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Amanda Brown, The Unguarded Moment

L’ex Go-Betweens reprend un morceau de The Church et toute l’indé australienne souffle dans nos oreilles

Amanda Brown
Amanda Brown

C’est bien de trainer sur les réseaux sociaux un matin gris de vacances – presque un © Philippe Delerm. C’est bien parce qu’on apprend / découvre plein de choses – comme le fait qu’en mai prochain, Father John Misty va reprendre les chansons de Scott Walker sur scène à Londres ; ou qu’il existe de l’autre côté de l’Atlantique un duo masculin / féminin caché derrière le nom de The Lost Days qui a publié il y a à peine un mois un disque d’une exquise fragilité, In The Store – dix chansons jouées du bout des doigts et chantées du bout des lèvres en moins de 15 minutes ; et puis surtout, et ce grâce à un ami lointain perdu de vue depuis plus de dix ans, on apprend aussi qu’Amanda Brown a repris The Unguarded Moment de The Church – et là, ça fait beaucoup d’émotions en même temps pour notre petit cœur. On rembobine. Continuer la lecture de « Amanda Brown, The Unguarded Moment »

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Selectorama : I:Cube

I : Cube
I : Cube

Au siècle dernier, il avait terrassé les pistes de danse à l’orée de cette fameuse touche française avec un premier maxi renfermant le précieux remix de Daft Punk de son titre Disco Cubizm. Vingt-sept ans plus tard, revoilà Nicolas Chaix avec un nouvel album – le quatrième, si l’on ne considère pas comme tel son Live at the Planetarium (2006) et sa mixtape M Megamix (2012), sans oublier ceux signés avec son comparse de toujours Gilb’r sous le nom de Château Flight, immanquablement sortis sur leur vibrant label Versatile. Toujours aussi discret et excessivement passionné, il livre ici un album aux antipodes de la fête, où l’électronique s’épanouit non loin de ses racines ambient ou krautrock. Entièrement créé en improvisant sur ses machines (synthés, séquenceurs, boîtes à rythmes et divers effets), naviguant entre rêve éveillé et cauchemar contemporain, Eye Cube est peut-être son album le plus introspectif. Nous avions évidemment envie de découvrir quelques pierres blanches ramassées sur le chemin de ce cador de la musique électronique.

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Scott ou encore

L’auteur François Gorin explore les éclats et les errances de l’avant-gardiste Scott Walker

Scott Walker
Scott Walker

Lire Section26 a beau être un gage de qualité, il se peut que vous ne connaissiez pas (encore / bien) la musique de Scott Walker et que vous n’ayez jamais ouvert un ouvrage de François Gorin, journaliste de la chose musicale également romancier, pourtant déjà évoqué dans nos pages. Même dans ce cas, ce Scott Walker* est pour vous même si vous ne le savez pas encore. Continuer la lecture de « Scott ou encore »

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Cochon Double, En attendant de mourir (Hummus Records)

Comme souvent, ça commence par une invitation par mail de la salle semi-clandestine du coin, la meilleure, brillante et précieuse, par un lien vers un soundcloud ou un bandcamp, et puis l’illumination vient (ou pas) – d’ailleurs à ce propos, NB : c’est marrant comme le son d’un groupe peut convaincre quasiment dans la seconde, qu’il n’y ait pas besoin d’une écoute torturée pendant des heures, mais que l’envie d’aller plus loin se pose comme une évidence : traîner ses guêtres de vieux fonctionnaire (« en grève jusqu’à la retraite » est écrit sur un mur près de chez moi) parmi les étudiants des arts déco et les jeunes gens punks au RSA pour vérifier si le groupe tient la route en concert, tient les promesses de son enregistrement, et pas que. En général, j’avoue, comme je suis plutôt bon public, je suis vite émerveillé. Continuer la lecture de « Cochon Double, En attendant de mourir (Hummus Records) »

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Those Pretty Wrongs, Holiday Camp (Curation Records)

L’essentiel semble d’emblée condensé dans la grâce d’un titre. New September Song en l’occurrence, comme un clin d’œil presque trop évident adressé au poids de l’Histoire passée – September Gurls –  et une promesse de renouveau d’arrière-saison. Quelques mois après son soixante-dixième anniversaire, Jody Stephens aurait pu songer à savourer la tranquillité d’une retraite musicale bien méritée en se reposant paisiblement sur les lauriers du culte : personne n’aurait songé à l’en blâmer, encore moins à l’en extraire. Que le dernier membre survivant de Big Star consacre même une partie de son temps à entretenir le legs auquel il a lui-même apporté une contribution importante en assurant la codirection des studios. Continuer la lecture de « Those Pretty Wrongs, Holiday Camp (Curation Records) »

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Ulrika Spacek : « Les bons groupes à guitare se font rares »

Ulrika Spacek
Ulrika Spacek / Photo : Alain Bibal

Sans avoir durablement marqué les esprits, Ulrika Spacek a sorti deux bons albums de pop DIY avant de disparaître des radars en 2018. J’ai appris leur retour en tout début d’année via la playlist des nouveautés Section 26. Écouté par curiosité plus qu’autre chose, The Sheer Drop m’a littéralement bluffé. Le son énorme, le chant unique, l’écriture aventureuse. Mais surtout, tout semblait être mis au service des guitares, comme une déclaration d’amour à un artisanat qui souhaite réhabiliter les grandes heures de la pop indépendante. Mais avec une volonté d’avancer, de casser les barrières. Les titres de ce niveau, Compact Trauma les enchaîne les uns après les autres avec ce qui semble être une facilité déconcertante. Notre rencontre avec Rhys Edwards et Syd Kemp nous apprend pourtant que tout n’a pas été aussi simple qu’on ne le pense, mais le groupe en est ressorti grandi, fier d’un disque qu’ils meurent d’envie de défendre auprès de leur public, qui avec Compact Trauma, a de fortes chances de s’agrandir. Continuer la lecture de « Ulrika Spacek : « Les bons groupes à guitare se font rares » »

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Froid Dub, Deep Blue Bass (Delodio)

C’est comme une montre calculatrice que ta grande tante te ramène de l’empire du milieu au mitan des 80’s. Sauf qu’elle est possédée et enrichie par tout ce qui est arrivé depuis. Et que tu es prêt à défoncer des cartons de déménagement pour en retrouver immédiatement la trace. Où comme le jour de la mort d’Andrew Weatherall et que tu t’es évertué à réécouter tout 2 Lone Swordsmen* et que tu en as peut-être déduit que c’était le meilleur truc qu’il avait jamais fait. Où quand tu avais pensé que Trevor Jackson était Dieu et que Bosco étaient des mariolles, tu te prends la vérité en face, tu n’avais pas raison car tout est question de maturité, de dosage même dans l’excès inversé. Continuer la lecture de « Froid Dub, Deep Blue Bass (Delodio) »

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Simon Rowe, Everybody’s Thinking (Big Potato)

simon rowe everybody's thinkingQuand ils étaient jeunes, ils aimaient bien faire du bruit avec leurs guitares. Quand nous étions jeunes, nous avons parfois pris plaisir à les écouter. Au-delà de ces quelques réminiscences triviales, il n’y avait pas forcément grand-chose à attendre, en 2023, de ce qui ressemblait fort à une réunion d’anciens combattants du shoegaze organisée par un second rôle un peu vite oublié. Certes, le générique est éloquent. Ils sont venus, ils sont tous là, réunis autour de Simon Rowe pour apporter leurs écots, plus ou moins conséquents à celui dont ils ont croisé la route pour la première fois il y a plus de trente ans :  presque tous les ex-Chapterhouse dont Rowe fut l’un des membres fondateurs, Neil Halstead et Ian McCutcheon (Mojave 3) qu’il accompagna dans la deuxième moitié des années 1990 et même Hamish Brown (Revolver) à la basse. Cela prouve indéniablement que Rowe est un chic type à même de nouer et d’entretenir des amitiés musicales durables. Pas qu’il soit en mesure de publier, à cinquante ans passés, un premier album solo digne d’un intérêt considérable. Continuer la lecture de « Simon Rowe, Everybody’s Thinking (Big Potato) »