Land of No Junction est le premier album de la nord-irlandaise Aoife Nessa Frances qui n’est pas une complète inconnue puisqu’elle a fait ses armes dans le courant des années 2010 en tant que moitié du duo confidentiel shoegaze Princess qu’elle formait alors avec son frère. Du shoegaze des débuts, la chanteuse a conservé ce phrasé aérien mais a troqué les atmosphères vaporeuses pour un retour appuyé à ses racines folk. Pour cela, elle s’est entourée du talentueux guitariste Cian Nugent, à la production et cosignataire d’une bonne part des compositions, dont on comprend à l’écoute du disque que l’apport a été significatif. Continuer la lecture de « Aoife Nessa Frances, Land Of No Junction (Ba Da Bing Records) »
« On connaît tous les arrangements de tous les morceaux, on connaît tous les enchaînements du DJ, on peut même jouer au guitar hero, on sait mimer les parties de synthé «
Le plus court chemin, la fameuse voie du désir, du musicien vers le cinéma serait donc la comédie musicale, via le court-métrage. Barbara Carlotti passe derrière le miroir en adaptant sa chanson la plus imagée, en plus d’être la plus évidemment autobiographique : Quatorze ans est présente sur mon album préféré de la dame, L’amour, l’argent, le vent(2012) et raconte son adolescence passée à danser dans des petites boîtes de nuit de Corse. Continuer la lecture de « FAME 2020 : Quatorze ans de Barbara Carlotti »
Depuis plus d’une trentaine d’années, Felix Kubin élabore une œuvre parmi les plus iconoclastes de la scène électronique allemande. Creusant une esthétique kraftwerkienne à la théâtralité rétro-futuriste encore plus marquée, son travail a pu s’imposer en jouant sur quelques motifs obsessionnels orchestrés au gré d’une discographie pléthorique et de prestations scéniques joyeusement décalées, comme en à témoigné un passage mémorable au festival BBmix à Boulogne en 2013. Continuer la lecture de « FAME 2020 : Felix in Wonderland de Marie Losier »
De l’amitié entre le photo-reporter Seamus Murphy et la singer-songwriter PJ Harvey, nous savions déjà qu’il en avait résulté un album de cette dernière (Let England Shake en 2011) mis en images par une série de courts films réalisés par ce dernier. Cet album ajoutait une corde inattendue à l’arc discographique de la mythique recluse du rock britannique qui, parmi les multiples masques souvent introspectifs égrenés au fil de sa solide carrière, nous offrait cette fois-ci un visage tourné vers une observation grave mais poétique du monde extérieur, sous la forme d’un portrait de l’Angleterre qu’on ne savait pas encore pré-Brexit. Continuer la lecture de « FAME 2020 : A Dog Called Money de Seamus Murphy, avec PJ Harvey »
Le film commence. L’image est plate, sans contraste et bruitée ad nauseam. Je me dis alors que la vidéo sur bande est décidément ce qui est arrivé de pire à l’image animée ; c’était mieux avant la VHS, le Beta et le Hi-8 et ça sera aussi mieux après. Dès les premières secondes, je suis agacé par ce que je pense être du maniérisme de vidéaste. Les images défilent. Le désert. Des immeubles éventrés par des obus. Des rues envahies par les ordures. Des ruines modernes. Des ruines antiques. Le soleil. Et ce vent brûlant, chargé de sable qui gifle le pays et balaye au passage mes a priori esthétiques. Continuer la lecture de « FAME 2020 : Khamsin de Grégoire Orio et Grégoire Couvert »