Groupe aussi détesté que vénéré, Led Zeppelin ne laisse guère indifférent. Le formation britannique enregistre, en l’espace de trois ans, quatre classiques du rock. S’il y a beaucoup à dire sur les pillages (de textes, riffs, etc.) opérés par le gang londonien, le talent et la force de Led Zeppelin rayonnent dès leur premier disque en 1969. Le groupe se forme, l’année précédente, sur les limbes des Yardbirds. Devant assurer des engagements avec ces derniers, Jimmy Page (guitariste) et le manager Peter Grant montent les éphémères New Yardbirds. Ils deviennent quelques mois plus tard Led Zeppelin. Jimmy Page est alors un guitariste émérite et expérimenté. En plus de sa participation à un groupe qui a compté trois guitaristes reconnus (lui, Clapton et Beck), il a fait ses armes, à la dure, en tant que session man. Continuer la lecture de « Led Zeppelin, Id. (1969, Atlantic) »
Auteur : Alexandre Gimenez-Fauvety
Catégories mardi oldie
Yma Sumac, Mambo ! (1954, Capitol)
Pour beaucoup d’entre nous, les années cinquante ressemblent à un continent éloigné, une terre perdue dans la brume. La faute à ces maudites années soixante ! Essentielles dans la construction de la musique que nous aimons (Beatles, Beach Boys, Velvet Underground, Byrds…), elles relèguent la décennie précédente dans les limbes. Tout au mieux, nous savons qu’il y avait les pionniers Rock & Roll, de Chuck Berry en passant par Buddy Holly ou Little Richard et du Jazz bien sûr, énormément de Jazz. Les fifties furent pourtant fort variées : Doo Wop, Exotica, danses de salon (Mambo, Cha-Cha-Cha…) Mambo! d’Yma Sumac, paru en 1954 sur Capitol, témoigne de l’excitation qu’il régnait après guerre dans les foyers américains. Au léger répond l’étrange. L’album fascine par sa capacité à faire entrer la personnalité singulière d’Yma Sumac, dans le registre connoté du mambo. Continuer la lecture de « Yma Sumac, Mambo ! (1954, Capitol) »
Catégories mardi oldie
Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980)
Comme de nombreux autres groupes français des années 60/70, Marie et les Garçons a publié peu de disques. Deux EPs de son vivant pour être exact : l’album Marie et les Garçons (1980) est sorti à titre posthume. Cette modeste discographie ne permet guère de mesurer l’influence du groupe lyonnais sur le rock francophone. Aux côtés des Olivensteins ou d’Asphalt Jungle, Marie et les Garçons représentent une idée du punk, esthète et ouverte. Cela leur a valu certaines inimitiés et réactions très négatives de la part du public, mais aussi une place dans nos cœurs aujourd’hui. Formé en 1975, au Lycée Saint-Exupéry, le groupe s’appelle initialement Femme Fatale, nom trouvé en urgence pour assurer la première partie des futurs Starshooter au concert de fin d’année du bahut. Leur blase définitif leur est suggéré quelques mois plus tard par Marc Zermati de Skydog. Il fait référence à la batteuse du groupe, Marie Girard, ossature de la formation aux côtés d’Erik Fitoussi et Patrick Vidal, guitaristes et compositeurs principaux. Continuer la lecture de « Marie et les Garçons, id. (Celluloid, 1980) »
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Bryan’s Magic Tears, Vaacum Sealed (Born Bad Records)
Benjamin Dupont avait failli signer chez Captured Tracks avec son projet Bryan’s Magic Tears, mais l’histoire en a décidé autrement, heureusement pour nous. Il fut un temps où le label new-yorkais faisait briller les yeux des amateurs d’indie-pop avec un catalogue proche de la perfection. Les têtes d’affiches s’appelaient Beach Fossils, Wild Nothing, DIIV ou encore Minks. Ce renouveau de la pop à guitare brumeuse fut alors un air frais parcourant l’échine. Depuis, cette dynamique a quelque peu capoté. Captured Tracks s’est diversifié, y perdant beaucoup de sa personnalité et son âme. De son côté, Bryan’s Magic Tears a pris son temps et a construit une discographie impeccable, sur des structures françaises. Continuer la lecture de « Bryan’s Magic Tears, Vaacum Sealed (Born Bad Records) »
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Stevie Wonder, Innervisions (Motown, 1973)
Au milieu des années soixante-dix, en une demi-décennie, Stevie Wonder publie cinq classiques. La série constitue l’une des plus remarquables de l’histoire de la musique populaire d’après-guerre. Elle place indéniablement Stevie Wonder parmi les génies de la pop, au coté des Beatles, Beach Boys ou de Kraftwerk. Cette affirmation n’a rien de péremptoire. Tout au long de sa carrière, le musicien afro-américain développe un style de composition unique, au point qu’une oreille (un peu) exercée peut identifier distinctement l’une de ses œuvres, y compris quand il les confie aux autres (The Spinners, Syreeta, Sergio Mendes, Minnie Riperton, Dionne Warwick…). Né prématuré (d’où sa cécité) en 1950, le jeune prodige rejoint la Motown en 1962 à l’âge de 11 ans. Il est déjà un musicien accompli sur de nombreux instruments (piano, batterie, harmonica…) Malgré le relatif échec commercial de ses premiers disques, il s’impose dans les années soixante comme une des valeurs sûres de l’écurie de Detroit. Continuer la lecture de « Stevie Wonder, Innervisions (Motown, 1973) »
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Leon Ware, Rockin’ You Eternally (Elektra, 1981), Marcos Valle, Vontade de Rever Você (Som Livre, 1981)
Le coup de foudre artistique entre Leon Ware et Marcos Valle est peut-être une des rencontres musicales les plus méconnues de la musique populaire moderne. À la toute fin des seventies, le duo écrit ensemble une quinzaine de chansons. Celles-ci sont enregistrées (pour certaines) sur les albums respectifs des deux musiciens de l’époque, plus particulièrement sur Rockin’ You Eternally et Vontade de Rever Você, tous les deux publiés en 1981. Les deux disques suivants, Leon Ware (1982) et Marcos Valle (1983), accueillent également plusieurs compositions réalisées à quatre mains. Rien ne prédestinait ces deux là à collaborer. Leon Ware, afro-américain, né à Détroit en 1940, démarre sa carrière de compositeur à la Motown en 1967 écrivant pour les Isley Brothers, Jackson Five ou Martha and the Vandellas. Dans les années soixante-dix, il devient un producteur et arrangeur demandé. Continuer la lecture de « Leon Ware, Rockin’ You Eternally (Elektra, 1981), Marcos Valle, Vontade de Rever Você (Som Livre, 1981) »
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Rain Parade, Emergency Third Rail Power Trip (1983, Enigma)
1983 est une année importante pour la musique pop. La sortie du synthétiseur DX7 contribue à drastiquement changer le son de la pop mainstream. Les synthétiseurs font certes de régulières apparitions dans les charts depuis les années soixante dix, mais ils sont souvent utilisés dans un contexte organique. Au début des années quatre-vingt, le paradigme change. Il est possible d’envisager des productions réalisées à 100% avec des outils électroniques, comme des boîtes à rythmes, des samplers (pour ceux qui en ont les moyens), des séquenceurs. La bascule est radicale. Au zénith de la culture yuppie et de la célébration de la réussite, tout le monde adopte ce nouveau son. Signe de modernité triomphante, il ringardise instantanément le reste. Un village gaulois résiste cependant dans l’ombre. Continuer la lecture de « Rain Parade, Emergency Third Rail Power Trip (1983, Enigma) »
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V/A, Back From The Grave Vol. 1 (Crypt Records, 1983)
En 2014, dix-huit ans après le précédent volume, sortaient les compilations Back From The Grave 9 et 10 : un événement tant cette série a marqué profondément la scène garage. L’histoire démarre au début des années quatre-vingt. À cette époque, la compilation Nuggets fait de nombreux émules. Parmi eux, la série Back From The Grave s’impose comme une des références absolues pour le garage-rock cru et brut. Le premier volume paraît en 1983. Il fait suite à des disques tels que les Pebbles de Greg Shaw (1978), Off The Wall (1982) ou la série Mindrocker (1981). Si l’objectif de l’anthologie créée par Lenny Kaye et Jac Holzman était de mettre ensemble des bons morceaux à moitié oubliés, souvent des petits tubes, celui de Tim Warren est un peu différent. L’Américain est en mission. Il cherche dans les tréfonds de la production états-unienne, des morceaux pas du tout professionnels, portés par un esprit sauvage et débraillé. Continuer la lecture de « V/A, Back From The Grave Vol. 1 (Crypt Records, 1983) »