’hétéroclites : un single aux côtés du guitariste de Rammstein dans son groupe Emigrate l’an dernier, des collaborations électro avec les allemands de Gomma et Boyz Noize en 2012, une autre avec le rappeur queer Cazwell en 2011, sans oublier celle auprès de The Flaming Lips et Henry Rollins pour une version alternative de The Dark Side Of the Moon (2010) et un caméo au même moment chez Christina Aguilera. Cherchez-là, et elle ne réapparaîtra jamais où on l’imagine. Continuer la lecture de « Peaches, Rub (I U She/INgrooves/K&B) »

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Stereo Total, Yéyé Existentialiste (Blow Up Records)

Pour ceux qui imaginent encore que les relations entre la France et l’Allemagne se sont longtemps limitées à une bonne grosse poignée de main entre Giscard et Helmut Schmidt au sortir d’un déjeuner copieusement arrosé de Riesling au restaurant le Bœuf à Blaesheim, en Alsace (terrain neutre, LOL), ou alors à la même scène décalquée à l’infini avec tous les dirigeants qui leur ont succédé des deux côtés du Rhin jusqu’au récent gros câlin entre François et Angela, c’est faux. Il est certain que cette utopie franco-teutonne a pris un autre tournant dans une sphère plus cathodique, mais historiquement, il faut tenir compte d’un autre duo. Selon la légende, l’histoire débute à l’hiver 1992/93 dans une boulangerie de Adalbertstraße, à Berlin. La jeune française Françoise Vanhove fait alors partie du girl band garage punk Les Lolitas (dont le troisième album a été produit par un certain Alex Chilton), et le fringant allemand Friedrich Ziegler s’illustre dans une formation noisy expérimentale, Sigmund Freud Experience. Continuer la lecture de « Stereo Total, Yéyé Existentialiste (Blow Up Records) »

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Moritz Von Oswald Trio, Sounding Lines (Honest Jon’s Records/Modulor)

Il y a eu les pères fondateurs de la techno à Detroit, sans cesse célébrés par les plus jeunes générations, et il y a Moritz Von Oswald à Berlin. Une connexion logique qui se poursuit toujours sur scène, comme avec Juan Atkins sous l’identité Borderland lors de la dernière édition du Weather Festival à Paris. De son groupe Palais Schaumburg à Basic Channel (avec Mark Ernestus) et son alias Maurizio, Moritz Von Oswald a creusé en trente ans le sillon d’une épure technoïde sidérante, traversée par un travail sur les rythmiques, les textures, les échos, se frottant au minimalisme, au dub, au classique et cette fois, au jazz. Continuer la lecture de « Moritz Von Oswald Trio, Sounding Lines (Honest Jon’s Records/Modulor) »

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Erlend Øye – Soleil froid

Erlend Øye, sur son vélo.

En duo dans Kings Of Convenience, les Simon & Garfunkel norvégiens du début des années 2000, ou en quatuor aux côtés de The Whitest Boy Alive, tout récemment séparés, Erlend Øye porte en lui depuis toujours le gène de la nonchalance et le goût du voyage. Bergen, Berlin, Manchester, Londres, et désormais Syracuse, il va où le vent le berce, et compose au fil des escales. Alors qu’on l’attendait avec un disque en Italien, Erlend revient avec Legao, second album solo onze ans après Unrest (2003). Dix titres enregistrés à Rejkjavik avec les musiciens du groupe reggae Hjálmar, en forme de retour chaloupé pour celui qui désormais marche avec le soleil. Continuer la lecture de « Erlend Øye – Soleil froid »

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The Field, Cupid’s Head (Kompakt/Modulor)

The FieldLe risque, avec un groupe comme The Field, c’est d’avoir un peu le sentiment d’écouter le même disque à chaque nouvelle sortie, tellement le choix esthétique défendu par le Suédois Axel Willner est précis et pointu. Des titres longs, instrumentaux, et progressifs qui puisent dans le dénominateur commun entre shoegaze, krautrock et techno.

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