
Catégories seasons greetings
This was 2020, now go to 2021.

quotidien pop moderne since 1991
Série à la périodicité (parfois) hasardeuse, notre Jeudi Cover nous tient beaucoup à cœur. Elle nous a paru comme une évidence à la suite de Approaching Perfection, l’album hommage que nous avons spontanément initié à la mémoire de David Berman. Ainsi, chaque semaine, nous tentons de publier une reprise inédite d’un artiste que nous aimons en lui laissant un choix total sur l’objet, la fin et les moyens. Étonnamment, et malgré la somme de travail que cela représente, de nombreux musiciens se sont déjà pliés au jeu en rendant leur version d’une chanson qu’ils admirent – probablement parce que ces derniers, comme nous tous, ont découvert des artistes par l’intermédiaire d’adaptations de chansons méconnues. Cette chaine nous semble l’une des plus belles qu’a offerte la pop depuis ses début et demeure à nos yeux un perpétuel sujet d’émerveillement. Voici donc quelques exemples de notre modeste contribution à cette grande histoire de transmission en 22 morceaux choisis.
Celle qui a chanté, deux ans avant la loi Veil, l’absence de mots pour dire la chair, avait un nom. Le nom des bois et des choses sauvages. Elle avait aussi un nez « trop » grand, une frange « trop » longue et portait de larges robes afghanes. Elle était de celles qui refusent le jeu de la séduction et la soumission aux codes masculins. Elle était aussi une des premières autrices-compositrices-interprètes dans un paysage essentiellement moustachu. Éduquée au maniement de la voile, au respect des éléments, timide mais tenace, Anne Sylvestre écrivait pour les gens qui écoutent leur cœur se balancer au rythme de leurs sensations, de leurs émotions. Elle composait pour ceux qui comprennent les bruits infimes des grelots, elle était une femme, amoureuse, désirante, gémissante, ensorceleuse, une femme qui cherche un mur pour pleurer et finalement une mère fabuleuse. Continuer la lecture de « Porteuse d’eau »
L’articulation entre les années 70 et 80 reste un moment particulier de la musique rock occidentale. Délimitée entre l’explosion du punk (1976) et l’assimilation des synthétiseurs par la pop mainstream (vers 1982-1983), cette demie douzaine d’années a, rétrospectivement, une saveur particulière. Qu’ils soient branchés machines ou sur les plus traditionnelles guitares électriques, nombreux furent les groupes en quête de nouveauté, contestant souvent l’héritage de leurs grands frères et, particulièrement, les déclinaisons progressives du rock. En parallèle du futur inventé par Kraftwerk et sa cohorte de disciples (Human League, OMD) ou la New Wave menée par SIRE depuis le CBGB (Talking Heads, Blondie), d’autres formations n’hésitèrent pas à se réapproprier le passé, notamment les années cinquante (Stray Cats, The Meteors) et soixante. Deux revivals secouent l’Angleterre à la fin de la décennie : le 2-Tone et le mouvement Mod.
Continuer la lecture de « The Vapors, New Clear Days (1980, United Artists) »
En cette fin d’année, il est plus que légitime de rendre une nouvelle fois hommage à Glenn Donaldson. Outre ses trois albums (dont le renversant You Might Be Happy Someday) et son très bel EP qui ont adouci 2020, ainsi que la magnifique reprise de The Monkees qu’il nous a offerte, il s’est aussi illustré comme un précieux prescripteur. Ainsi, c’est au détour de sa brève (mais essentielle) rubrique Failure Of All Pop sur le site Free Form Freakout que nous avons découvert le catalogue du label franciscanais Paisley Shirt et parmi celui-ci, la précieuse cassette du Free Advice de Cindy. Un disque qui a depuis reçu de nombreux suffrages dans nos rangs et ailleurs au point d’être édité en vinyle chez Mt.St.Mtn. et de profiter ces jours-ci d’une distribution européenne par l’intermédiaire du label britannique Tough Love. Continuer la lecture de « Cindy, Free Advice (Paisley Shirt, Mt.St.Mtn., Tough Love, Hidden Bay) »
Pour la plupart, 2020 aura été l’année du sempiternel, de la temporalité d’enfer, de l’éternel recommencement, du dimanche ininterrompu et de la mise en abîme. Pour autant, à y regarder de plus près, dans cette longue succession du même, un curieux phénomène s’est joué. Chaque jour n’étant pas l’exacte copie du précédent, mais le fruit d’une lente et subtile altération, comme ces photocopies de photocopies successives qui laissent entrevoir un spectre dans le décor d’origine délavé au fil du processus. Je reste curieux de savoir vers quelle folie ce confinement prolongé aurait fini par nous plonger – mais peut-être aurons-nous la chance de le savoir en 2021…
Pour en finir avec 2020, voici une sélection de reprises choisies pour leur qualité de perversion du modèle original et vaguement ordonnées pour mimer la progression vers l’absurde que nous avons connue jour après jour, semaine après semaine et mois après mois.
Continuer la lecture de « Le club du samedi soir #28 : En attendant la reprise, Vol. 3 »