Comme pour toute œuvre de fiction, évoquer ce Presentable Corpse 002 conduit immanquablement à dresser deux portraits. Ici celui de l’auteur et musicien Jorge Elbrecht et celui du personnage auquel le premier prête sa voix d’angelot. Commençons par Jorge Elbrecht, même si l’on estime à raison que dans un monde idéal où la notoriété serait équivalente au talent, toute présentation relèverait du superfétatoire. Depuis plus de 15 ans, comme producteur au CV long comme le bras et reconnaissable entre mille, comme guitariste accompagnant les autres (dont un autre authentique génie) et surtout comme compositeur dans une multitude de projets, il a démontré qu’il sait tout faire, et surtout comme personne. Depuis Lansing-Dreiden, sorte de collectif obscur dont il est le seul membre avéré, le Costaricien installé aux États-Unis a obéi à la plus noble des ambitions, celle de réconcilier la pop et les expérimentations comme l’ont toujours fait ses musiciens préférés (et les nôtres). Continuer la lecture de « Jorge Elbrecht, Presentable Corpse 002 (O Genesis Recordings) »
Étiquette : Lieu : Etats Unis
Catégories sous surveillance
Sous Surveillance : Blue Ocean

Qui ?
Où?
Catégories chronique nouveauté
Triptides, Alter Echoes (Alive Records)
En une décennie, Triptides a construit une jolie discographie entre indie-pop et psychédélisme enjoué. Depuis l’inaugural Psychic Summer en 2011, le groupe a publié sept (huit avec la collaboration avec Winter) albums. Chacun affirme un peu plus la proposition de la formation désormais installée à Los Angeles. Si certains albums tendent à développer un son plus indie (Azur en 2015), les Américains semblent avoir trouvé un terrain de jeu dans l’exploration de l’héritage sixties. Alter Echoes ne fait pas exception à la règle. Ce nouvel album, publié par Alive Records (Hacienda, Radio Moscow, Left Lane Cruiser etc.), a cependant été enregistré en studio, au Boulevard Recording à Hollywood. Continuer la lecture de « Triptides, Alter Echoes (Alive Records) »
Catégories sous surveillance
Sous surveillance : Television Blonde

Qui ?
Gabe Beckles
Où ?
Cincinnati, Ohio, États-Unis.
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Catégories chronique nouveauté
KRGA, Moi St. (Hoser Records)
Il y a quelque chose d’immédiat et d’infiniment attirant dans le premier album de Ryan Krga. Une indéfinissable familiarité qui, dès que l’on cherche à poser des mots ou des références sur ce premier sentiment irrépressible de sympathie et d’intimité déjà partagée, fait resurgir quelques traits étonnants qui rappellent un peu Liam Hayes, cette étoile mystérieuse et légèrement toquée qui traverse épisodiquement l’espace-temps de la pop haut-de-gamme. Au-delà même des coïncidences géographiques – Chicago où ils résident tous les deux – on croit discerner une certaine communauté d’inspiration dans ces deux volontés, certes distinctes, mais qui semblent tendre avec la même énergie farouche vers des points de fuite assez similaires. Continuer la lecture de « KRGA, Moi St. (Hoser Records) »
Catégories mardi oldie
Opal, Happy Nightmare Baby (SST Records, 1987)
Les rêves sont tissés du même fil que les cauchemars ; David Roback et Kendra Smith ont dû en éprouver la joie et la douleur conjointe pour écrire, composer et chanter ce titre sombre et énigmatique. Happy Nightmare Baby est une balade entêtante douce-amère où se mêlent la voix rocailleuse et suave de Kendra Smith, la guitare confuse et ralentie de David Roback et un clavier lancinant et spectral qui définira bientôt le style néo-psychédélique californien de Mazzy Star. Étonnante cantilène ressurgie de ma mémoire à l’annonce du troisième épisode de liberté conditionnelle… Continuer la lecture de « Opal, Happy Nightmare Baby (SST Records, 1987) »
Catégories chronique nouveauté
Tim Cohen, You Are Still Here (Bobo Integral)
Il n’est jamais aisé de parfaire la spontanéité, de progresser dans l’imperfection ou de peaufiner le fragile. Représentant notable de cette culture indie-pop qui nous tient précisément à cœur pour cette capacité à ériger l’approximation en étendard de l’œuvre, Tim Cohen est parvenu à accumuler sous diverses appellations – The Fresh & Onlys, Magic Trick – une bien jolie collection de petits bibelots d’inconstance sonore, attachants du fait même de leur incapacité à procurer la plénitude, vacillant souvent d’un style à un autre – tantôt folk, tantôt garage ou psychédélique. Toujours enraciné dans les cultures musicales de son San Francisco d’attache, Cohen se risque, à l’occasion de ce sixième album solo, à canaliser davantage son inspiration foisonnante en conférant à ses créations une forme plus ambitieuse et plus aboutie. Continuer la lecture de « Tim Cohen, You Are Still Here (Bobo Integral) »
Catégories cover
The Reds, Pinks & Purples reprend « Chemtrails Over The Country Club » de Lana Del Rey

C’est ma fille qui n’arrêtait plus de parler d’elle, après l’avoir découverte au fil de ses écoutes sur Deezer, et m’avait demandé si je la connaissais – j’adore quand elle me demande si je connais un.e artiste et surtout, j’adore si c’est bien le cas… Je lui ai dit la vérité, que je n’avais pas vraiment accroché « à l’époque » – et sincèrement, à part mon léger snobisme d’alors, je ne comprends pas pourquoi parce que cette chanteuse avait quand même – et ce jusqu’à son nom d’artiste à consonance hispanique – beaucoup d’atouts pour me plaire (mon ami Hervé m’avait d’ailleurs bien dit que j’avais tort). Alors, pour un autre média, j’ai demandé le mois dernier à écrire la chronique du nouvel album de Lana Del Rey, sans doute pour impressionner (un peu) ma fille et aussi parce que j’en avais déjà entendu deux ou trois chansons, et c’étaient deux ou trois belles chansons, des chansons de peu, surtout habillées par un piano et une voix débarrassée de toute frime, en particulier celle qui allait donner son titre au disque – et oui, il n’est pas vain de préciser que Chemtrails Over the Country Club, c’est quand même un bel album, hein…