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Gwendoline, C’est à moi ça (Born Bad Records)

« Merci la Ville, je m’ennuierai plus jamais »

Un premier rendez-vous manqué :  Gwendoline est à l’affiche d’une soirée pas loin de chez moi, je m’y rends, je regarde le premier groupe puis m’enfuis pour me rendre un peu plus loin pour voir les Oi Boys enflammer la plaine des Bouchers. Peu inspiré par le patronyme des Brestois qui me rappelait juste ce film d’aventure vaguement SM et un peu guez de Just Jaeckin avec Zabou (salut la génération Starfix), j’ai préféré opter pour l’autre duo, donc. Second rendez-vous : l’hiver dernier, Gwendoline se produit à nouveau près de chez moi, et je me dis que c’est un signe, je vais rattraper le temps perdu. Enfin perdu, pas pour tout le monde, puisqu’ils ont depuis enchaîné des centaines de dates dans toute la France, se sont construit un public acquis à leur cause, et ont signé chez Born Bad, excusez du peu. J’allais voir ce que je j’allais voir. Continuer la lecture de « Gwendoline, C’est à moi ça (Born Bad Records) »

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Tonn3rr3/Bikaye, partie n°2 : Bony Bikaye

Bony Bikaye
Bony Bikaye

Se retrouver à deux poignées de main (et d’un uppercut, sans doute) de Mohamed Ali, j’avoue que ça m’a troublé. Mohamed Ali, donc, qui s’entrainait en rythme avec Big Black, le percussionniste – pas le joueur de poker – qui lui-même rejoignait faire le bœuf avec le groupe dans lequel Bony Bikaye jouait à l’Intercontinental de Kinshasa en cette fiévreuse année 1974. Que de légendes. Une légende, ce « Monsieur Bony », parce qu’il avait marqué le début des années 80 avec une pierre angulaire des musiques de l’ailleurs, Noir et blanc (Crammed, 1983), disque où, en compagnie d’Hector Zazou et du binôme mystérieux CY1, il redéfinissait le périmètre des musiques africaines, ou plus précisément il amenait sa voix, porteuse de sa culture congolaise et de son admiration pour Cluster, à se brûler au froid des synthés et des ordis balbutiants. Quarante ans plus tard, une éternité, on le retrouve, en compagnie de Guillaume Gilles avec lequel on s’entretenait la semaine dernière, à la proue du navire Tonn3rr3 pour un disque étonnant de fraîcheur et de profondeur, It’s a Bomb paru chez Born Bad Records. Continuer la lecture de « Tonn3rr3/Bikaye, partie n°2 : Bony Bikaye »

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Tonn3rr3/Bikaye, partie n°1 : Guillaume Gilles (Tonn3rr3)

Tonn3rr3/Bikaye, de gauche à droite : Guillaume Gilles, Olivier Viadero, Bony Bikaye, Yoann Dubaud, Gaëlle Salomon et Guillaume Loizillon / Photo : François Griooix
Tonn3rr3/Bikaye, de gauche à droite : Guillaume Gilles, Olivier Viadero, Bony Bikaye, Yoann Dubaud, Gaëlle Salomon et Guillaume Loizillon / Photo : Sylvain Gripoix

Le disque It’s A Bomb paru en fin d’année dernière chez Born Bad Records montre qu’il est toujours possible d’imaginer une musique du présent (pour le futur, on verra) en faisant fi des barrières : celles des générations – il lie le groupe actuel Tonn3rr3 à un des personnages emblématiques de la musique électronique des années 1980, Bony Bikaye (connu pour son alliance avec Hector Zazou, et CY1, on en reparle), celles des styles – un psychédélisme qui naît d’une passerelle tendue entre les musiques africaines qui dansent et les machines qui font la fête. On n’est ni dans la sono mondiale, slogan 1980 qui a sans doute fait son temps, ni dans la World, étiquette plus ou moins publicitaire des années 1990 – notez que ces deux tentatives d’étiquetage maladroit, parfois moqué, parfois décrié, avaient la vertu de l’ouverture au monde (et pas qu’à sa composante anglo-saxonne) – on est dans quelque chose du nouveau siècle de l’information qui tient de la vitesse des échanges et des cultures musicales, quelque chose qui nous lie au-delà des frontières, dans les plans discrets de musiciens punk d’ici qui vont jouer avec les bluesmen du Sahara, de jeunes musiciennes béninoises qui se retrouvent têtes d’affiche sur la BBC, ou d’un poète crooner australien qui échoue en région parisienne sur la banquette de fans du Velvet. Une histoire de rencontres et de voyages (l’agence de voyage Born Bad) qui forment la jeunesse (et tout le monde dans son sillage), tout simplement. Rencontre avec Guillaume Gilles, architecte et penseur du son chez Tonn3rr3/Bikaye. Partie 1. Continuer la lecture de « Tonn3rr3/Bikaye, partie n°1 : Guillaume Gilles (Tonn3rr3) »

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Objets du délit #2 : Prends le temps d’écouter, Chiens de Faïence, Patrick Lombe & Félon

Des objets musicaux comme s’il en pleuvait dans ma boîte aux lettres…

Comme vous ne suivez pas tout ce que j’écris pour Section 26 – si, si, je vous vois dans le fond de l’internet, près du serveur qui chauffe – la semaine dernière, j’avais employé les mots de « littérature grise fluo » à propos des livrets qui accompagnent les CD. Ça m’est resté en tête, je trouve l’expression super, modesto mio. De la littérature grise fluo, j’en ai reçu, cette semaine, par la Poste – il faudra que je parle un jour de mon rapport à cet ex-service public incroyable, les « PTT« , j’en profiterais pour parler des impôts aussi, comme quoi, depuis que je suis petit, je n’ai jamais entendu un homme politique parler des impôts en bien. Et c’est désastreux, selon moi. Continuer la lecture de « Objets du délit #2 : Prends le temps d’écouter, Chiens de Faïence, Patrick Lombe & Félon »

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Pleasure Principle, Buvez Le Poison (Born Bad)

Trois ans après un premier album très attachant, Paul Ramon, croisé chez Bryan’s Magic Tears, Skategang, The Dolipranes ou La Secte du Futur, revient sous le nom de Pleasure Principle, son projet personnel. Toujours publié par Born Bad Records (Forever Pavot, Star Feminine Band…), Buvez Le Poison confirme la place particulière du musicien dans la scène hexagonale actuelle. Faisant le choix de s’exprimer principalement en français, Pleasure Principle pratique une pop dansante bricolée aux horizons infinis. Enregistré à la maison, sans contrainte, Buvez Le Poison a gardé de l’approche DIY un goût pour l’expérimentation. Continuer la lecture de « Pleasure Principle, Buvez Le Poison (Born Bad) »

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Forever Pavot, L’Idiophone (Born Bad Records)

Mine de rien, cela faisait six longues années qu’Émile Sornin ne nous avait pas donné de nouvelles sous la forme d’un long format. Après Rhapsode en 2014, un début tonitruant, Forever Pavot revenait trois ans plus tard avec l’excellent et plutôt intrigant La PantoufleL’Idiophone, publié ces jours-ci (le 3 février 2023 pour être précis), chez Born Bad (Bryan’s Magic Tears, Star Feminine Band, Pleasure Principle …), semble formé le troisième jalon d’une trilogie. Depuis Le Passeur d’Armes, les obsessions de Forever Pavot pour les bandes originales françaises des années 60/70 se sont précisées. Il y a du François de Roubaix, du Michel Legrand, peut être même du Vladimir Cosma là-dessous. Continuer la lecture de « Forever Pavot, L’Idiophone (Born Bad Records) »

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Selectorama : Dorian Pimpernel

Dorian Pimpernel
Dorian Pimpernel, aux temps où ils faisaient des « photos de groupe », à priori vers 2014.

Si le groupe n’avait fait que de rares apparitions ces dernières années – leur plus récent album, Allombon, sorti chez Born Bad Records, date de 2014 – ce retour sur la scène du Paris Popfest s’annonce comme un espoir pour ceux, donnt nous faisons partie, qui chérissent la pop érudite et précieuse de Dorian Pimpernel. Nous avions envie de découvrir quelques pierres blanches qui balisent leur chemin, où la beauté mélodique prime par-dessus tout. Ce sont Johan Girard et Jérémie Orsel qui ont répondu à ce Selectorama. Continuer la lecture de « Selectorama : Dorian Pimpernel »

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Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records)

Les Calamités Born BadNotes à propos de la réédition des chansons des Calamités sur le label Born Bad

Dire que c’était un rêve d’écrire à propos du groupe de Beaune pour le fameux label, oui, carrément. Quand Jean-Baptiste Guillot m’a appelé, je crois qu’on devait être dans le premier confinement, j’ai eu du mal à réaliser. Un peu inconscient, j’ai dit oui. En même temps, j’avançais dans Les années Lithium et j’avais pris un peu d’assurance dans les entretiens téléphoniques notamment. Passer d’une histoire à l’autre, ça me permettait de ne pas devenir trop obsessionnel. Continuer la lecture de « Les Calamités, Encore ! (1983-1987) (Born Bad Records) »