Pendant les six années qui séparent l’interview et la chronique que nous proposons de (re)découvrir ci-dessous à l’occasion de ses concerts de la semaine à La Villette Sonique et au TINALS, John Maus n’a publié aucun disque. En ce qui nous concerne, entre We Must Become The Pitiless Censors Of Ourself (2011) et Screen Memories (2017), la terre s’est presque arrêtée de tourner. Dans l’espace cosmique où l’intéressé vit retranché quand il quitte notre planète, il a récemment prétendu que seulement 10 minutes s’étaient écoulées (1). Il est vrai que John Maus, son art et son engagement n’ont pas changé d’un iota. Pour le reste, précisons que John Maus a eu le temps de se marier, de bricoler un synthétiseur modulaire, de mener à bien une session d’enregistrement dont sont sortis deux nouveaux chefs-d’œuvre (Screen Memories et le tout neuf Addendum) et de répéter ses chansons avec son frère et un véritable groupe pour des concerts toujours aussi spectaculaires, dont celui de ce samedi 02 juin, sur la scène Paloma du This Is Not A Love Song Festival. Continuer la lecture de « John Maus »
Catégories interview
Giorgio Poi
Comme je l’ai déjà dit ici dans un article ou dans mon top 2017, ou là-bas, à quelques rares Français croisés à son live, pas loin du lavabo bleu ou dans l’affable fumoir tagué de l’International – les chansonnettes de Giorgio Poi, bricolées à la Mac DeMarco entre deux vaisselles et une machine à laver, font partie de celles qui revisitent et surtout revitalisent la « it-pop » ou, si l’on préfère, l’italo-indie. Continuer la lecture de « Giorgio Poi »
Catégories festivals, interview
Sparks
Un chanteur androgyne à la voix haut perchée, un clone moustachu et inquiétant de Charlie Chaplin martelant sans sourciller sur son clavier une mélodie bubblegum : c’est l’image la plus marquante, parfois la seule, que l’on associe à Sparks. A moins qu’il ne s’agisse, francophilie oblige, des quelques séquences du clip de Tim Pope illustrant le tube Singing In The Shower (1989) co-interprété avec les Rita Mitsouko. Pourtant, au-delà de ces quelques impressions visuelles réductrices, ce duo californien fondé par les frères Ron et Russell Mael au début des années 1970 a su imposer, au fil de ses cinq décennies d’existence et de ses vingt-cinq albums, une empreinte profondément originale dans l’histoire de la pop. Continuer la lecture de « Sparks »
Catégories festivals, interview
The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid
Même au nom de la grande déflagration noisy pop qui sauva notre adolescence de la frustration et de l’ennui terminal, on saura gré aux frères Reid d’avoir eu la mesure, le recul et la décence nécessaire pour ne pas avoir tenté de nous infliger une bruyante et vaine tentative vengeresse de type Psychocandy II, la mission. Étrangement familier, mais doté de son propre mystère au-delà d’une nostalgie qu’on peine grandement à évacuer tout à fait, Damage And Joy aura finalement prouvé qu’ils avaient encore quelque chose à nous montrer. Et sur scène, la magie opère encore, sans volonté de nuire mais sachant encore doser et le bruit et l’émotion. Les cris de joie et les yeux embués qu’on a pu voir à la dernière Route du Rock ou à Rock en Seine peuvent en attester. On attend donc encore avec impatience les frères Reid le Vendredi 1er Juin sur la scène Flamingo du This Is Not A Love Song Festival à Nimes, à minuit passé. Continuer la lecture de « The Jesus And Mary Chain : les personnages clés de Jim Reid »
Catégories chronique nouveauté
The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian)
L’univers réserve parfois des connexions insoupçonnées, comme tomber sur un tweet d’un label espagnol que nous suivons à propos d’un groupe américain, sur lequel nous avons écrit il y a quelques années déjà. Merci donc aux Barcelonais de Discos de Kirlian de nous permettre de nous rappeler au bon souvenir des Yetis d’Allentown en Pennsylvanie. Continuer la lecture de « The Yetis, Little Surfer Girl (Discos de Kirlian) »
Catégories portrait
Ben Folds – J’entends plus la guitare
Même ses admirateurs les plus inconditionnels ont dû, au fil des ans, finir par s’incliner devant le poids écrasant des évidences. Cela fait bientôt dix-sept ans – Rockin’ The Suburbs, 2001 – que Ben Folds n’est pas fichu d’enregistrer un album intégralement réussi. Entre facilités d’écriture et fausses bonnes idées inabouties (les collaborations successives avec Nick Hornby ou Neil Gaiman, la reformation du trio des origines, la tentative à moitié convaincante de fusion néoclassique avec yMusic en 2016), le pianiste surdoué est devenu une sorte de spécialiste du mi-cuit, un prince du verre à moitié vide. Alors que sa discographie semble de plus en plus s’enliser dans une forme de routine, quelles raisons reste-t-il de s’enthousiasmer à l’approche d’un de ses rares concerts parisiens ? Continuer la lecture de « Ben Folds – J’entends plus la guitare »
Catégories interview
Bernard Estardy – Les formules magiques du Baron (1ère partie)
En 2018, le nom de Bernard Estardy (disparu en 2006) revient sur toutes les lèvres, comme à l’époque où l’on s’arrachait ses services d’ingénieur du son / arrangeur de génie. Remercions Born Bad et Gonzai d’avoir publié coup sur coup, à un mois d’intervalle, deux compilations qui permettent de remettre en lumière le génial talent de producteur du « Baron de Méhouilles », également surnommé le « Géant », titre du livre que lui a consacré sa fille Julie, à paraître en septembre. Continuer la lecture de « Bernard Estardy – Les formules magiques du Baron (1ère partie) »
Catégories chronique nouveauté
Sleep, The Sciences (Third Man Records)
La trajectoire de Dopesmoker (2003), le précédent album de Sleep, est édifiante. C’est à elle seule un chapitre entier de l’histoire du metal. Après leur deuxième LP, le remarquable Holy Mountain (1992), le trio signe chez London Records. On leur promet une liberté artistique totale. Ça tombe bien, Chris Hakius, Al Cisneros et Matt Pike sont alors en train de composer un morceau d’une heure. Continuer la lecture de « Sleep, The Sciences (Third Man Records) »