Alors que sort ces jours-ci Cracker Island, le huitième album (conseil au passage : écouter en boucle Silent Running et recommencez) d’un vrai faux groupe (ou d’un faux vrai groupe) dont on pouvait légitimement penser il y a deux décennies qu’il ne serait qu’une parenthèse récréative dans le parcours d’un gars ressemblant de plus en plus alors au Dutronc des sixties mais qui n’avait pas encore multiplié les identités et les projets – pour s’y retrouver, se plonger dans l’excellent ouvrage de Nicolas Sauvage, Damon Albarn, L’Échappée Belle – , voilà qu’on se rappelle que l’on a fait partie de ces quelques privilégiés qui au début du printemps 2001 filaient à Londres via l’Eurostar pour assister au tout premier concert de Gorillaz. Continuer la lecture de « Gare au Gorillaz »
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Air décroche la lune
L’une de mes grandes spécialités, c’est de perdre de vue des gens bien / cool / sympas / (sur)doués… Parfois, la chance me rattrape, et je les retrouve (avant bien sûr de les reperdre à nouveau de vue, mais c’est une autre histoire). Comme d’autres, j’ai découvert Air en 1995 avec la compilation Source Lab-, qui bien sûr avec le recul, fait figure d’acte de naissance de cette scène que les Britanniques baptiseront french touch. C’était aussi le début du hip-hop abstrait (beaucoup plus classe que le trip-hop) et le proche retour du easy listening (mais nous savions déjà que Burt Bacharach était à lui seul supérieur à quatre Beatles) et dans ce contexte-là, je me souviens avoir beaucoup aimé j’ai aimé les six minutes alanguies de Modulor Mix. Et puis, un an plus tard (à peu près) j’ai adoré le maxi Casanova 70, sa pochette discrètement sortie des années 1970, la ligne de basse entêtante du morceau éponyme, les claviers crépusculaires sur lesquels se prélassaient Les Professionnels. Je n’en suis plus très sûr mais je crois que c’est pour ce disque que Les Inrocks ont publié une photo du groupe. Une photo qui… Continuer la lecture de « Air décroche la lune »
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Modern English, les années folles
Il y a des albums dont on a pensé, des années durant, qu’on était seul à les aimer. À les chérir. Seul ? Pas tout à fait. Il y avait aussi les copains, les copains de la résidence de la banlieue ouest. Au sommet de nos hit-parades imaginaires, il y avait ce disque et je ne sais plus exactement comment on l’a découvert – peut-être grâce à Thierry, comme souvent ; peut-être grâce à Bernard Lenoir et Feed-Back, comme toujours – et le concert des Bains-Douches à Paris diffusé en direct un soir de fin d’été 1982 mais écouté un peu plus tard sur cassette vierge (comme, dans le désordre, les prestations de Depeche Mode, Cocteau Twins ou Tears For Fears…). After The Snow, donc. Continuer la lecture de « Modern English, les années folles »
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Gerard Love période Lightships (2012)
Une décennie de recul et ce qui n’était encore, à sa sortie, qu’un très grand album de plus, une étoile tout particulièrement scintillante au firmament bien garni de la galaxie Teenage Fanclub s’est presque transformé en signe avant-coureur. On connaît désormais la suite, les péripéties, la rupture finale – digne et peut-être définitive. En ce printemps 2012, Gerard Love manifestait ses première velléités d’autonomie. Avec cette modestie et cette discrétion habituelles qui ont sans doute contribué, à chaud, à limiter le retentissement de l’événement. Dix ans plus tard, donc, comme pour mieux accompagner ses premières incursions sur scène en solitaire quatre ans après le divorce, Electric Cables, le premier et, à ce jour l’unique, album de Lightships ressort en vinyle chez Geographic. C’est toujours aussi beau et voici ce qu’il en racontait à l’époque. Continuer la lecture de « Gerard Love période Lightships (2012) »
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Lawrence dans tous ses états
Alors que Go-Kart Mozart devient Mozart Estate, retour sur le début d’une parenthèse qui aura duré finalement plus de 20 ans
Il y a un mois jour pour jour, l’homme était de retour sur une scène parisienne, pour le même festival – le Paris Popfest – et dans la même salle – le Hasard Ludique – où il avait donné son dernier concert français quatre années plus tôt. Sous une nouvelle identité – adieu Go-Kart Mozart, bonjour Mozart Estate –, le toujours fascinant Lawrence a décidé de bousculer les règles parfois absurdes qu’il s’est longtemps imposées à lui même : pour la première fois d’une histoire commencée à la toute fin des années 1970, il ne s’interdit pas de jouer des chansons de son précédent projet. Rien de bien surprenant cela étant car si les musiciens ont changé – un gars au clavier qui sort tout droit du Human League de 1982, un guitariste qui aurait pu jouer avec Adam Ant –, le propos lui n’est pas si différent : des chansons montées sur ressorts électroniques et riffs électriques pour porter des slogans qui claquent, dans lesquels Lawrence martèle ses obsessions, ses craintes, son second degré et embrasse la société par le petit bout de sa lorgnette. Continuer la lecture de « Lawrence dans tous ses états »
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Codeine, When I See The Sun (Boxset – Numero Group)
Même si c’est la stricte ou la triste vérité, il serait réducteur et malhonnête de ne voir rétrospectivement en Codeine que le groupe qui a énoncé les bases d’un genre (Slow-core ou Sad-core) qui, constituant l’acte de naissance d’un certain rock américain des années 90 à nos jours (Low, Bedhead, Red House Painters, Idaho, Spain) et même au-delà (Diabologum, Mogwai) n’a pourtant jamais ou trop rarement été reconnu à sa juste valeur. Continuer la lecture de « Codeine, When I See The Sun (Boxset – Numero Group) »
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Lawrence, Mozart (Estate) et la manière
Alors qu’il répète à l’envi qu’il préférerait “devenir clochard plutôt que de reformer ses anciens groupes”, cet homme nommé Lawrence s’est choisi un nouveau patronyme – adieu Go-Kart Mozart, bonjour Mozart Estate et est sur le point de réaliser un vinyle 25 cm, Relative Poverty, pour le Disquaire Day du 4 novembre prochain. Surtout, il est de retour à Paris, dans le cadre, comme il y a quatre ans, du Paris Popfest au Hasard Ludique. Et puisqu’il ne cesse de rééditer les albums de son groupe de légende (quatrième ou cinquième fournée, on ne compte plus), l’occasion était trop belle pour ne pas revenir sur l’émission de radio qu’il avait préparée, avec setlist manuscrite à l’appui, pour l’éphémère radio du label Domino. C’est il y a environ onze ans et ça avait donné ça… Continuer la lecture de « Lawrence, Mozart (Estate) et la manière »
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Suburbia, We Are From Surburbia (Kwaidan Records / Pop Lane)
Pendant plusieurs années, ça a été notre Danceteria, notre Haçienda, notre Heavenly Sunday Social… Ça a été l’endroit où les weekends n’avaient même plus temps d’exister tellement ils passaient vite. Ça a été l’endroit des rencontres, des ruptures, des expérimentations (“Une pinte de whisky orange, vraiment ?!”), des décisions d’une nuit qui allaient parfois changer toute une vie. C’est Robert et Nicolas – peut-être Robert ou Nicolas, mais qu’importe – qui ont découvert le lieu, sans doute à la rentrée 1997, qui ont invité Florence, Marc et Denis à l’émission de radio que la RPM avait sur Générations – un samedi matin, alors parfois c’était assez proche du chaos –, qui ont eu l’idée de “Et si on faisait des soirées ?”
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