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The Factory All Stars

Hier, un message de Dave Haslam sur son compte Twitter rappelait que le 21 mai était le jour anniversaire de l’ouverture de La Haçienda, à quelques jours d’une autre célébration plus funeste, celle des quarante ans de la mort du chanteur de Joy Division. Au moment presque où nous tous sommes allés de notre hommage ou pensée à Ian Curtis – je me suis d’ailleurs rendu compte que le culte voué à sa seule personnalité était redevenu prégnant et donc, gênant –, je me suis replongé dans la discographie du label Factory, quinze d’existence, mais tant de vies changées. À ce moment-là, je me suis souvenu de cette publicité de 1985 où il était inscrit « It isn’t only Lowlife who record for Factory ». Triple dose d’humour pince-sans-rire très mancunien et bien sûr, génial, si tant est qu’on ait les clés, je vous l’accorde. Alors, autant dire qu’à l’époque, cette publicité n’a pas dû remplir son rôle. Continuer la lecture de « The Factory All Stars »

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Other Lives : « Tout sauf du folk avec des cordes ! »

Other Lives
Other Lives / Photo : Walle & Taylor Grey

C’était il y a un peu plus de deux mois, le 5 mars 2020. Autant dire dans un autre espace-temps, à moins qu’il ne s’agisse d’une galaxie lointaine. Je crois que je m’étais déjà abstenu de serrer la main de Jesse Tabish, négligemment affalé, pieds nus, sur le sofa parisien qui lui servait de support. Mais nous avions encore pu causer, sans masques ni filtres, de cet quatrième album d’Other Lives, For Their Love (PIAS) dont la sortie, initialement prévue pour le mois d’avril, s’est retrouvée différée et diluée. Un premier coup en virtuel, un second temps pour le solide. Qu’importe après tout puisque, quelque soit le support et la saison, ces dix chansons amples et majestueuses confirment la profondeur de leur empreinte dans un quotidien délité. A la fois plus organiques et plus richement arrangés que leurs prédécesseurs, les titres de ce nouvel album s’appuient sur l’évocation des grands mythes culturels américains pour mieux restituer certaines des réflexions les plus intimes qu’a jamais livrées leur auteur. Une dualité fascinante et qui méritait bien quelques éclaircissements. Continuer la lecture de « Other Lives : « Tout sauf du folk avec des cordes ! » »

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Selectorama : Tim Burgess

Tim Burgess / Photo : Cat Stevens

Il est loin, le temps des premiers Charlatans. L’inépuisable Tim Burgess sort I Love The New Sky demain, son cinquième disque solo. Mi pop mi expérimental, ce nouvel album est la synthèse parfaite de ses trente années au service de la pop. De l’hommage appuyé au Boys Don’t Cry de The Cure sur Empathy For The Devil au subtil mariage électro acoustique de Laurie, Tim Burgess donne l’impression de ne rien s’être refusé. L’envie de se faire plaisir est palpable, mais la sagesse le fait rester dans la retenue. C’est cet équilibre qui fait de I Love The New Sky un album réussi. L’enthousiasme et la passion de Tim Burgess ont récemment contribué au succès des listening parties qu’il a organisé sur Twitter pendant le confinement. Pendant ces sessions d’écoute où il est souvent possible de discuter avec les artistes eux-mêmes, Burgess est capable de vanter son amour du Boat To Bolivia de Martin Stephenson & The Daintees comme du Love de The Cult. Cet éclectisme musical et sa soif de découverte transpirent dans ce Selectorama. Il y a quelques années certains indie kids arboraient un t-shirt “Who the fuck is Tim Burgess ?”. Cet homme mériterait que plus personne ne se pose cette question. Continuer la lecture de « Selectorama : Tim Burgess »

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Sous Surveillance : Flennen

Flennen, compile 8 sur cassette.

Qui ?

Une fois n’est pas coutume dans cette rubrique, il s’agit cette fois d’un label et collectif basé à Berlin qui compte dans ses rangs : Denes, Oskar, Anne-Sophie, Julius, Phuong, Martin, Alex, Julia, Jann… qui jouent ensemble ou séparément dans Pigeon, Gilb, Noj, Benzin, Aus, AI, Dee Bee Rich, Die Wande, AG Form, Go Lamborgini Go, Itaca… (Liste non exhaustive)

Quoi ?

Des fanzines et concerts pour commencer dès 2014, mais aussi des sessions vidéos pour les groupes des membres du collectif (Molde, Pigeon ou Mellie récemment)
Quatre samplers digitaux transformés en compilations cassettes avec la crème des groupes allemands, mais aussi étrangers, allant du post punk au hardcore tranchant et cinglant jusqu’à la pop plus expérimentale faite dans sa chambre.
De façon ponctuelle, sortie de quelques EP’s très intéressants (Schanell, Mellie) et LP’s (Liiek, Pallets).
Flennen prouve et montre que l’Allemagne (Stuttgart, Hambourg, Leipzig notamment) et particulièrement Berlin offre une belle alternative à la musique électronique en terme de scènes, labels, disquaires (Späti Palace, Bis Auf Der Messer, Static Shock, What’s Difference Does It Make….) et de lieux de concerts (Der Autobahn, Shockoladen, Internet Explorer, Zukfunt Am Ostrkreuz, Tennis Bar, Monarch, West Germany…)

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Ich Bin, Obéis ! (Replica)

Il y a plusieurs mois, j’ai partagé un très bon repas, relativement bien arrosé, avec deux anciens membres de Ich Bin, Laurent B. et Julien V. Lors de cette soirée tranquille, dans un appartement mansardé et chaleureux du Faubourg National à Strasbourg, je leur ai fait part de mon rêve de rééditer leur classique, Obéis ! en cassette, pour mon fanzine naissant Langue Pendue. Bien sûr, je les interrogeai sur ce qu’ils avaient gardé comme souvenirs de leur aventure au sein de cette étrange formation aux exploits sporadiques, que j’avais suivis à l’époque, de très près (cf. Papivole #5). J’ai évidemment, dès le lendemain, regretté de ne pas avoir enregistré la conversation, les anecdotes toutes plus hilarantes les unes que les autres se succédant à une allure échevelée : concerts précipités ou à moitié foirés dans des lieux improbables, fans extrêmes, vidéos perdues, tensions internes, idées farfelues, agitations, rixes, tout un concentré de la vie d’un groupe, surpris par l’ampleur des retours, sur un projet qui n’était à la base que parallèle, une passade imprévue. Continuer la lecture de « Ich Bin, Obéis ! (Replica) »

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Le Culte de Curtis

Master de la première cassette enregistrée en décembre 77, contenant « Ideal For Living » de Warsaw, qui deviendra Joy Division, vendu lors d’une vente aux enchères organisée par Peter Hook en mars 2019.

Le suicide de Ian Curtis le 18 mai 1980 ressemble à un jeu de miroirs. Le culte morbide autour du chanteur de Joy Division, au-delà de l’évolution musicale de New Order, est longtemps resté sinon minoritaire, tout au moins sous-jacent. En 1985, le journaliste Michka Assayas assiste à Manchester au tournage du vidéoclip de The Perfect Kiss par le réalisateur américain Jonathan Demme avec à ses côtés, le grand Henri Alekan en tant que chef opérateur. The Perfect Kiss (“My friend, he took his final breath/Now I know the perfect kiss is the kiss of death”) sort le même jour, le 13 mai 1985, que la centième référence du label Factory, Low Life, troisième album de New Order, qu’il contient : une première pour le quatuor. Continuer la lecture de « Le Culte de Curtis »

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#45+3 : Joy Division, Love Will Tear Us Apart vs. Girlschool, Nothing To Lose (Factory vs. Bronze, 1980)

Girlschool / Joy Division, Nothing To Tear Us Apart.

« Le hard rock, c’est comme la Ligue Communiste Révolutionnaire. Ce qui est grave, ce n’est pas d’y passer, mais d’y rester. »

(Anonyme, Congrès de l’Hay-les-Roses, novembre 1979)

« She wears denim wherever she goes /
Says she’s gonna get some records by the Status Quo /
Oh yeah oh yeah »

(Teenage Fanclub, The Concept, novembre 1991)

Qui prétend qu’en mai 1980 je portais une veste à patchs ? Une Rica Lewis sans manches, délavée comme il faut, et constellée d’« écussons » – c’est ma mère qui coud, c’est ma mère qui cause. AC/DC, Judas Priest, Thin Lizzy, Rainbow et Trust« L’élite est entrée sans préveniiiir !!», faudra ensuite s’échiner à la faire sortir fissa.
Eric frime, il est le seul à arborer un Motörhead grand format au dos de la sienne, ce qui lui permet à coups d’Umlaut de faire le malin en cours d’allemand. Parfois la Singer peine et cale. Faut finir le boulot à la main, on saisit l’intérêt du dé à coudre. Continuer la lecture de « #45+3 : Joy Division, Love Will Tear Us Apart vs. Girlschool, Nothing To Lose (Factory vs. Bronze, 1980) »

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Deuxième Division

Ian Curtis est mort il y a 40 ans jour pour jour. Et si ce n’était jamais arrivé?

Joy Division et Kurtis

Ils ne s’étaient jamais reformés et s’il a accepté, c’est uniquement pour permettre aux autres de mettre un peu de beurre dans leurs épinards : le groupe qu’ils ont formé après son départ n’a jamais connu de succès et a fini par se séparer, faute de combattants. Un parcours totalement inverse au sien, puisqu’il bénéficie aujourd’hui aussi bien d’une immense crédibilité que d’un compte en banque enviable. Pourtant, qui aurait misé, à l’aube des années 80, sur ce chanteur épileptique qui semblait porter sur ses frêles épaules toute la misère du monde ? Ian Curtis envisage aujourd’hui la chose avec philosophie. Dit qu’il a eu la chance, après des débuts laborieux, « d’être au bon endroit au bon moment », et qu’il ne regrette aucun choix qu’il a pu faire. Y compris celui de reformer Joy Division quarante ans après avoir quitté le navire.

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