Cinq ans, on ne s’en rend jamais bien compte, mais ça représente vraiment quelque chose – même si à l’échelle des fans de My Bloody Valentine, ça n’est toujours qu’une broutille (mais qu’importe en fait, puisque comme album dit « à guitares », Pornography avait déjà plié le game très exactement neuf ans et sept mois plus tôt). Cinq ans, donc. Ce sont, par exemple, les années passées à l’école élémentaire – où vous arrivez sans savoir lire et dont vous sortez dorénavant avec de la presque moustache. Cinq ans, oui. Soit 2020, une année où le COVID est encore réalité, où les Vinzelles n’existent pas, où je ne sais pas que je vais vivre une nouvelle expérience professionnelle – et d’autres nouvelles aventures aussi (et pas des moindres) –, une année où Martin Duffy et Terry Hall sont encore en vie, une année où je ne connais pas encore réellement Nicolas Sauvage – qui n’avait d’ailleurs publié que deux livres ! –, où ma fille est encore collégienne, mon fils encore en primaire et le PSG encore la risée de l’Europe footballistique (et oui, vous avez raison : il y a une vraie pointe de nostalgie dans ces derniers mots-là).
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Il y a quelque temps, en relisant des extraits d’un livre que j’avais rangé depuis trop longtemps au fin fond de ma bibliothèque, j’ai (re)découvert une phrase parfaite, ou plutôt une phrase que j’ai trouvée parfaite car elle disait en peu de mots exactement tout d’un de mes groupes de chevet – et même, sans doute, de la majorité des disques de ma discothèque : “Cette musique ressemblait parfois à de petits morceaux de cristal colorés et, quelquefois, c’était la chose la plus douce, la plus triste qu’on pût imaginer”. C’est 

Pourquoi ? Pourquoi, un beau jour, un disque se rappelle-t-il à votre bon souvenir, presque sans crier gare, sans que l’on en sache les raisons exactes ? Pourquoi un disque que l’on a écouté sans doute plus que de raison pendant un temps plus ou moins long, puis remisé (au mieux) au fin fond de sa discothèque ou (au pire) au fin fond d’un carton sans raison a priori valable se pointe-t-il donc, accompagné qui plus est d’une foultitude de souvenirs (plus ou moins incertains) pour mieux redevenir une bande comme originale de notre quotidien ? 
des nièces, des neveux. Toute la journée, toute la semaine, ils subissent la musique forcément cool qu’écoutent leurs parents ou les membres de leur famille avant que ces derniers n’écrivent quelques lignes ou des tartines pour Section26 – voire d’autres sites du même acabit. Alors, ces ados et pré-ados sont-ils déjà condamnés à écouter ce qu’on leur impose au presque quotidien ? C’est exactement ce que l’on va découvrir avec la septième sélection de cette deuxième saison : elle est l’œuvre de Louise, 16 ans, une jeune fille moins Sauvage que son patronyme ne pourrait le laisser penser.
Parfois, ça ne tient pas à grand chose une histoire d’amour. Surtout une histoire d’amour avec un disque. La story d’une amie sur un réseau social, un nom qui ne nous dit rien du tout comparé à un autre nom qui nous dit vaguement quelque chose – 