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Alaska y los Pegamoides, Grandes Éxitos (Hispavox, 1982)

Alaska y los Pegamoides, Grandes Éxitos (Hispavox, 1982)La Movida madrilène a animé frénétiquement l’entrée en démocratie de l’Espagne après la dictature franquiste. Cinéma, arts plastiques et musique : pendant quelques années, Madrid fut un peu le centre du monde. Ces saisons marquèrent profondément la création ibérique. Au milieu du maëlstrom, une place de choix doit être accordée à la lignée Kaka de LuxeAlaska y los PegamoidesParálisis PermaneteAlaska y Dinarama. En quelques années, la bande espagnole vibre du punk jusqu’à la new wave la plus moderne. l’histoire démarre en 1977 avec la formation Kaka de Luxe. Si celle-ci ne publie qu’un seul EP de son vivant (auquel il faut ajouter un album posthume), le groupe suscite des vocations. Fragilisé par des départs au service militaire, Kaka de Luxe disparait en 1979, non sans donner naissance à une nouvelle formation : Alaska y los Pegamoides. Continuer la lecture de « Alaska y los Pegamoides, Grandes Éxitos (Hispavox, 1982) »

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Daga Voladora, Los Manantiales (Lovemonk)

Ça tient parfois à peu de choses, les rencontres. Un retard de quelques minutes ; la recherche d’une rue, d’une adresse dans une ville inconnue ; un post sur un réseau social signé d’un “ami” qu’on suit depuis longtemps mais avec assez peu d’assiduité et qui lui-même poste avec encore moins d’assiduité sur un blog – oui, un blog ! – des articles sensibles dans la langue de Cervantes. Il y a quelques semaines, il a ainsi écrit au sujet du concert de Dean Wareham à San Sebastian, dans une salle nommée Dabadaba dont on a découvert l’existence grâce aux épatantes Melenas ; ce même Dean Wareham dont on a un temps caressé l’idée de sa présence aux Vinzelles et puis, non – et oui, j’imaginais déjà les premiers accords de la reprise de Ceremony… Mais le temps n’est pas aux regrets. Continuer la lecture de « Daga Voladora, Los Manantiales (Lovemonk) »

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Selectorama : Ibon Errazkin

Ibon Errazkin
Ibon Errazkin

Je pense que c’est une certitude : cet homme compte parmi mes artistes – compositeur et arrangeur en particulier – favoris. J’ai une tendance assez prononcée à la fidélité mais elle n’est pas aveugle non plus – ni sourde d’ailleurs. J’ai découvert Ibon Errazkin – ou plutôt le groupe dont il était la co-tête pensante avec la bassiste et parolière Teresa Iturrioz, Le Mans – au début des années 1990, une époque où nous étions tous les eux à l’orée d’une vie plus ou moins professionnelle – sans avoir la moindre idée de ce qui allait se passer. Enfin, lui avait quand même un peu plus de certitudes que moi (il multipliait même, les projets, comme Daily Planet ou Instrümental avec son ami Pez. Le Mans était déjà son deuxième groupe, après le projet Aventuras de Kirlian, quatuor masculin féminin à la carrière météorique et dont la musique faisait facilement passer The Pastels pour un croisement entre Def Leppard et Popol Vuh. Continuer la lecture de « Selectorama : Ibon Errazkin »

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La Casa Azul, Tan Simple Como El Amor (Elefant, 2003)

Elefant 2003 album pochette indie popDifficile d’imaginer la popularité de La Casa Azul par-delà des Pyrénées. Le groupe fondé par le mystérieux Guille Milkyway a pourtant démarré de la plus modeste des manières jusqu’à s’approcher, de très près, d’une participation à l’Eurovision. À la fin des années 90, le Catalan envoie ses démos à de nombreuses émissions de radios telles que Flor de Pasión, présenté par Juan de Pablos. Il est repéré et signé par Elefant (Le Mans, Family, Spring, les débuts de los Planetas…). En 2000 sort le mini-album El Sonido Efervescente de la Casa Azul (2000), celui-ci compile six morceaux des démos avec deux nouveautés. Le groupe sort finalement, Tan Simple Como El Amor, son premier véritable album, trois ans plus tard, toujours chez Elefant. Ce disque constitue une excellente porte d’entrée à l’univers chamarré de La Casa Azul. Il ouvre aussi sur une certaine idée de la musique pop espagnole, de la fin des années 90 et la décennie suivante. Continuer la lecture de « La Casa Azul, Tan Simple Como El Amor (Elefant, 2003) »

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Tequila, Rock and Roll (Zaphiro, 1979)

Les Madrilènes de Tequila traversent les époques et les pays. Leur musique appartient aux années 70 mais annonce les années 80, tandis que ses membres rassemblent l’Argentine, l’Espagne et leurs histoires respectives. En 1976, Ariel Rot et Alejo Stivel débarquent dans notre bonne vieille Europe. Cette année là, Isabel Perón est renversée par un coup d’état. Les deux jeunes musiciens fuit la dictature militaire (1976-1983) et rejoignent un pays fraîchement démocratique : l’Espagne. L’année précédente (1975), Franco décède. À la surprise générale, son successeur, le roi Juan Carlos 1er, accompagne l’Espagne dans une transition démocratique. Ce changement bouleverse la scène culturelle et musicale ibérique. Il donnera lieu, aux débuts des années 80, à la mythique movida Madrileña

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Los Planetas, Pop (RCA, 1996)

Il faut être quelque peu hardi pour nommer son disque Pop… Los Planetas s’autorisent cette fantaisie en 1996 pour leur deuxième album. Pourtant, tout reste à faire ou presque pour les Espagnols au mitan des années 90. Le groupe se forme quelques années plus tôt à l’Université de Grenade. Juan Rodríguez (Jota) étudiant en sociologie y rencontre Florent Muñoz, lui en cursus de droit. Les deux partagent un amour viscéral pour le Velvet Underground, mais aussi The Church et la littérature beatnik (Kerouac). Ils gravent plusieurs démos et se font remarquer dans des concours de groupes non signés (Diaro Pop, Disco Grande, Rock de Lux). RCA prend contact avec eux à l’époque, cependant la major est précédée dans les faits par le label madrilène culte Elefant (Family, Le Mans, La Casa Azul…). Continuer la lecture de « Los Planetas, Pop (RCA, 1996) »

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Los Negativos, Piknik Caleidoscópico (Victoria, 1986)

En publiant la compilation Nuggets en 1972, Lenny Kaye ne se doutait pas qu’une dizaine d’années plus tard de nombreux musiciens s’en revendiqueraient à travers le monde. Dans les années 80, une partie du monde underground vibre au son du garage et du psychédélisme. Partout la résistance s’organise. La culture compilation (Back from The Grave, Pebbles, Rubble, Perfumed Garden, etc.) explose tandis qu’un peu partout à travers le monde de jeunes gens prennent les guitares et enfilent leurs boots (talon cubain). Aux États-Unis, cette appétence pour les années soixante se manifeste autant à travers du british rhythm & blues puriste (The Crawdaddys), de la powerpop aux inflexions merseybeat (The Last) qu’une magnifique scène Paisley Underground (Rain Parade, The Bangles, Long Ryders etc.). Mais l’Europe n’est pas en reste. Continuer la lecture de « Los Negativos, Piknik Caleidoscópico (Victoria, 1986) »

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Michel Cloup kidnappé par Tiger Menja Zebra

Michel Cloup
Michel Cloup

Les Catalans de Tiger Menja Zebra nous envoient cette vidéo rude et drôle dans laquelle ils malmènent Michel Cloup. Association par dessus les Pyrénées entre activistes et amis du bruit, ça nous fait triper, parce que Michel Cloup y délivre un de ses meilleurs textes en toute décontraction, un texte rempli de phrases choc, inventaire en forme d’autodépréciation qui fait mouche et nous renvoie en miroir à tous nos travers, actualités, réseaux, ça casse, ça plie. On constate toujours avec joie, s’il fallait encore le rappeler, combien est important pour Michel Cloup ce travail de groupe, d’échange, de collaboration. L’énergie qu’il en tire et qui semble insatiable. L’interaction au cœur de son travail. D’ailleurs, Tiger Menja Zebra, c’est qui, tiens ?  Groupuscule de Barcelone, ils pratiquent un électro punk rock bien branlé, déluge sonique, EBM concassée, énervée qui peut rappeler aux vieux l’Atari Teenage Riot d’Alec Empire. Grosse giclée d’énergie pure projetée sur les murs et transformée en grafitti sonores et revendicatifs, ça doit bien suer dans les caves de Catalogne. C’est impeccable, concis, riche, on a envie de jouer à Genius, allez, verbatim. Continuer la lecture de « Michel Cloup kidnappé par Tiger Menja Zebra »