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I Like 2 Stay Home #2 : En Attendant La Reprise, Volume 1

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

« Et si on publiait des compilations pour égayer les journées de nos lecteurs pendant qu’il sont confinés ? » « Ça tombe bien, j’ai une compilation de reprises que j’ai faite pour la naissance de mon fils. La reprise, c’est un joli thème pour cette période un peu angoissante. » Voici donc le premier volume d’En Attendant La Reprise, une compilation qui n’était pas du tout prévue pour ces circonstances. Cinquante-deux (soit deux fois vingt-six, vous avez bien compté) citations et réinterprétations, qui entre deux mystères, suggèrent aussi que les choses belles n’ont jamais de fin. Continuer la lecture de « I Like 2 Stay Home #2 : En Attendant La Reprise, Volume 1 »

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#1 : The Sound Barrier, Excerpts fron The Suburbia Suite (1983, The Compact Organization)

The Sound Barrier sur le mur du jardin

A chacun ses gestes barrières. A défaut de pouvoir se barricader dans une suite du Normandy ou du Majestic, lieux emblématiques de l’enseigne fondée par feu Lucien B., ou de se lever et de se casser en toute impunité, on s’oblige à redorer le blason du chez soi, à polir l’harmonie du foyer, sis pour le coup aux confins de la Brie, dans cette zone floue entre banlieue et campagne – deux entités aptes à entrer en collision, au moins autant que les atomes de la famille nucléaire désormais assignée à résidence.
Parmi les gestes qui sauvent, reclus dans le bunker-bureau, celui de fouiller sans gants ni méthode dans les boîtes de 45 tours, et d’en extirper quelques vestiges oubliés. Ainsi ce (Excerpts from) The Suburbia Suite de The Sound Barrier qui tente de se rappeler à notre bon souvenir embrumé. Continuer la lecture de « #1 : The Sound Barrier, Excerpts fron The Suburbia Suite (1983, The Compact Organization) »

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I like 2 Stay Home#1 : 25 ans de RPM

Un mix thématique par jour à écouter en temps de confinement.

C’était il y a 25 ans presque jour pour jour. Le premier numéro de la RPM (qui en fait était le douzième – vous comprendrez pourquoi si vous suivez) atterrissait dans les kiosques à journaux et autres Maisons de la Presse avec quelques jours de retard – une tradition que le magazine a bien pris soin de respecter pendant plusieurs années. Aujourd’hui encore, je ne sais pas comment nous sommes arrivés à publier ce numéro et concrétiser ainsi un projet entériné en décembre 1994 dans un bar de la rue de Lappe, quelques heures après que Les Inrocks aient annoncé leur passage en hebdo et après avoir beaucoup bu (de margaritas, je crois).

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Fange, Pudeur (Throatruiner)

« On m’a connu raseur de murs, lécheur d’ordures, gicleur impur. Fuyant les fastes comme la peste. Traître à ma caste. Cafard céleste. »

Si les temps obscurs que nous traversons pouvaient trouver une bande-son à leur mesure, parions qu’ils se pencheraient avec mansuétude sur l’œuvre de ce groupe de Rennes, Fange. J’ai croisé leur route à Molodoi à Strasbourg, l’année dernière, alors qu’ils se lançaient, minuit passé, dans un concert impressionnant de tension et de maîtrise. J’ai pris le train en marche (et un peu dans la figure) avec leur album Punir sorti aussi en 2019. Pudeur, son successeur, sort en ce moment (en vinyle le mois prochain, si on est pas tous morts d’ici là) et possède ce même pouvoir à absorber la lumière, l’espoir et les sentiments, et à les réduire à de simples et douloureux stimuli corporels, des coups d’électricité dans la nuque, des palpitations du tympan, des vibrations dans le ventre, des remugles dans les intestins. Continuer la lecture de « Fange, Pudeur (Throatruiner) »

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Kevin Krauter, Full Hand (Bayonet/Differ-Ant)

Sans que l’on parvienne réellement à en identifier les causes, Toss Up (2018), le premier album solo de Kevin Krauter, s’était insinué dans la densité du quotidien jusqu’à figurer en bonne place dans l’intimité arbitraire des palmarès de fin d’année. Deux ans plus tard, le bassiste de Hoops reprend le fil de son discours musical là où il l’avait provisoirement interrompu. «  It’s embedded in my brain/That things will never change/The way it is, is the way things are/So deal with it«  annonce-t-il d’emblée sur Patience. On se le tient donc pour dit : l’inertie est ici de mise. Pour l’affronter, les instruments ne constituent qu’un recours insuffisant : quelques pistes de guitares et autant de claviers archaïques suffisent à tracer les contours des chansons que surligne la métronomie robotique d’une boîte à rythmes. Ils suffisent pourtant à nourrir une série de méditations contemplatives, entre une introspection dépourvue de complaisance et immersion rêveuse dans les paysages entraperçus depuis le refuge autarcique du home studio. Continuer la lecture de « Kevin Krauter, Full Hand (Bayonet/Differ-Ant) »

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Andrea Laszlo de Simone, Immensità (42 Records)

Échappant plutôt par le haut au narratif du renouveau de la pop italienne coincé entre San Remo et Sorrentino, Andrea Laszlo de Simone est suivi par quelques-uns de ce côté des Alpes depuis son Uomo Donna, album ample, gras et pourtant merveilleux qui s’imposait comme neuf malgré l’évidence de son ambition anachronique. Plutôt que de ciseler, potentialiser et photocopier son talent mélodique, le chanteur turinois délayait, aérait et laissait filer, entre les chansons, des longues plages de vie aux accents pastoraux. Je fus ainsi surpris un jour par le mode aléatoire qui fit se superposer Questo non è amore et Heart of the Country de Paul et Linda McCartney comme une naturelle association d’idées, un raccord cinématographique. Il y avait un romantisme archaïque dans Uoma Donna qui faisait revenir des images du Heureux comme Lazzaro d’Alice Rohrwacher (2018), des prolétaires des premiers Visconti, ou encore, plus récemment, du cinéma de Pietro Marcello. Une filiation paysanne et romantique qui, par son contre-point anachronique, rend le monde plus vrai. Continuer la lecture de « Andrea Laszlo de Simone, Immensità (42 Records) »

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Fin du monde : la bande originale

L’apocalypse zombie n’est pas encore là mais rien ne nous empêche d’écouter, de réécouter ou de faire découvrir Odessey And Oracle (des Zombies, justement), un disque de circonstance (une dernière merveille avant la fin) dont rigoureusement aucun extrait n’a été choisi pour cette mixtape à la fois paniquée et apaisante. Aux montagnes russes de l’incertitude, adaptons nos souvenirs, n’oublions pas de sourire, rendons hommage à Genesis P-Orridge, prophète des chaos passés et à venir qui nous a judicieusement quitté hier, et réécoutons, angoissés et amusés, tous les disques que nous aimons en prenant soin de nous. On va tous crever ? Et puis après, on verra bien.