Catégories coverÉtiquettes , , , , ,

Èlg reprend “Something Big” par Jim O’Rourke (qui reprend Burt Bacharach) (inédit)

Portrait du musicien Èlg
« Soudain, un inconnu vous offre des fleurs ». Èlg / Photo : Hélène Bernard

Au jeu des costumes et des masques, Laurent Gérard a.k.a. Èlg est très fort. Preuve en est car, qu’il soit cavalier seul ou en bande organisée (par exemple au sein d’Orgue Agnès ou d’Opéra Mort), il sort depuis plusieurs années de son chapeau de magicien démons et merveilles, autrement dit des bandes-sons intrigantes et à géométrie variable qui ravissent les oreilles en mal de révélations soniques sous forme d’inattendu. Ici musique-de-film (courez voir Les Particules de Blaise Harrison sorti en 2019) ou là tête-de-radio (écoutez un peu pour voir les 10 épisodes d’Amiral Prose), il s’amuse à se laisser aller à l’onirisme le plus délirant, tout en cris ou en murmures, et bâtit un tout fait des bris de glace d’un espace-musique en ruines. Quoi de plus normal alors qu’il nous propose aujourd’hui d’écouter, tel un Dr. Frankenstein facétieux (le titre était initialement sorti sur une compilation du label Vilain chien), une reprise d’une reprise entre quatre z’yeux bleus chers à notre cœur. Sous les visages de Bacharach et d’O’Rourke donc, « j’avais envie d’y injecter un peu de robotisation sensuelle et quelques harmonies plus mélancoliques » — nous dit-il. Something big ? Eurêka !

Continuer la lecture de « Èlg reprend “Something Big” par Jim O’Rourke (qui reprend Burt Bacharach) (inédit) »

Catégories coverÉtiquettes , , , ,

Sinaïve reprend « Move On Up » de Curtis Mayfield… et le transforme en « Mont Olympe » (inédit)

« Homme, es-tu capable d’être juste ?
C’est une femme qui t’en fait la question. »
Je ne sais pas si j’ai tout bien compris de l’idée derrière le terme de « craduction » qui m’a été soufflé par l’admirable traductrice Fanny Quément, avec qui nous échangions autour de la traduction de textes de chanson, anglo-saxonnes notamment. Il s’agirait de partir du texte d’origine et de ne pas en tenir compte ou si peu, tout simplement. Quand j’ai eu la possibilité de discuter tranquillement avec Calvin du groupe Sinaïve, nous avons devisé sur la possible édition d’une cassette qui verrait le groupuscule strasbourgeois s’aventurer sur le terrain de l’album de reprises. En toute confiance vis-à-vis de l’agilité du groupe (j’ai écrit tout le bien que je pensais deux à trois reprises dans Section 26, ici, ici, et ), je ne m’attendais pas à les voir s’aventurer sur le champ miné de l’adaptation, plus périlleux dans le sens où il s’agit de traduire dans sa langue des idées, un style, une musicalité. Évidemment, avec toujours un coup d’avance, j’aurais dû le deviner, Sinaïve a enregistré ce déroutant Move On Up de Curtis Mayfield qui ainsi « craduit » devient Mont Olympe, soit un savant essai, croisement fou entre l’agilité féline du tube du compositeur américain et un texte brûlant d’Olympe de Gouges, femme politique sous la Révolution Française, ce qui, vu d’ici, ne devait pas être une mince affaire : elle finit guillotinée, comme beaucoup. Admirable, comme tous les pas de côté du jeune groupe de Strasbourg, quartier gare, dont on est les premiers groupies. La suite des surprises, reprises, sur une petite cassette en cours de fabrication, dont on reparlera sans doute.

Catégories coverÉtiquettes , , , , , , , ,

Richard Robert reprend “Just One Kiss” de The Cure (inédit)

Je ne sais plus quel artiste avait déclaré cela, mais c’était dans un vieux numéro des Inrockuptibles – la formule bimestrielle, je crois : pour résumer, il affirmait que les chansons réussies étaient celles que l’on pouvait jouer à l’aide d’une simple guitare acoustique, débarrassées des enluminures de la production, libérées des arrangements, toujours splendides même quand elles s’offraient ainsi dans toute leur nudité. Sans bien savoir pourquoi, je trouvais cette image très belle, d’autant plus que, quelques semaines ou mois plus tard, je découvrais l’immense reprise de Bizarre Love Triangle par Devine & Statton : une guitare, donc, et la voix si blanche d’Alison métamorphosaient un maelstrom des dancefloors en une comptine d’une fragilité exquise, destinée à celles et ceux dont le cœur doute toujours un peu. 

Continuer la lecture de « Richard Robert reprend “Just One Kiss” de The Cure (inédit) »

Catégories coverÉtiquettes , , , ,

TJO reprend « Cruel Summer » de Bananarama

TJO, aka Tara Jane O’Neil

J’ai une hypothèse : on finit toujours, un jour ou l’autre, par croiser le chemin de Tara Jane O’Neil. Au hasard d’une performance, d’un film ou d’un concert plus ou moins confidentiel, ou bien au détour d’une compilation faite par un total inconnu, dont vous ne savez absolument rien mais que vous voudriez encore aujourd’hui remercier mille fois pour vous avoir un jour permis d’écouter obsessivement un seul et même disque une année toute entière ou presque.

Continuer la lecture de « TJO reprend « Cruel Summer » de Bananarama »

Catégories coverÉtiquettes , , , , ,

Holy Shit reprend « Tomorrow » de The Durutti Column (inédit)

Matt Fishbeck (Holy Shit)

Il y a quelques semaines (autant dire dans une autre vie – c’était au mois de mai je crois), j’ai déjà écrit toute ma fascination pour l’Américain Matt Fishbeck, un esthète comme on n’en croise plus aucun dans l’univers de la musique pop, taillé dans l’étoffe d’un héros d’un film de Pasolini – si tant est qu’il y ait des héros dans les films de Pasolini, mais c’est une autre histoire. Une fascination qu’est venue nourrir ce matin, presque au réveil (Matt Fishbeck est de ceux qui font attention au décalage horaire, une qualité assez rare pour être soulignée), la réception d’une reprise via un lien YouTube. Mais reprise n’est sans doute pas le mot le plus juste. Il s’agit plutôt d’une relecture.

Continuer la lecture de « Holy Shit reprend « Tomorrow » de The Durutti Column (inédit) »

Catégories coverÉtiquettes , , ,

EggS reprend « Three Whishes » de Television Personalities (inédit)

EggS / Photo : Photo : Maëlys Favory

Rendre hommage à un groupe n’est jamais chose aisée, qui plus est quand ladite formation s’appelle Television Personalities, dont tout le monde connaît l’engouement souterrain. Un aficionado français répondant au nom de Pastel de Nada sur son label Jour de Pluie a eu l’excellente idée, pendant le confinement, de réunir 25 formations ou projets solo (Belgique, France, Australie, Royaume Uni, États-Unis) pour proposer une compilation hommage. Avec l’aide de Et Mon Cul C’est Du Tofu ? pour l’Europe et Paisley Shirt Records aux USA, ce beau projet verra le jour pour la fin de l’année. EggS, quatuor parisien dont l’amour pour les TVP’s est bien connu (d’eux, déjà) nous gratifie d’une reprise de Three Wishes, un single paru en 1982 extrait de They Could Have Been Bigger Than The Beatles, enregistrée en prise live sur Tascam. Exercice réussi haut la main, on a donc hâte d’avoir le support physique entre les mains.

Catégories coverÉtiquettes , , ,

Radio Hito reprend «Dommage que tu sois mort» de Brigitte Fontaine (inédit)

Radio Hito / Photo : Vasantha Yogananthan.

Navigatrice aux ports d’attache et aux talents multiples, Y.-My Nguyen développe depuis plusieurs années des propositions sonores singulières qui tentent de trouver le lien juste entre le calque sensible d’un cheminement personnel et celui d’existants d’une diversité surprenante. Elle a sorti sous le nom de Radio Hito en mars dernier Non Solo Sole, son premier album cassette sur le label animé par TG Gondard, MIDI Fish, qui conjugue avec élégance — et souvent en italien — la voix des poètes et la sienne, et qui fait dialoguer nappes électroniques et mélodies savantes de claviers en lutte tendre entre l’ombre et la lumière. Elle ressuscite ici le plus grand poète vivant après Artaud et Rimbaud, c’est-à-dire Brigitte Fontaine, avec cette reprise de Dommage que tu sois mort.

Catégories coverÉtiquettes , , , , ,

Ariel Pink reprend « Maniac » de John Maus (ou presque)

John Maus et Ariel Pink en 2018

D’accord, cette version tient plus du palimpseste que de la reprise. Ici, Ariel Pink a composé une nouvelle mélodie, réenregistré la basse, ajouté un omnichord, écrit de nouvelle paroles sur le clavier du premier hit de son ami John Maus. Il y a fort à parier que cette version, qui illustre le tout récent documentaire d’Alex Moyer TFW No GF, sera présente sur le troisième volume des fameuses compilation Oddities Sodomies qui accompagnent la série de rééditions des premiers disques du Californien. Et si le cœur vous en dit vous pouvez également visionner la récente interview (laborieuse au début, délirante à la fin) accordée aux joyeux drilles Big Stream.