Dans la préface l’élégance de la chute, Philippe Roizès commence par ces mots, « J’ai loupé Alain Kan. ». Il n’est pas le seul. Moi aussi, j’ai loupé Alain Kan, pour une raison toute simple : j’étais beaucoup trop jeune et provincial. Pour autant, il a toujours été là, sans que je le sache vraiment, quand j’écoutais avec obsession Minuit Boulevard, l’un des chefs d’œuvre de la musique française qu’il avait coécrit avec Christophe. Je me souviens d’ailleurs d’une interview où Christophe s’était mis à parler de cet homme, disparu sans laisser de traces en 1990 – Pas vu, pas pris – et dans son regard, j’y ai perçu une tristesse qui ne s’était jamais éteinte et qui m’avait troublé. C’est ça Alain Kan, une présence, un fantôme, qui apparaît, puis disparaît, sans que l’on sache pourquoi. Continuer la lecture de « Alain Kan, L’enfant veuf (Séguier) »