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10. Une rose est une rose (feat. Thousand)

En deux jours, un texte sur chaque chanson du nouvel album de Chevalrex, “Providence” (Vietnam)

Pépite de deux minutes et vingt secondes lovée dans le dernier quart de l’album de Chevalrex, cette petite chose qui galope, manches de guitares au vent, vaut bien sûr par l’apparition surprise de Thousand – il faudrait redire « cette voix ! » à chacune de ses sorties – éloigné de son univers crypté et cabossé (Le tunnel végétal en 2019, et Au paradis, l’année dernière). La confrontation amicale qui en résulte installe Stéphane Milochevitch dans une sorte d’ouate accueillante dans laquelle il va fredonner et échanger avec la voix tendre du propriétaire des lieux, Rémi Poncet, une sorte de buddy movie de poche. Continuer la lecture de « 10. Une rose est une rose (feat. Thousand) »

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Antoine Loyer & Mégalodons malades / Bégayer, Sauce chien et la guitare au poireau (Gluck, Le Saule)

« Vous êtes plus penchés que nous, vous êtes trop lourds parce que vous êtes penchés, et vous êtes penchés donc vous tombez dans la boue »

Quand Antoine m’a proposé d’écouter ce disque longtemps avant sa sortie (repoussée plusieurs fois, dans l’espoir de le voir s’accomplir sur scène j’imagine), j’y ai d’abord décelé, au doigt mouillé et à vue de nez, une approche assez simple, folk(lorique) et expé. Puis j’y ai décelé des pistes pour l’avenir des musiques vivantes, peu ou prou. Car ce disque bicéphale, une face Bégayer, une face Antoine Loyer & Mégalodons malades, fait écho à une tribune récente de Vincent Moon qui m’avait passionné. Après avoir fait le tour du monde des musiques, disons de transes pour aller vite, celui-ci détaillait son nouveau projet sur le territoire ; le bien nommé Territoires, justement. Continuer la lecture de « Antoine Loyer & Mégalodons malades / Bégayer, Sauce chien et la guitare au poireau (Gluck, Le Saule) »

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Devs, bande originale de la série (Invada)

devs ost

Mon année 2020 a été marquée par une expérience télévisuelle intense : la série américaine Devs raconte l’histoire d’un laboratoire très secret de recherche et développement, mis en place par une entreprise de haute technologie qu’on devine hégémonique (à la GAFAM). Installée dans une forêt à quelques kilomètres de San Francisco, Amaya, c’est son nom, est dirigée par une sorte prophète de l’informatique, Forest, qui ressemble au Brian Wilson barbu de 1977, et qui a mis au point, avec son équipe, un ordinateur ultra puissant, objet de nombreuses convoitises. Ce thriller ne s’arrête heureusement pas à ce postulat, entre espionnage et hard science, mais déroule un monde passionnant qui s’étend sur huit épisodes sans aucune faiblesse, se permettant même d’aboutir à une fin satisfaisante – chose de plus en plus rare – qui boucle une intrigue serrée, sans en affaiblir la portée follement stimulante. Continuer la lecture de « Devs, bande originale de la série (Invada) »

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Delphine Dora, L’inattingible (Three:Four)

« Comment décrire
ce qui ne nous est jamais apparu ? »

Il est des disques – L’inattingible est sorti l’hiver dernier, une éternité – qui mettent du temps à se révéler, auxquels on s’accroche sans trop savoir pourquoi, puis qui tombent comme une évidence quand on pense à nos satanés bilans de l’année. Il est des disques qui ne se présentent pas avec le mode d’emploi, qui ne sont pas là pour vous prendre par la main. Ou plutôt si, pour vous amener en pleine forêt et vous y abandonner, comme un Petit Poucet, privé de cailloux et d’encyclopédie du rock. L’inattingible est de ceux-là, et si comme moi, votre vocabulaire est légèrement allergique aux termes à la mode, genre sorcière, il va falloir creuser un peu pour décrire ce qui vous met en joie en cette fin d’année magnifique par la densité en propositions musicales d’ici hors du commun. Continuer la lecture de « Delphine Dora, L’inattingible (Three:Four) »

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Renz, Les sapins de la nuit (autoproduction)

“L’ambiance? Quelle ambiance? Y’avait plus d’ambiance au bout d’une heure… Le mystère? La magie? On s ‘engueule presqu’à chaque fois, et en général, il pleut. Pas toujours? Ah bon. C’était quand? J’ai aucun souvenir.”

Évidemment, nos routes ne cessent de se croiser depuis presque vingt ans maintenant à Strasbourg. On a travaillé pour le même label, joué dans des groupes ensemble et on exerce la même profession, à la même médiathèque, dans le même département, Musique & Cinéma. On se connaît pas mal, je crois. Comment en serait-il autrement ? Après ça, est-il possible d’avoir une distance nécessaire pour porter ne serait-ce qu’un avis éclairé sur ce qu’il enregistre ? Pas vraiment. Mais on s’en fiche. Continuer la lecture de « Renz, Les sapins de la nuit (autoproduction) »

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Kim reprend “Looking From A Hilltop” de Section 25 (inédit)

Kim
Kim / Photo : Anabelle Fadat

Kim est toujours en feu, on vous rassure. Le confinement semble avoir décuplé les activités de ce touche-à-tout passionné et volubile : entre son Super Pizza Club (joignez-vous à la fête via FB) où il fomente un album collectif travaillé avec ses fans et ses tentatives de laborantin fou de faire plier la réalité actuelle et difficile des artistes (ses concerts itinérants, ses vidéos pédagogiques, son Patreon), il trouve le temps de sortir un nouvel album de rock primitif en trio. Et de nous faire un clin d’œil avec cette reprise de Section… 25. Que Kim soit loué.

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Joni Île – Chercher la lumière

Joni Île
Joni Île

Dans ce métier, on n’est jamais à l’abri d’un coup de foudre, c’est même pour ça qu’on écoute inlassablement, et qu’on écrit. Aimer, aimer aimer et essayer de faire aimer. Mais la magie est capricieuse, elle arrive souvent quand on ne la cherche pas vraiment et que bim, tout s’éclaircit d’un coup, dans l’imprévu. J’échangeais, il y a quelques jours, avec Alex Mélis du groupe Pauvre Glenda dont on reparlera ici évidemment, en début d’année prochaine, quand sortiront les délicieux enregistrements de leur pop à guitares et aux arrangements précieux qui font les beaux jours de notre Section 26. « Si tu aimes le chant sur notre Sitcom, tu devrais écouter Joni Île, le projet solo de Marion », me dit-il. Continuer la lecture de « Joni Île – Chercher la lumière »

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Lispector & Dodu reprennent « I Want Our Love To Always Last » de David Lee Jr. (inédit)

Lispector
Visuel : Lispector

Lispector nous fait l’amitié de nous proposer un exercice de style dont elle a le secret, et dans lequel elle excelle tout simplement : la reprise, mais plus que, puisqu’elle incarne plus qu’elle ne joue, si bien que ces covers se fondent tout simplement dans son univers musical. Que ce soit cette forte tête de Springsteen (Dancing In The Dark) ou cette tête à claque de Billy Idol (Eyes Without A Face), personne ne résiste. Accompagnée par Dodu (Dorian Verdier de JC Satan et du collectif Iceberg de Bordeaux), Lispector chante pour celui qui a mixé son magnifique dernier album paru chez Teenage Menopause et qui lui a proposé cette chanson écrite par l’obscur David Lee Jr, batteur de jazz de son Etat(s-Unis). I Want Our Love To Always Last (1974) est une étonnante pépite brute de musique noire (une douceur mélodique à la Daniel Johnston, jouée par un une Family toute Stone) qui semble avoir été écrite pour Lispector.