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The Vaselines, Enter the Vaselines (Sub Pop/PIAS)

Alors que que les activistes de la boutique de disques de Glasgow, Monorail, menés par le toujours pertinent Stephen Pastel, lancent une collection baptisée The Glasgow School (les plus érudits d’entre nous se souviennent alors du disque compilant les brillants balbutiements d’Orange Juice publié par Domino) avec une nouvelle compilation de The Vaselines chez Sub Pop, voyons ce qu’Étienne Greib pouvait bien dire du tandem écossais en 2009 dans notre bien-aimée maison mère, la RPM. Continuer la lecture de « The Vaselines, Enter the Vaselines (Sub Pop/PIAS) »

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Moloko : Le temps, c’était maintenant

Róisín Murphy et Mark Brydon / Moloko
Róisín Murphy et Mark Brydon / Moloko

À la charnière des XXe et XXIe siècles, il y eut une ribambelle de disques — ou de chansons et/ou remixes – qui ont définitivement démocratisé les influences de la house sur la musique pop (et vice versa). Entre l’inusable Missing d’Everything But The Girl, les productions de The Chemical Brothers ou les tics eighties de Jacques Lu-Cont (pour faire bref), il y eut aussi les deux hymnes lascifs et hédonistes signés Moloko. Derrière le nom emprunté à la boisson fétiche des très mauvais garçons d’Orange Mécanique, se cachaient depuis Sheffield, l’Irlandaise Róisín Murphy et l’Anglais Mark Brydon, bricoleurs de sons qui se sont retrouvés presque malgré eux sous le feu des projecteurs et des boules à facettes et paillettes. Alors que la chanteuse sort ces jours-ci un nouvel album épatant – le bien nommé Hit Parade – et que son ancien alter-ego a lui disparu des radars, retour en deux temps (une interview réalisée en l’an 2000 et la chronique par Estelle Chardac de la compilation Catalogue, parue en 2006) sur le parcours en dents de scie du tandem. Continuer la lecture de « Moloko : Le temps, c’était maintenant »

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Alpha, À L’Ombre de Nous

Alpha / Photo : Ramón Escobosa, Paris, 1997.

Voilà l’été. Le temps de l’insouciance pour les plus jeunes ; celui de la mélancolie pour leurs ainés – c’est à peu près ainsi, même si hâtivement résumé. Ça tombe bien. Parce qu’il y a un tout petit peu plus d’un quart de siècle, Massive Attack imaginait un label que l’on promettait à un très bel avenir et dont le nom et le mot d’ordre n’avaient pas laissé insensible la rédaction de la RPM canal historique – derrière de faux airs d’érudits qui la ramènent, il y avait beaucoup trop d’âmes sensibles : Melankolic se proclamait “glad to be sad”. Le programme était parfait, il ne restait plus qu’à la bande son d’être à la hauteur… Et entre nous, on n’en espérait pas tant. Parmi les première références, a paru l’album inaugural d’Alpha, un projet né à Bristol – au moment même où tous les projets semblaient naitre à Bristol – des cerveaux d’Andy Jenks et Corin Dingley, mélomanes taille XXL qui avaient décidé d’écrire les chansons parfaites pour tenir compagnie à notre spleen idéal. Continuer la lecture de « Alpha, À L’Ombre de Nous »

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Sparklehorse, cet homme nommé cheval

Mark Linkous / Sparklehorse
Mark Linkous / Sparklehorse

Alors que doit sortir en septembre prochain un album inédit de Sparklehorse, Bird Machine – supervisé par Matt Linkous, frère de…, et sa femme Melissa –, souvenirs d’une première rencotre avec ce génie cabossé. C’était au siècle dernier… C’était même au mois de mai 1998. Une chaleur folle, et la photographe Mélanie Elbaz, enceinte et presque sur le point d’accoucher, m’accompagnait pour ce qui était peut-être son premier voyage de presse RPM. Londres respirait au ralenti, la France n’était pas encore championne du monde et je ne pouvais certainement pas deviner que je vivrais un jour en Auvergne où j’exercerais les activités d’enseignant – et aussi de barman aux Vinzelles. Je pensais d’autant moins à l’avenir que le présent était bien plus que suffisant : j’étais payé pour rencontrer des personnes qui me transportaient – héros d’adolescence ou nouveaux maitres d’une scène en perpétuelle (r)évolution. Parmi ces derniers, Mark Linkous était l’un des plus mystérieux – et l’un des plus admirés, par Radiohead en tête. Un charisme bohême désarmant, un parcours déjà accidenté – au propre comme au figuré – et des chansons enregsitrés sous le nom de Sparklehorse dont la beauté noire laissait planer quelques doutes quant à la notion d’espoir… Pourtant, en ce jour de printemps étouffant, je n’aurais jamais imaginé la destinée que se réservait cet homme au sourire bancal et aux rêves de normalité. Malgré son overdose qui l’avait condamné à la chaise roulante durant six mois, je ne pensais pas qu’un jour de fin d’hiver 2010, il se tirerait une balle en pleine poitrine. Il a visé le cœur. À l’image de ses chansons… Continuer la lecture de « Sparklehorse, cet homme nommé cheval »

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Blur, retour vers le futur

Un nouveau single surprise, The Narcissist, moment parfait pour jeter un oeil dans le rétroviseur de la carrière du groupe

Blur
Blur, back in the days.

Voilà qui est rassurant. À l’heure des Internets tout puissants, de l’info qui circule avant même qu’il ne se soit passé quoi que ce soit, il est encore possible de garder un secret. Si l’on savait depuis le mois de novembre 2022 que Blur revenait sur le devant des scènes européennes, l’annonce de la sortie d’un nouvel album le 21 juillet prochain, The Ballad Of Darren, annoncé brillamment par le morceau The Narcissist, a à peu près surpris tout le monde. Continuer la lecture de « Blur, retour vers le futur »

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Seymour Stein, le chant des sirènes

Le mogul du son new-yorkais, des Ramones à Madonna est parti. Interview rétrospective de 2014.

Seymour Stein
Seymour Stein

Seymour Stein a tiré sa révérence début avril, quelques semaines avant ses 91 ans, après avoir inventé, sinon le punk en signant les Ramones, au moins le terme de “new wave” pour permettre aux disques stigmatisés “no future” de passer à la radio. New-Yorkais responsable dans les années 1980 aux États-Unis du succès de la moitié des meilleurs artistes britanniques, des débutants Depeche Mode à celui, posthume, de The Smiths, immortalisé en 1998 par une chanson de Belle & Sebastian sur l’album The Boy With The Arab Strap, voici l’interview d’une légende parue dans la RPM canal historique à l’été 2014. Quatre ans avant la publication par St. Martin’s Press de son autobiographie Siren Song, rédigée par un compatriote journaliste Gareth Murphy et au sous-titre à rallonge désormais ironique, The Autobiography of America’s greatest living record man : spotter of rock talent from The Ramones to Madonna.
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Blind Test : Bertrand Bonello

Bertand Bonello
Bertand Bonello / Photo : Philippe Quaisse – Unifrance

En 2014, Bertrand Bonello risquait gros : un biopic consacré à Yves Saint Laurent, où le regretté Gaspard Ulliel brillait par sa noirceur, présenté en grandes pompes au Festival de Cannes ; la même année ou sortait un second film sur le même sujet réalisé par Jalil Lespert. Quelques films plus tard (le controversé Nocturama en 2016, où la dérive d’une bande de jeunes se confronte au terrorisme ; Zombi Child (2019), où il réinvestissait le film de genre et Coma l’an dernier, une fiction sur une crise sanitaire confrontée au prisme d’images d’internet), il n’a cessé d’explorer les dérives collectives, les effets de masse, les fascinations équivoques. Au moment de la sortie de Sound Of Bonello où le cinéaste révèle des compositions la plupart inédites créées par lui-même pour ses films, nous avions envie de vous partager ce blind test de 2014, où on découvrait alors ses obsessions musicales. Continuer la lecture de « Blind Test : Bertrand Bonello »

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Jarvis Cocker & Richard Hawley, Sheffield stars (2001)

Jarvis Cocker & Richard Hawley
Jarvis Cocker & Richard Hawley, 2001 / Photo : Philippe Lévy

Nous n’avons pas vécu dans les années 1960, cette décennie à laquelle est liée une citation passée dans les annales. Et pourtant. De temps à autres, mes amis et moi nous nous disons la même chose : “Si tu te souviens de ce qui s’est passé, c’est que tu n’étais pas là…” Ça tombe bien. Nous savons tous que cet instant a existé. Et je sais que je pourrai convoquer un nombre assez impressionnant de témoins qui sourient benoitement à l’évocation de ce seul endroit – l’Espace Couleurs –, mais je suis à peu près certain que personne ne pourrait évoquer un moment précis de cette soirée-là. Bien évidemment, je ne sais plus du tout comment Robert a découvert l’endroit, comment il a réussi à négocier que certains samedis, lorsque nous étions DJ au Pop In voisin, nous investissions le sous-sol de ce bar-restaurant africain dès la fermeture de notre QG préféré, une pièce au sol de dalles blanches à laquelle on accédait par un escalier étroit et où il faisait toujours très chaud. Mais vraiment très chaud – il me semble même que parfois, des gouttes coulaient sur les murs.  Continuer la lecture de « Jarvis Cocker & Richard Hawley, Sheffield stars (2001) »