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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (7/7)

Septième épisode : The Toy

Photo : Clément Chevrier
(Lire le précédent épisode ici)

“The toy in my hand is real.”

Vous pouvez écouter cet album trois fois de suite, puis cette chanson attentivement, sa fin, puis Two Hands qui suit. Peut-être éprouverez-vous, sentirez-vous, déciderez-vous que Big Thief tient là son chef-d’œuvre. Ou un chef-d’œuvre de plus.

C’est possible.

Ou peut-être vous direz-vous que Big Thief en entier est un chef-d’œuvre, et qu’on peut réfléchir deux minutes à ça, à ce genre de renversement-là. A masterpiece. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (7/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (4/7)

Quatrième épisode : Masterpiece

NYC
NYC / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Nous gagnons New York en bus pour passer la semaine chez Stephanie et David, qui habitent un appartement modeste de Brooklyn : manger, boire, discuter, rire. Ils ont vu Bikini Kill la semaine précédente, nous nous extasions à propos du Weyes Blood récemment sorti, nous vaquons, eux à leur travail, Maggie parfois au sien, moi à la découverte de la Grosse Pomme, parfois seul donc, le plus souvent avec elle. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (4/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (3/7)

Troisième épisode : Cattails

Swamps depuis le train / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

(You’ll be riding that train in late June / With the windows wide by your side)

Tôt le jour suivant la fin de Tinals, direction Marignane avant de monter dans un premier avion pour Paris, puis un deuxième pour Atlanta, puis enfin un troisième jusqu’à Charleston, Caroline du Sud. Nous nous rejoignons là-bas, Maggie – partie quelques jours auparavant – et moi, afin de passer une première partie de nos vacances avec sa famille, qui loue une maison dans le coin tous les ans – ils sont de l’Ohio. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (3/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (2/7)

Deuxième épisode : Mary

Big Thief TINALS 2019
Big Thief au TINALS 2019 / Photo : Clément Chevrier
(Lire l’épisode précédent ici)

Un festival est une cérémonie, car il est une occasion du sacré.

C’est très important. Pas : très sérieux. Non, très important.

Depuis les Rock au Max clermontois du siècle dernier, depuis l’an 2000 et un premier Benicàssim, chaque année sans festival constitue une année moindre, parce que la vie change alors mieux qu’ailleurs.

En tant que récent Nîmois, Tinals représente un rêve réalisé, celui de dormir dans son lit après les effusions de la meilleure programmation indie de la saison, entre confidences et têtes d’affiche. Et on retrouve des trognes de nos petites internationales du goût, on en rencontre d’autres, on sourit et on danse beaucoup, on dodeline ou on crispe la mâchoire autour d’une cigarette en traversant les plus brutaux des émois, c’est selon et à la discrétion de chacun. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (2/7) »

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Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (1/7)

Premier épisode : Contact

Photo : Clément Chevrier

Printemps 2019. Depuis quelques semaines, les trajets entre Arles et Nîmes ont définitivement remplacé ceux entre Arles et Marseille. La vie est dans la même gare, mais sur un autre quai, pour une autre direction. Et je me revois, sur ce quai, lire après une journée de travail un message de Zach : “Le nouveau Big Thief est une merveille, il me fait penser à Berlin [de Lou Reed]”, ou “En parlant de Berlin, il faut écouter le nouveau Big Thief”, je ne sais plus, ça devait être mieux tourné que ça, il tourne mieux ses phrases. Je sais cependant, je me souviens qu’il m’a d’abord vendu l’affaire, en filou, en passant par un de mes talons d’Achille, Berlin, un du genre copie cassette essorée dans les bus du collège puis du lycée. C’était il y a plus de vingt ans, et c’était à ce point. Les écoutes obsessionnelles, favorisées par l’adolescence et par ses trajets faiblement sociaux selon l’individu, son adaptation, sa chance. Et connaissant Zach, et sachant comme il me connaît, je comprends que ce disque de Big Thief est à considérer attentivement. C’est ce qui est dit dans sa phrase.

Je lui fais confiance. Continuer la lecture de « Big Thief, ou comment rencontrer son groupe préféré à 38 ans (1/7) »

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Jeffrey Lewis & The Voltage, Bad Wiring (Don Giovanni Records / Moshi Moshi Records)

Jeffrey Lewis & the VoltageAprès bientôt 20 ans passés à écrire des chansons, à bourlinguer à travers le monde dans une sorte de « neverending tour », mais aussi à réaliser incessamment dessins et B.D., Jeffrey Lewis aurait pu se lasser, s’émousser ou tout simplement se ranger des voitures. Pourtant, à l’écoute de son nouvel album, on constate que l’éternel adolescent new-yorkais déborde toujours autant d’inspiration et de créativité. Depuis ses débuts avec The Bundles en 2001 – groupe dont faisait partie la légendaire Kimya Dawson des Moldy Peaches – jamais Jeffrey ne paraît avoir baissé le niveau d’exigence de ses textes et de sa musique, ni renoncé à son éthique anti-folk faite d’absence de compromis, de complète sincérité et de coolitude. Continuer la lecture de « Jeffrey Lewis & The Voltage, Bad Wiring (Don Giovanni Records / Moshi Moshi Records) »

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3776, 歳時記 [Saijiki] (Natural Make)

Pochette de Saijiki de 3776En japonais, le terme 歳時記 [Saijiki, littéralement chronique d’une année] désigne une liste réunissant un ensemble de kigo, des mots ou phrases associées aux saisons et utilisés dans les haïkus. À chaque période et mois de l’année est associé un corpus de termes correspondants, systématiquement inclus pour préciser la temporalité du poème. Fin avril, on évoquera ainsi les fleurs de cerisiers (sakura), comme dans ce haïku de Bashō datant du 17e siècle :

tant et tant de choses  /  samazama no

me reviennent à l’esprit  /  koto omoidasu

fleurs de cerisiers  /  sakura kana

Les cigales occupent le mois de juillet tandis que les grenouilles sont l’apanage de février et mars. La lune symbolise elle l’automne tout entier. Le saijiki forme ainsi une sorte de dictionnaire du temps qui passe et de ce cycle en perpétuel mouvement. Un calendrier d’idées. Le fourmillement de la nature en quelques lieux communs. Continuer la lecture de « 3776, 歳時記 [Saijiki] (Natural Make) »

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Foliage, Take (Z Tapes)

FoliageAprès trois albums, une poignée de singles et de EPs (dont un split avec Andrew Younker), Foliage publie en cette fin septembre son dernier ouvrage, Take. Formé dans la banlieue de San Bernadino, à 100 km à l’Est de Los Angeles, il s’agit avant tout du projet solo de sa tête pensante, Manuel Joseph Walker. Ce teenager fanatique de Johnny Marr et du rap US nous partage depuis 2015, avec l’aide d’une guitare et d’un ordinateur, sa vision de l’indie pop lo-fi. Continuer la lecture de « Foliage, Take (Z Tapes) »