CMON, Confusing Mix Of Nations (Mexican Summer)

On l’a attendu avec impatience, ce premier album de CMON. Et même si l’on connaissait pour moitié son contenu – cinq des dix titres qui le composent étaient parus sur un EP autoproduit en 2018 -, il n’en demeure pas moins que Confusing Mix Of Nations est un disque troublant, autant pour ses qualités intrinsèques que pour le contexte confus qui entoure sa sortie. Pour commencer, balayons l’évidence, car constater que l’un des disques les plus outrageusement cool et hédonistes parus ces cinq dernières années (au hasard depuis Pom Pom) voit le jour dans un moment qui érige en acte moral la distanciation sociale (sic) relève tout bonnement de l’absurde. Lui aussi confiné, son co-auteur Josh da Costa résume pour nous : « CMON is a funhouse, Confusing Mix Of Nations is the foyer. » Un coup du sort improbable, un camouflet, où le Cool a pris un méchant coup dans l’L mais n’a pas dit son dernier mot.


Mais revenons-en plutôt aux qualités du disque, celles-là même qui donnent envie d’abolir les gestes barrières et de galocher toutes affaires cessantes. En préambule, le bien nommé Coo nous rappelle la première rencontre avec Josh Da Costa et Jamen Whitelock au temps où ils s’adonnaient joyeusement avec Josiah Wolfson chez Regal Degal à toutes sortes d’expérimentations hypnotiques. Une décennie plus tard, si les mélodies sont devenues plus pop et immédiatement entêtantes, ces deux-là ont conservé l’amour des flottements, de ces instants suspendus où corps et esprit ondulent et semblent à deux doigts de l’extase érotique. Plus que jamais, une ambivalence domine tout au long de Confusing Mix Of Nations. Dans leurs trames, les chansons font souvent penser à l’indie rock dont ces anciens indie kids ont été (comme nous) abondamment abreuvés, on y retrouve aussi l’insouciance des 80s de New Order à The Cars en passant par Prefab Sprout, le tout baignant dans la sophistication des productions bricolées typiques de la bande des drilles de LA (Part Time, Ariel Pink, Raw Thrills, The Samps etc..). Puisqu’il est souvent question de revisiter des splendeurs passées, un autre hommage très appuyé se situe dans le titre suivant, le hit absolu Good To Know, formidable pastiche de Pet Shop Boys. Citation qui se poursuit sur les genoux avec l’excellent Dreamfucking et sa rythmique explicite.

Plus loin, c’est Mindboggling, autre tube en forme de poupée gigogne, qui derrière les cris de la divine Geneva Jaccuzzi et une guitare à la Johnny Marr appelle au réveil des sens. On pourrait ainsi énumérer à l’envi les tubes et les citations (Gary Numan et Kraftwerk, le glam et le dub…), qui sans temps mort (à l’exception peut-être du poussif Sam) font de ce Confusing Mix Of Nations un disque aux vertus curatives plus prometteuses que la chloroquine. En attendant le verdict du monde scientifique, on préfère laisser le mot de la fin à Alfred Nobel, célèbre inventeur de la dynamite, découvreur de talents et néanmoins mélomane averti :« Passez-moi ça en boucle sur MTV ou je fais tout sauter ! »

Une réflexion sur « CMON, Confusing Mix Of Nations (Mexican Summer) »

  1. Pour moi « l’age d’or » de SECTION 26 sa restera et de loin la période de confinement et notamment la contribution de Bertrand Loutte ,hélas depuis les pigistes en plastique ont repris le dessus et ne nous parle que de pseudo rock indé en papier mâché ,insipidement lyophiliser et mille fois entendu genre le groupe CMON et consorts.Je ne supporte plus l’ultra conformiste de toute ses pseudos blog et webzine frenchy ,partout ils nous servent la même SOUPE BOLINO indigeste

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