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Ilpo Väisänen, Asuma (Editions Mego)

Il faut faire retour sur le tournant de la séquence fin 90 / début 2000 : une certaine musique électronique est à son apogée, le minimalisme numérique et l’austérité micro-house constituant en effet les principales caractéristiques des courants post-rave (IDM, Laptop Music, Exterme Computer Music, etc.). Des labels comme Mille Plateaux ou Mego dessinent les contours d’une scène qui se sera imposée comme le chaînon manquant entre les expérimentations pionnières électro-acoustiques des années 50 et 60 et le brutalisme hardcore / industriel issue de la scène techno. Continuer la lecture de « Ilpo Väisänen, Asuma (Editions Mego) »

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The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)

The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records)L’arrivée de ce coffret est un miracle. Michael Head a toujours mené la vie dure à une industrie du disque qui lui a pourtant tendu les bras… Il a toujours refusé d’ouvrir le coffre-fort des Pale Fountains et a autorisé des rééditions de Pacific Street (1984) et de …From Across the Kitchen Table (1985) sans aucun inédit donc sans grand intérêt. Depuis le démantèlement des Pale Fountains en 1985, les fanatiques de la période bénie de Michael Head se contentent d’une trentaine de morceaux et de deux pochettes de disques. La publication de The Pale Fountains : The Complete Virgin Years chez Cherry Red Records met donc fin à une famine qui dure depuis plus de trente ans. Continuer la lecture de « The Pale Fountains : The Complete Virgin Years (Cherry Red Records) »

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Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings)

oasisIl faut certainement être six pieds sous terre pour ne pas être au courant, Oasis a annoncé son retour sur scène en 2025. Une tournée anglaise a été organisée, mais le site Ticketmaster n’a pas tenu le choc… Et des milliers de fans se retrouvent dans le même état que le public de Rock En Seine en 2009 : frustré. Pour pallier à cela, Oasis sort une édition remasterisée de son quatrième album sorti à l’aube du millénaire, Standing on the Shoulder of Giants (2000, Helter Skelter). Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Continuer la lecture de « Oasis, Standing on the Shoulder of Giants (Big Brother Recordings) »

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Kevin Ayers, All This Crazy Gift Of Time, The Recordings 1969-1973 (Esoteric Recordings)

Toute la musique rassemblée ici a été enregistrée en cinq ans à peine – entre la fin calamiteuse de la tournée américaine de Soft Machine en compagnie de Jimi Hendrix et l’expiration du contrat avec Harvest, faute de succès concluant. Hasards de la numérologie sans doute, c’est à cinq ans que je l’ai découverte. D’abord avec un nom. Associé, comme beaucoup d’autres, à l’enfance et à ces pochettes de disques qui trainaient dans la chambre de ma sœur aînée – en l’occurrence, une réédition qui regroupait en double album Whatevershebringwesing (1971) et Bananamour (1973) dont la garde m’a été généreusement attribuée depuis. Une musique ensuite, bizarre – un peu trop pour mes oreilles mal accoutumées aux dissonances – différente, incertaine. La voix si grave n’était pas désagréable – sauf quand elle était monstrueusement déformée : je détestais Song From A Bottom Of A Well – mais c’était comme si ce compositeur paresseux ne s’était pas donné la peine de terminer proprement et sérieusement toutes ses chansons. Cette sensation de négligence improvisée me troublait et m’inquiétait un peu. J’entendais bien quelques morceaux qui me plaisaient déjà mais, petit garçon, je préférais que mes chanteurs se comportent en adultes responsables, au moins sur toute l’entièreté d’une face, et qu’ils s’en tiennent à de vrais couplets suivis de refrains que l’on pouvait fredonner aisément. Comme Cat Stevens ou les Beatles, par exemple. Continuer la lecture de « Kevin Ayers, All This Crazy Gift Of Time, The Recordings 1969-1973 (Esoteric Recordings) »

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Aerial M, The Peel Sessions (Drag City)

Aerial M The Peel Sessions Drag CityEn écoutant d’une oreille volontairement inattentive cette Peel Session de David Pajo enregistrée en mars 1998 et parue enfin ces jours-ci avec une pochette respectant à dessein la charte graphique assez problématique du label Strange Fruit qui en publia une palanquée au mitan des années 80*, l’on s’aperçoit que l’inattention préalable ne peut pas être de mise bien longtemps. Par l’amitié brisée par balle auto-infligée d’un ami parti il y a 5 ans déjà. Et qui était fan de Slint à un niveau expert. Où que tu sois mon vieux Jac, ce disque t’aurait plu sous toutes ses coutures et j’aurais tant aimé me réjouir de cette petite mais assez dense demi-heure en ta compagnie. D’autre part, parce que Pajo y règle un certain nombre de comptes avec son passé avant de commettre un (autre) très grand disque sous le nom de Papa M, Whatever Mortal (2001). Et qu’à la jonction des deux, il arrive également à se joindre temporairement à ses anciens collègues Brian McMahan et Britt Walford sous bannière The For Carnation. Continuer la lecture de « Aerial M, The Peel Sessions (Drag City) »

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Mark Lanegan, Bubblegum XX (2004, rééd. Beggars Arkive)

Cinquième album de Mark Lanegan, Bubblegum (2004) est une rupture dans la discographie de l’ex-Screaming Trees. La carrière solo de Mark Lanegan commença au final comme un accident. Enregistrant des reprises avec Kurt Cobain et Kris Novoselic, Lanegan sortit en catimini en 1990 The Winding Sheet grâce à une avance de Sub Pop. Ce disque est sec comme un coup de trique et décharné à l’extrême. Mais sans s’en rendre compte, Mark Lanegan venait de débuter une nouvelle carrière avec évidemment de nouveaux ennuis. L’enregistrement du disque suivant, Whiskey for the Holy Ghost (1994), dura des années et fut un cauchemar pour le label ainsi que pour les ingénieurs du son qui osaient s’approcher de la console. Sur ce disque, comme sur les trois suivants, Lanegan traçait sa voie bordée par les ombres de Jeffrey Lee Pierce et de Johnny Cash. Ce dernier, séduit par l’âme noire de ce grand échalas, lui proposa d’ouvrir pour lui lors d’une de ses tournées américaines. Johnny Cash, le Gun Club… Toutes ces références vont être mises en arrière plan avec Bubblegum. Lanegan casse son jouet (une habitude) pour se créer une nouvelle identité. Continuer la lecture de « Mark Lanegan, Bubblegum XX (2004, rééd. Beggars Arkive) »

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Velocity Girl, UltraCopacetic – Copacetic Remixed and Expanded (Sub Pop)

Il faut savoir raison garder : les bonnes intentions ne font pas toujours les meilleurs disques ni les meilleures rééditions. Sub Pop annonce la réédition de Copacetic, le premier album des Velocity Girl qui, comme leur nom l’indique, étaient plus fans de Primal Scream que de groupes américains.
Publié en 1993, le premier album de ce groupe originaire de Washington DC est passé sous les radars de la presse européenne. Et… c’est tout à fait normal. Sorti la même année que Rid Of Me d’une certaine Pj Harvey ou que Debut de Bjork, Copacetic n’avait aucune chance de prendre l’ascendant sur la concurrence. Continuer la lecture de « Velocity Girl, UltraCopacetic – Copacetic Remixed and Expanded (Sub Pop) »

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Nico, The Marble Index (Elektra, 1968)

Nico, The Marble IndexC’est un calvaire, un Golgotha, un disque qu’il vaut mieux avoir sur la table qu’à l’esprit. Ce qu’un John Cale coupable en sourdine mais à peine, avait pris comme justificatif d’une déroute marchande annoncée.

« The Marble Index is an artefact, not a commodity.
You Can’t Sell Suicide. »

Cette image quand même, grand résumé parfait et moqueur de cette adolescence, la nôtre en adoration devant la figure d’un suicidé et la lente, patiente, archéologie de fait qui telle une enquête fantastique de Lovecraft nous ferait tracer les lignes de la connaissance rétrospective entre les Doors, l’incalculable Velvet Underground, et les inestimables Kraftwerk,  puis Can, trois groupes qui ont eu beaucoup de mal à descendre de l’ignoble piédestal où nous les avons placés pour l’éternité au nom de notre idolâtrie puérile mais toujours vivace pour Joy Division.

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