Il faudrait évidemment bien plus qu’un seul week-end consacré à Damon Albarn pour illustrer la carrière de l’extrêmement prolifique et toujours jeune homme de Whitechapel. Interviewé dans nos colonnes ce matin, Nicolas Sauvage, auteur de Damon Albarn : L’échappée Belle aux éditions du Camion Blanc nous emmène en voyage dans les différentes décennies habitées par la musique du leader de Blur, Gorillaz, The Good, The Bad & The Queen à travers une playlist sélectionnée par ses soins. Toutes périodes mélangées, tous alias confondus, histoire de souligner une fois encore le génie total de l’anglais.
Maintenant que Zuckerberg a banni les live streams de son royaume, il fallait bien trouver une, ou plusieurs parades pour rester actifs en temps de pandémie. Les trois lillois de Tapeworms en ont sous la botte. Demain, on ouvre la porte de leur Funtastic Planet qui, le temps de les revoir sur scène en vrai, donne rendez-vous deux fois par mois sur les internets, ou l’on pourra voir quelques sessions live (la première ici en exclu ce soir, une version toute en machines de Round & Round), leur parler en direct dès demain à 20h sur YouTube (de shoegaze, de retrogaming, de K-pop, de synthèse FM au hasard, comme vous voulez), écouter des remixes inédits, voir un DJ set du groupe, ou toute autre idée qui leur passera par la tête. L’occasion de suivre de plus près une des formations les plus attachantes du moment, et de se remettre entre les oreilles leur lumineux Funtastic, ses guitares débridées, ses synthés foufous, son esthétique unique. Et au passage, on ne m’enlèvera pas l’idée qu’ils auraient brillé dans une bande originale de film signé Gregg Araki.
Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.
Ce second confinement aura été psychologiquement bien plus difficile que le premier. Sensation de répétition, d’échec dans la pandémie, angoisse d’un avenir incertain et Épée de Damoclès d’une crise économique à venir. La plupart des disquaires ont pourtant tout fait pour rester actifs en vendant en ligne ou en clique et collecte. Simon Hubeau est de ceux-là. A Charleville-Mézières, il a monté sa boutique avenue du Petit Bois, dans un quartier où il n’y a que très peu de commerces, à cinq minutes de l’hyper centre. Dans la préfecture des Ardennes, cet ancien bassin industriel où il n’y a pas de facultés, et qui perd des habitants : plus de 10.000 sur 60.000 depuis les années 1990. Aucun gros relais culturel, ni FNAC ni Cultura, et évidemment plus de disquaire depuis des lustres. Continuer la lecture de « Clique & Collecte chez La Plaque Tournante à Charleville-Mézieres »
La petite histoire voudrait que les cinq membres du groupe ont mis au point leurs premières sessions lors de séjours dans les Landes, en 2012. Inspirés par une pop au doux parfum d’indie, ils se placent dans la descendance de groupes adorés comme Yo La Tengo ou Beat Happening. Trois disques et un déménagement à Nanterre plus tard, les Bootchy Temple ont travaillé près d’un an dans le sous-sol de leur maison sur leur nouvel album, et se sont exilés en Creuse (la nature, encore) pour enregistrer la bête au Capitola Analog Studio. In Consummated Bloom, au nom tiré d’un poème d’Emily Dickinson, (Mouvement qui se ferme et se replie tout en renaissant, précise Martin – chant / guitare) voit désormais le jour, et on vous propose de l’écouter avant sa sortie ce vendredi sur Howlin’ Banana Records en vinyle et digital, et chez Safe In The Rain en K7.
Nous avions déjà parlé du travail de fourmi d’Adrien Durand et son fanzine Le Gospel dans l’interview donnée pour notre série Papivole, menée par Renaud Sachet. Presque deux ans plus tard, il était logique de prendre quelques nouvelles d’un fanzine né presque au même moment que nous, avec cette idée à priori tout aussi dingue de se reconnecter avec l’essentiel, à savoir nos obsessions musicales sans qu’elles soient perverties par le marketing, et une envie d’écrire de la façon la plus indépendante possible. Refaire de la passion pour la musique une histoire humaine, avec un lien simplifié entre l’auteur et le lecteur. Le Gospel est tout cela, un fanzine qui en est à son septième numéro (double : Une autre histoire du DIY / Musique et lutte des classes – en cours d’envoi), un site qui publie régulièrement du contenu indépendant du fanzine, un shop où on trouve des cassettes, des t-shirts, un beau livre pour enfants… J’ai posé cette après-midi même quelques questions à Adrien pour résumer tout ça, mais ses réponses m’ont semblé témoigner si justement de la situation complexe que nous traversons tous, avec un optimisme revigorant, qu’on a décidé de les publier. Alors pendant que vous écouterez cette mixtape qu’il nous a offerte, lisez ses propos, puis Le Gospel. Nous sommes si peu à défendre nos idéaux aussi librement.
Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.
Comme à la Radio est d’abord connue comme une caverne enfermant un impressionnant stock de matériel et de disques. Sébastien et Jean, deux amis de longue date s’installent rue Marceau, à Nantes, en 2013. Cinq ans plus tard, ils sont rejoints par Clément et après une année dans le local, le volume de disques débordant, ils installent en août 2019 la section disque dans un nouveau local de la rue des antiquaires et des boutiques de matériel audio : la rue Jean Jaurès, anciennement rue des Arts. Un espace de vente avec 95% de seconde main, mais aussi une section neuf de musiques actuelles en plein essor. Pas de barrières dans l’exploration musicale, on retrouve dans les bacs du classique, du hip hop en passant par un solide rayon jazz, afro, brésilien, rare groove, sans oublier quelques milliers de 45 tours des quatre coins du monde. Comme à la radio est un voyage où la curiosité est de mise… Pour renflouer les bacs au maximum, l’équipe redouble d’efforts, avec notamment de récents voyages au Japon. La musique est toujours vivante et régulièrement, on retrouve des Dj sets et lives enregistrés sur place que l’on peut réentendre sous la forme de mixtapes k7, Chromes à la Radio : déjà 16 volumes, tous en écoute libre sur le mixcloud et en vente au shop.
Comme à la Radio, 30 rue Jean Jaurès, 44000 Nantes, également joignables sur leur page facebook, leur page Discogs, et leur page Instagram.
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Créé en 2008 à Paris par Elvin Pagiras, Modulor est au départ un label et une société de distribution numérique et physique au service des artistes indépendants. Au fil des ans, Modulor se développe en lançant notamment ses services de promotion et marketing, sa propre logistique basée à Alfortville et plusieurs sous labels dont Le Très Jazz Club avec Fuzati du Klub des Loosers et Wewantsounds (dont nous vous avons déjà parlé ici notamment) avec Matt Robin. En 2018, Modulor lance son site de vente en ligne, modulor-records.com et l’année suivante, la société fait l’acquisition de nouveaux bureaux flambants neufs et s’installe dans le 20ème. Ces locaux sont l’occasion d’offrir une belle vitrine aux labels distribués, dont un certain nombre d’habitués des colonnes de section26 : Drag City, Mexican Summer, Sub Pop, Captured Tracks, Sacred Bones, Constellation, Asthmatic Kitty, Touch & Go, Kompakt, Ghostly International, Big Crown, Daptone, Glitterbeat, Analog Africa, Effiscienz, Rhymesayers, et Death Row pour n’en citer que quelques uns. Depuis l’offre de la boutique gérée par Pierre Blotman s’est élargie à d’autres fournisseurs. Il s’explique : « Le 20ème ne comporte presque aucun disquaire, nous sommes dans un quartier assez calme et familial. Malgré le jeune âge de la boutique et les mois d’arrêt dû au confinement, on a développé une clientèle d’habitués et de passage. Indépendante de la partie distribution située au même endroit, la boutique propose un choix plus large que ce qui est distribué, notre sélection est plutôt éclectique, allant du hip-hop au jazz, en passant par de l’électro et la world avec un grand choix de rock indé. Nous sommes plus tournés vers la musique indépendante et évitons au maximum la grosse cavalerie de major. » Et pour contrer la baisse d’activité liée à la fermeture provisoire, le site va proposer 15% de réduction sur tout le stock avec le code HIVER2020. A suivre !
Modulor, 28 rue du Surmelin dans le 20ème à Paris, et via leur site modulor-records.com et par téléphone au 01 42 23 09 06.
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Un disquaire par jour propose ses 10 albums du moment.
L’histoire débute il y a cinq ans. David, Phil du défunt Mudd Club et Quentin (Winston Smith) font un choix qui sauve l’honneur de la ville au rayon des disquaires indépendants : créer à nouveau un lieu où l’on puisse découvrir des nouveautés en vinyle. Il fallait alors admettre qu’à part une seule autre option réservée à l’occasion, les disquaires avaient tous finalement mis la clé sous la porte. Situés à l’époque rue de la Division-Leclerc, l’échoppe propose une sélection assez orientée sur la musique de club, avant tout parce qu’ils sont tous les trois DJ’s. De disco à house et techno, avec des écarts funk et post punk, les maxis s’échangent parmi une clientèle ouverte sur la région Grand Est et le Bade-Wurtemberg frontalier. Aujourd’hui, resitué à côté de la Place des Halles, David est seul à bord, car le disquaire de niche, même dans une ville à priori européenne, ne nourrit pas trois estomacs. Les choix du patron évoluent aussi, et s’élargissent à la wave, l’indus, avec une ouverture sur les classiques 70s, le hip hop, le dub et l’afrobeat, que ce soit de l’occasion ou des beaux repressages. Quelques envies pointent aussi d’élargir vers la musique expérimentale, contemporaine et baroque. David espère aussi monter Locked Grooves, le label, avec très probablement un EP de Wilt, projet basé entre Strasbourg et Besançon, histoire de mettre en perspective la production locale. En attendant, des jours plus fastes, s’il reste un disquaire, c’est celui-là, et il faut aller le soutenir.
Locked Grooves, 10 Place des Halles à Strasbourg. Joignable en clicque et collecte sur leur page facebook, leur site , ou par téléphone au 06 62 81 71 76.
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