RadioMentale, Global Techno, Happy Hour ou Audio, des titres qui rappelleront sans doute quelques grands moments de Radio FG à ceux qui commençaient à s’intéresser aux musiques électroniques au tout début des années 90, à un moment où les ondes étaient l’un des rares moyens de se tenir au courant. Jean-Yves Leloup fut un temps rédacteur en chef de la station parisienne, tâche qu’il assura aussi dans les colonnes de l’un des rares magazines dédiés au genre dans les années 90 : le précurseur Coda, bien avant les titres actuels auxquels il lui arrive aussi de collaborer. Il a également été l’un des premiers à tracer un lien entre art vidéo, art contemporain et techno à travers quelques expositions, et en prépare actuellement une prochaine pour le printemps 2019 laconiquement nommée Electro, à la Philharmonie de Paris. Cette rentrée marque aussi la sortie de Techno 100 chez Le Mot et le Reste, ouvrage somme sur les disques essentiels de la dernière révolution musicale -entre tubes, raretés et nouveautés -, qui connait une étourdissante seconde jeunesse depuis quelques années. A cette occasion, un Selectorama à forte puissance rythmique, où Leloup nous livre dix morceaux phares, parmi ses préférés. Continuer la lecture de « Selectorama : Jean-Yves Leloup »
Nombreuses furent les machines à marquer l’histoire de la musique pop de ces cinquante dernières années, mais incontestablement, le Minimoog Model D a une place à part dans le panthéon du genre. Il est, à bien des égards, la matrice de la révolution sonore à l’œuvre dans les années soixante-dix. Au delà d’un principe révolutionnaire, il y a le son unique et fantastique d’un instrument pensé pour les musiciens. Cela peut sembler peu parlant (pour le moment) mais le Minimoog a défini dans les grandes lignes à quoi devait ressembler un synthétiseur analogique soustractif monophonique. Des règles encore d’actualité en 2018 ! Continuer la lecture de « Machines #2 – Minimoog : The Model D »
Il y a un an pile, 26 journalistes d’un même magazine claquaient ensemble la porte de leur maison, laissant un intrus avec les clés. Un geste fort, dans la foulée du départ du rédacteur en chef et de son adjointe deux mois plus tôt. Trois semaines après, nous sortions Mushroom, soit quelques jours avant Noël. 64 pages de retrouvailles avec ceux qui ont créé le titre, et d’articles que nous avions chacun envie de publier, dans cet esprit libertaire du fanzine que nous étions à nos débuts. Certains d’entre nous pensaient que la période n’était pas la meilleure, qu’on allait se ramasser une fois les fêtes passées… Et puis non. Continuer la lecture de « Il y a un an pile… »
Ils racontent que leur histoire commune est née d’une rencontre fortuite dans le hall d’un studio canadien. Difficile pourtant de retenir la thèse du simple aléa tant, pour l’occasion, c’est bien le destin qui semble avoir pris les traits du hasard. Elle, on la connaissait surtout pour sa participation au super-groupe de son oncle, Carl Newman, au sein duquel elle était d’abord apparue en remplaçante de luxe de Neko Case, avant d’affirmer de plus en plus nettement son statut de titulaire indispensable. Quant à lui, les six albums publiés de manière trop souvent confidentielle par la formation protéiforme dont il assure depuis 2006 la direction exclusive n’ont cessé de révéler ses talents hors du commun de songwriter et d’arrangeur. Continuer la lecture de « Frontperson, Frontrunner (Oscar St. Records) »
Ce n’est qu’avec la sortie de Parallel Universe Blues, sixième album de Papercuts, que j’ai découvert la dream pop de Jason Quever et le talent inouï de ce touche-à-tout californien. Tandis que j’écoutais Luna, Beach House ou The Mantles, c’est dans les studios d’enregistrement de ces derniers que le producteur s’affairait. Après quatre ans consacrés à la musique de ses pairs, il se recentre enfin sur sa propre production et, sans doute nourri par ces collaborations au sommet, délivre un album si actuel qu’il est naturellement passé pour celui d’une formation émergente auprès de mes oreilles profanes. Continuer la lecture de « Papercuts, Parallel Universe Blues (Slumberland) »
Je n’avais jamais envisagé de tomber amoureux d’Elizabeth Fraser. En 1990, alors que paraissait Heaven or Las Vegas, le sixième album de ses Cocteau Twins, mon cœur n’avait d’ailleurs jusque là chaviré que pour deux êtres : la jeune Magali, petit fantôme aux boucles noires qui, son amour innocent sous le bras comme un doudou, hantait le souvenir de mon cinquième anniversaire, et la blonde Elisabeth, qui m’avait littéralement sauvé de la noyade en cours de natation quatre ans plus tard, à qui j’avais littéralement promis ma vie, et qui avait littéralement disparu un matin, sans sommation, happée par les limbes de la mobilité professionnelle parentale. Continuer la lecture de « I Wear Your Ring – Cocteau Twins »