Même si on s’en doute toujours un peu, avec une sorte d’excitation un peu stupide mais toujours renouvelée plus de trente ans après, si l’on inclut ses débuts mirobolants au sein des Spacemen 3 (Playing With Fire – 1988, meilleur somnifère imagé de nos insomnies intoxiquées adolescentes et bien au-delà…), on ne sait jamais exactement ce que Jason Pierce va mettre dans sa boîte à musique. Continuer la lecture de « Spiritualized, And Nothing Hurt (Bella Union/Pias) »
Nous vous avions déjà parlé en mai dernier de Thoineau aka TH da Freak, phénomène slacker bordelais que nous avions placé dans notre rubrique Sous Surveillance. A la veille du Paris International Festival Of Psychedelic Music 2018 où il se produira à La Machine du Moulin Rouge avec ses 4 acolytes aux côtés de Cut Worms et Ariel Pink, nous leur avons demandé de quoi nous faire patienter : une sélection de 10 titres, mêlant essentiels et obsessions du moment. Chacun s’y est mis, et le résultat est plutôt fleuri !
Cut Worms à La Route du Rock le 18 août 2018 / Photo : Coralie Gardet
La vie de Max Clarke aurait pu prendre une tournure tout à fait différente : c’est en terminant ses études d’illustration à Chicago que l’américain, prêt à embrasser la carrière de graphiste qui l’attend, réalise que son passe-temps, l’écriture de chansons, est bien tout ce qui ne s’apparentera jamais pour lui à du travail. Après Alien Sunset, recueil de six balades au charme brut et hors du temps révélé l’année dernière, Hollow Ground, paru en mai sur Jagjaguwar, confirme le talent d’un fin mélodiste qui ne s’est, pour sûr, pas trompé de voie. Un premier album plus sophistiqué mais toujours aussi élégant, entre folk psychédélique et pop baroque, que l’américain présente sur scène avec de musiciens de choix, échappés le temps d’un été des joyeuses bandes de Woods et de Quilt. Quelques minutes avant leur représentation à La Route du Rock, c’est avec un peu de difficulté, le regard fixé au sol, que l’artiste introverti a accepté de s’ouvrir le temps d’un court entretien sur son succès inattendu, la poésie et la mélancolie qui l’habite.
Il n’avait pas joué à Paris depuis 3 ans : Ariel « Pink » Rosenberg sera en concert ce samedi 1er septembre à La Machine du Moulin Rouge, dans le cadre des 5 ans du Paris Psych Fest auquel nous allons consacrer quelques articles cette semaine. L’occasion est trop belle pour ne pas relire cette interview en forme de rétrospective (réalisée en 2014 à l’occasion de la sortie du luxuriant Pom Pom) et la chronique du récent Dedicated To Bobby Jameson (un grand merci aux copains d’Hartzine) qui nous autorisent à republier cette dernière).
Pour qui aurait eu la très excusable négligence de manquer les deux épisodes précédents – Dear Hamlyn, 2008 et Passerby, 2014 – il faudra peut-être surmonter un premier mouvement de répulsion agacée avant de s’abandonner aux délices charmants de ce troisième plan Luluc. Comme en témoigne le portrait photographique qui orne la pochette de Sculptor, Zoé Randell et Steve Hassett bon nombre des attributs physiques et esthétiques qui tendent à opérer comme autant de chiffons rouges agités devant les yeux exorbités des pourfendeurs de hipsters brooklynites : la barbiche soigneusement ébouriffée de Monsieur, la blondeur évanescente pour Madame, la production signée par leur voisin de palier Aaron Dessner (The National). Continuer la lecture de « Luluc »
L’œuvre de François de Roubaix (1939-1975) fait désormais partie des figures consacrées par toute une constellation de musiciens et artistes contemporains, au même titre que celle de Jean-Jacques Perrey, par exemple. A l’écart ou dans les marges de l’avant grade « officielle » et de son ambition radicalement moderniste, certains pionniers et expérimentateurs ont en effet pu façonner dès les années 1960/1970 les coordonnées esthétiques d’une pratique de l’électronique désormais omniprésente. Continuer la lecture de « François de Roubaix, Le Saut de l’Ange / R.A.S. (Transversales Disques) »