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Ariel Pink’s Haunted Graffiti – La couleur tombée du ciel

Ariel Pink

Quinze années ont passé depuis leur sortie sur le petit label d’Animal Collective, leur beauté crépusculaire reste intacte et leur pouvoir de fascination aussi mystérieux. Les trois « premiers albums » d’Ariel Pink’s Haunted Graffiti (The Doldrums, House Arrest et Worn Copy) font l’objet d’une réédition salutaire et luxueuse chez Mexican Summer. Toutefois, le silence qui les accompagne en 2020 semble aussi coupable que celui qui a entouré leur naissance en 2004. Continuer la lecture de « Ariel Pink’s Haunted Graffiti – La couleur tombée du ciel »

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Pole 1, 2 et 3 (Mute Records)

Redécouvrir aujourd’hui le travail de Stefan Betke, et plus précisément sa trilogie fondatrice Pole 1 (1998), Pole 2 (1999) et Pole 3 (2000), c’est en quelque sorte faire retour sur un moment de l’histoire des musiques électroniques allemandes dont l’une des principales caractéristiques pourrait être celle d’un travail autour de l’abstraction et du minimalisme. Que l’on évoque les propositions electronica ou IDM des labels Mille Plateaux et Raster Noton, ou encore le conceptualisme dancefloor de Kompakt, la micro-house des labels Perlon ou Playhouse, l’austérité formelle était en effet de mise.

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Ich Bin, Obéis ! (Replica)

Il y a plusieurs mois, j’ai partagé un très bon repas, relativement bien arrosé, avec deux anciens membres de Ich Bin, Laurent B. et Julien V. Lors de cette soirée tranquille, dans un appartement mansardé et chaleureux du Faubourg National à Strasbourg, je leur ai fait part de mon rêve de rééditer leur classique, Obéis ! en cassette, pour mon fanzine naissant Langue Pendue. Bien sûr, je les interrogeai sur ce qu’ils avaient gardé comme souvenirs de leur aventure au sein de cette étrange formation aux exploits sporadiques, que j’avais suivis à l’époque, de très près (cf. Papivole #5). J’ai évidemment, dès le lendemain, regretté de ne pas avoir enregistré la conversation, les anecdotes toutes plus hilarantes les unes que les autres se succédant à une allure échevelée : concerts précipités ou à moitié foirés dans des lieux improbables, fans extrêmes, vidéos perdues, tensions internes, idées farfelues, agitations, rixes, tout un concentré de la vie d’un groupe, surpris par l’ampleur des retours, sur un projet qui n’était à la base que parallèle, une passade imprévue. Continuer la lecture de « Ich Bin, Obéis ! (Replica) »

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Liam Hayes, Mirage Garage (Weird Vacation)

Mais où donc a bien pu passer Liam Hayes ? « Dans ton culte ! » a-t-on souvent été tenté de répondre, comme pour désamorcer avec une pointe d’ironie grossière les désillusions inévitablement accumulées au cours d’une non-carrière qui s’étale désormais sur plus d’un quart de siècle, et où les coups de génie ont souvent succédé à de longues plages de disette forcée. C’est bien l’un des artifices rhétoriques les plus communément employés dans l’exercice écrit de la réhabilitation critique que de feindre l’incompréhension devant l’échec de ces idoles méconnues : tel groupe, lit-on souvent, aurait-dû être énorme ; tel songwriter maudit, s’étonne-t-on encore, est inexplicablement passé à côté du succès mérité alors que d’autres, moins doués, ont fini par lui voler éhontément la vedette. La mauvaise foi a ainsi ses vertus propres quand elle permet de mieux restituer l’intensité de la passion en accentuant les paradoxes et les dissonances. Continuer la lecture de « Liam Hayes, Mirage Garage (Weird Vacation) »

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Pale Saints, The Comforts Of Madness (4AD)

Pale Saints The Comforts Of Madness
Pale Saints, The Comforts Of Madness (4AD), et sa pochette signée Vaughan Oliver.

Une légende, probablement vérifiable, voudrait que les Pale Saints de Leeds aient envoyé leur première démo à Sarah Records à Bristol. Trop de solo de guitares, trop de scories new wave, c’est tellement vulgaire, merde, et on comprend aisément pourquoi Clare et Matt ne souffrirent pas autant d’émotion. C’est une bonne base de discussion. Quoique. Ça n’enlèvera rien à ce disque qui définit non pas un genre (le chouguezz, restons sérieux…), mais bien une époque.

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Jean-Pierre Kalfon, My Friend Mon Ami EP (Pop Supérette)

Jean-Pierre Kalfon« Brigitte n’en fait qu’à sa guise »
Le soin apporté à la redécouverte d’une petite partie de l’œuvre de Jean-Pierre Kalfon est à la hauteur des attentes du collectionneur maniaque de vinyle (« fac-similé », « reproductions de photos inédites »), à tel point qu’on dirait une réédition japonaise avec cet ajout cartonné et explicatif qui enserre la pochette sur son côté droit. Cet appareil historique et critique intégré – très agréable à lire ma foi – aurait presque un effet décourageant sur votre serviteur – pour qui l’acteur est avant tout Rocky Malone, frère de Chet (Bernard Giraudeau), (dés)unis face au brutal Hagen (Bernard-Pierre Donnadieu) dans le singulier film de Gilles Béhat, Rue Barbare (1983) – d’écrire selon son humeur plutôt qu’en tant que connoisseur lettré (laissez-moi rêver). Continuer la lecture de « Jean-Pierre Kalfon, My Friend Mon Ami EP (Pop Supérette) »

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Arab Strap, The Week Never Starts Round Here / Philophobia (Chemikal Underground)

Deux ploucs. Deux sales ploucs indignes et cradingues, à première vue un groupe de nazes, de pouilleux complets, d’alcoolos malpropres insortables, de pue-la-bite en maraude. Telle est notre première réaction amusée devant l’arrivée de The Week Never Starts Round Here, premier album d’Arab Strap, un sombre jour de novembre 1996. Car ils n’ont pas fière allure, les deux zouaves de Falkirk, petite ville écossaise paumée au Nord de Glasgow, plus connue pour son passé industriel et sa célèbre bataille qui, en 1298 mit fin aux velléités indépendantistes de William Wallace, que pour son présent morose et dont la seule contribution à l’histoire du rock tient, à l’époque, dans le fait qu’elle soit la ville natale d’Elisabeth Frazer des Cocteau Twins.

Le groupe jouera Philophobia  en intégralité pour le BBmix 2023.

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Ariel Pink’s Haunted Graffiti : Le pot aux roses

Ariel Marcus Rosenberg Pink
Ariel Marcus Rosenberg

« L’avenir de la musique !? Le passé est tout ce que nous avons. Le futur est tellement ennuyeux… » Je me souviens que cette réponse du génial Ariel Rosenberg m’avait soufflé, alors que je réalisais ma première véritable interview — qui plus est avec l’idole qui m’avait donné envie d’écrire sur la pop moderne. Cette assertion inattendue, évidemment provocatrice, était bien aux antipodes du cool tel qu’il était défini en cette année 2010 alors que le monde connecté faisait encore mine de croire, chaque mois, à l’embryon d’une nouvelle révolution musicale. Continuer la lecture de « Ariel Pink’s Haunted Graffiti : Le pot aux roses »