Christine, pour la vie.

Christine McVie

Moins connue que sa camarade Stevie Nicks, Christine McVie n’en fut pas moins un membre essentiel, un véritable pilier même, de l’histoire de Fleetwood Mac. Elle vient de nous quitter, le 30 novembre 2022 à l’âge de soixante-dix neuf ans. Née à Bouth dans une famille de musiciens (un grand père organiste, un père professeur de violon), la Britannique Christine Perfect s’initie au piano dans l’enfance. Dans les années soixante, elle rejoint la bouillonnante scène british blues (Yardbirds, Spencer Davis Group, Alexis Korner’s Blues Incorporated, John Mayall and the Bluesbreakers…). Elle intègre alors, à l’orgue, Chicken Shack en 1967. Elle compose le premier single du groupe (It’s Okay With Me Baby) et écrit une part importante des titres originaux des deux premiers albums, en alternance avec Stan Webb. Musicienne accomplie au jeu très blues, Christine Perfect est aussi une chanteuse très appréciée. Sa voix rauque propulse la reprise I’d Rather Go Blind dans le top 20 britannique. Chicken Shack, signé sur Blue Horizon, tourne régulièrement avec une autre formation du label : Fleetwood Mac. Christine y rencontre le bassiste John McVie. Les deux amoureux se marient ensemble en 1969. Christine McVie quitte Chicken Shack et fait régulièrement des apparitions dans le Mac avant d’en devenir une membre officielle en 1971. Si les guitaristes changent régulièrement (Peter Green, Danny Kirwan, Bob Welch), la section rythmique (Mick Fleetwood, John McEnvie) et Christine McVie maintiennent le groupe en vie pendant la première moitié des années soixante-dix. La formation exsangue, tente sa chance sous le soleil clément de la Californie. La folle décision se révèle être une excellente idée. Avec l’apport du couple Buckingham/Nicks, l’attelage transatlantique va connaître une période de succès sans précédent. C’est la naissance du Fleetwood Mac chéri par tous les américains de sept à soixante-dix sept ans. En 1977, Rumours marque particulièrement les esprits. Disque de couples en lambeaux, Christine McVie y signe quelques unes de ses compositions les plus mémorables. Songbird est une ballade acoustique déchirante tandis que You Make Loving Fun évoque sa relation adultère avec Curry Grant, éclairagiste du groupe. Pour ne pas électriser l’atmosphère, elle prétendra à son futur ex-mari qu’elle y évoque son chien… Surtout, Don’t Stop devient un classique du répertoire du groupe très apprécié des fans. La chanson marque la mémoire collective américaine. En 1992, Bill Clinton l’utilise même pendant sa campagne présidentielle. Fleetwood Mac passe plutôt bien le seuil critique des années quatre-vingt notamment grâce aux compositions, toujours inspirées, de Christine McVie. Sur Mirage elle co-écrit le tube de l’album (Hold Meavec Robbie Patton), tandis qu’elle offre les mémorables Everywhere (#14 au chart général US) et Little Lies (#4) à Tango In The Night, dernier grand succès du Mac, en 1987. Elle participe aux deux albums suivant du groupe mais prend par la suite ses distances, revenant sporadiquement épauler ses camarades. Peu importe, la place de McVie chez les très grands était déjà réservée. Plus discrète que Stevie Nicks, Christine McVie a pourtant été, peut-être, le membre le plus constant et régulier de Fleetwood Mac, capable d’écrire des chansons à même de maintenir la popularité du groupe dans ses moments les plus critiques. Elle est désormais parti rejoindre d’autres étoiles dans les cieux ; la sienne restera longtemps brillante et vive tant son talent et ses qualités musicales étaient rayonnants.


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